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Le collège célèbre ses 70 ans | D’ex-élèves à enseignantes : nos belles années au BPS

Cynthia Florens et Karine De Boucherville contribuent à perpétuer les valeurs de la fondatrice du collège.

Elles y sont depuis leur adolescence. Après avoir vécu les plus belles années de leur jeunesse au collège Bon et Perpétuel Secours, elles y sont toujours des décennies plus tard. Aujourd’hui enseignantes, elles contribuent à perpétuer les valeurs et croyances de Mère Marie-Augustine, fondatrice du collège, auprès de la nouvelle génération. Alors que le collège célèbre ses 70 ans d’existence cette année, ces anciennes élèves devenues profs racontent des années de bonheur, d’émotions fortes et de défis à relever.  

S’il y a une phrase qui continue de résonner dans l’esprit de tous ceux passés par la case Bon et Perpétuel Secours (BPS) des années plus tard, c’est bien «Non Sibi Sed Deo», qui signifie «Pas pour soi mais pour Dieu». Quelques mots qui, bien plus qu’un simple motto, décrivent un véritable mode de vie qui reste à jamais ancré dans leur existence. Ce ne sont pas Cynthia Florens, Karine De Boucherville et Fanny Daurat, d’anciennes élèves du collège, qui diront le contraire. D’ailleurs, aujourd’hui, elles exercent le plus beau métier du monde – celui d’enseignant – dans ce même établissement qui les a vues grandir, les a façonnées et a fait d’elles des femmes entières au sein d’une société en perpétuel mouvement. Avec courage, détermination, force et amour, elles font de leur mieux pour que les valeurs qui leur ont été enseignées perdurent au sein des générations présentes et à venir.

 

Leurs années de collège ont, vraisemblablement, été parmi les meilleures de leur existence. Cynthia Florens, enseignante de français au BPS depuis de nombreuses années, y a été élève à la fin des années 90 ; des années dont elle garde d’excellents souvenirs et durant lesquelles elle a appris «la discipline, le respect et le sens du service». C’est avec nostalgie qu’elle revient sur sa période estudiantine et ce qui l’a marquée : «Mes amies et moi participions à toutes les activités qui s’offraient à nous dans la bonne humeur et le respect. Il y avait un véritable esprit d’entraide.»

 

Karine De Boucherville, qui enseigne aujourd’hui l’éducation physique, participait, elle aussi, avec bonheur aux différentes activités proposées, surtout celles liées au sport – devenu une valeur sûre au sein du collège au fil des années. «Le sport a joué un grand rôle dans ma vie et m’a enseigné de grandes valeurs. Le collège y accorde d’ailleurs une grande importance aujourd’hui.» Elle ne manque pas de citer George Vieillesse et Lily Beaubois, ses professeurs d’éducation physique à l’époque, qui l’avaient beaucoup encouragée. «Lorsque l’on passe par la case BPS, ce n’est pas juste académique. Ce collège nous fait grandir de la tête aux pieds, nous façonne, nous construit, ce que nous ne réalisons pas forcément sur le moment.»

 

Valeurs fortes

 

Une opinion partagée par sa collègue Fanny Daurat qui y enseigne le Home Economics. De ses années collège, elle retient particulièrement les valeurs fortes qui lui ont été inculquées telles que «la compassion, le respect de soi et des autres, et le dévouement à une cause». Elle reconnaît que ses années estudiantines ont été pleines de défis à relever mais que ce sont ces expériences enrichissantes qui lui ont permis de «grandir de façon holistique et de voir la vie avec plus de maturité».

 

Alors que le mot «respect» a pris tout son sens pour nos interlocutrices durant cette période, elles avouent qu’il leur est parfois compliqué de faire perdurer les valeurs acquises au BPS parmi la nouvelle génération et que les enseignants font face à de plus en plus de défis. «Certaines élèves ne savent ni se respecter, ni respecter les autres et c’est vraiment dommage. Cependant, il ne faut pas généraliser et penser que tous les jeunes sont mauvais. On rencontre encore des enfants extraordinaires qui savent faire preuve de grande gentillesse, de solidarité et de générosité envers les autres», avoue Fanny Daurat.

 

L’implication des parents dans la vie scolaire de leurs enfants joue un grand rôle dans le développement de l’élève, estime Cynthia Florens. «Certains ne s’impliquent plus comme avant ; cela a des répercussions sur les études de l’élève et sur son attitude en classe. Les valeurs ne sont plus respectées comme autrefois. Si auparavant, l’autorité de l’enseignant était indiscutée, aujourd’hui, elle ne l’est plus et cela rend notre tâche encore plus difficile.» Malgré tout, les profs essaient de faire de leur mieux, comme en témoigne Karine De Boucherville : «Tout a changé mais j’essaie de rappeler à l’ordre les élèves plus difficiles pour faire régner la discipline.»

 

Par amour du métier, ces enseignantes se donnent pour mission de transmettre au quotidien tout ce qu’elles ont appris de bon au BPS. «La discipline, le respect, la tolérance, la solidarité, entre autres, font partie des valeurs que je veille à transmettre à mes élèves. Je leur fais comprendre qu’elles sont les femmes qui dirigeront notre île demain, qu’elles devront être éduquées et indépendantes ; que tout cela se prépare aujourd’hui, au collège», explique Fanny De Boucherville. Elle reprend les propos du cardinal Maurice Piat dans son homélie lors de la messe marquant le 70e anniversaire du BPS, il y a quelques semaines : «Être éduqué pour servir.»

 

Fanny Daurat tâche, elle, d’accompagner ses élèves en leur inculquant des valeurs comme «la confiance en soi, le respect et la certitude d’être aimées de Dieu». En tant qu’enseignante et ex-élève, Cynthia Florens veille, pour sa part, à ce que «le travail se fasse dans un environnement où le respect mutuel est le maître mot. J’essaie de retransmettre à mes élèves le sens du service».

 

C’est d’ailleurs dans cette optique qu’elle a mis sur pied, avec quelques collègues, le Club Mère Augustine ; l’objectif étant de retransmettre aux élèves les valeurs de la fondatrice : être charité au coeur du monde. D’ailleurs, des activités telles que les visites au couvent, les célébrations de Noël avec ses pensionnaires et les enfants de Tranquebar, et des visites au Foyer Fiat, sont organisées régulièrement.