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Le bioplastique, la solution de six jeunes contre la pollution

Ces six jeunes préparent la dernière étape du concours.

Dooshina Oolun, Kaveesh Naggea, Ritchi Tatayah, William Liu Man Hin, Chloe Vaudin et Mei Ah Sui, étudiants au Lycée La Bourdonnais, présenteront bientôt leur projet sur le bioplastique au concours «Parlons Chimie», des 36e Olympiades de Chimie. Ils espèrent ainsi proposer une alternative à la pollution liée au plastique. 

Ils rêvent de pouvoir faire la différence. Dans un monde où la pollution est un vrai défi, six jeunes du Lycée La Bourdonnais entendent apporter une véritable alternative aux problèmes environnementaux, plus particulièrement à la pollution liée au plastique.

 

Dooshina Oolun, Kaveesh Naggea, Ritchi Tatayah, William Liu Man Hin, Chloe Vaudin et Mei Ah Sui, accompagnés de leur professeur de chimie, M. Vigner, ont présenté un projet au concours «Parlons Chimie» des 36e Olympiades de Chimie. Celui-ci est axé sur le bioplastique qui représente, selon eux, une solution d’avenir contre la pollution liée au plastique. «Nous avons décidé de participer à ce concours car cela nous semblait être une opportunité de travailler ensemble, souvent de manière assez ludique, sur un projet fascinant : les biopolymères. De plus, certains d’entre nous avions un intérêt particulier pour les sciences physiques, chimiques et mathématiques, ce qui nous a motivés davantage. Nous pensions également que pouvoir interagir avec un jury composé d’industriels et de chimistes serait une expérience enrichissante», explique Kaveesh Naggea.

 

Le groupe de jeunes se prépare actuellement pour la dernière manche du concours et devra présenter son dossier devant un jury de chimistes et d’industriels par visioconférence.  Pendant des mois, les lycéens ont enchaîné les efforts. «L’un de nos principaux objectifs est d'insuffler l’idée que la chimie, au-delà d’une simple matière scolaire, peut devenir un véritable moyen de parvenir à nos fins. C’est dans cette optique que nous avons réalisé une courte vidéo de sensibilisation sur le bioplastique. Nous avons pensé que des jeunes tels que nous seraient plus réceptifs. Bien que nous ayons été freinés par la Covid-19 et le confinement, cette pandémie a conforté la pertinence du bioplastique et nous a, dans un sens, motivés davantage puisque la fabrication de divers objets à base de plastique a explosé ces derniers temps, accusant notre dépendance au plastique conventionnel», poursuit Kaveesh.

 

Entre les recherches auprès des biochimistes du Mauritius Sugarcane Industry Research Institute (MSIRI) et les longues heures à éplucher la littérature scientifique, ils se sont aussi inspirés du projet The Ocean Cleanup dans le Pacifique et du mouvement Greta Thunberg. Ils se sont intéressés de près à un procédé utilisant la paille de canne. «Au MSIRI, ils ont mis au point un protocole de synthèse de polymères à base de paille de canne à sucre. La synthèse de ce bioplastique, qui se nomme PHA (polyhydroxyalcanoate), s’effectue grâce à la fermentation bactérienne (par la bactérie Ralstonia eutropha) d’un substrat de paille traitée. Le concept de biosynthèse bactérienne nous a paru tout à fait ingénieux», souligne Dooshina Oolun. 

 

Réorienter l’industrie cannière

 

Utiliser le secteur cannier de manière différente et innovante. C’est l’un des points forts, poursuit William Liu Man Hin, de leur projet. «Nous étions conscients, comme tout Mauricien, que le secteur cannier souffre d’un déclin de revenus depuis l’abolition du tarif préférentiel de l’UE depuis maintenant une bonne décennie. Et il nous semblait que ce genre d’activités de recherche et d’innovation était un modèle pour réorienter l’industrie cannière en difficulté vers des débouchés scientifiques.»

 

Au cours de ces dernières semaines, le groupe a mis sur pied des protocoles dans le laboratoire de son lycée pour produire des polymères (polylactide et polysaccharide). Il a aussi rédigé des articles qui ont été postés en ligne, réalisé une vidéo et conçu une affiche sur les biopolymères. «Il s’agit non seulement d’un projet scientifique mais aussi d’une action de communication. Enfin, nous avons conçu un exposé qui sera présenté à l’oral devant un jury, ceci par visioconférence, mesures sanitaires obligent», déclare Chloe Vaudin.

 

En ce moment, lance Kaveesh Naggea, la petite bande met la touche finale à sa présentation. «Nous essayons de lire un maximum d’articles pour être prêts à affronter les questions du jury lors de l’entretien qui va suivre la présentation. Nous utilisons principalement des sites comme celui de l’European Bioplastics Association et PlasticsToday. Nous avons pris conscience de notre dépendance aux plastiques pétrochimiques et, par la même occasion, de la grande utilité des bioplastiques comme le PHA.»

 

Motivés à bloc, nos lycéens espèrent aller jusqu’au bout et faire la différence.