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L’Atelier Mo’Zar à Rio : La musique et l’émotion

Dans l’avion, sur scène ou sur la plage, l’aventure humaine et musicale de l’Atelier a été des plus riches depuis le jeudi 20 juin.

Du 20 au 23 juin, ils sont 16 jeunes musiciens, avec leurs accompagnateurs, à jouer et à échanger leurs expériences au Rio Das Ostras Jazz and Blues Festival, au Brésil. Récit d’une aventure artistique et humaine hors du commun pour l’Atelier Mo’Zar, vécue intensément par toute la délégation pendant son séjour brésilien. 

José Thérèse, fondateur de l’atelier, aurait été tellement fier. Car ses petits protégés ont fait du chemin. Et l’international tend en ce moment ses bras à l’Atelier Mo’Zar. Car ce ne sont pas moins de 16 membres de l’atelier, âgés entre 10 et 30 ans, qui sont actuellement au Brésil pour participer au Rio Das Ostras Jazz and Blues Festival, qui se tient tout près de Rio de Janeiro. Récit de ce périple où l’émotion, la chaleur humaine et l’art priment.

 

L’aventure commence fort. Déjà, dans l’avion qui emmène tout ce beau monde sur la terre du samba le 19 juin, la musique prend place : à la demande des hôtesses et des stewards sur le vol d’Emirates Dubaï-Rio, les voilà qui sortent  trompettes, saxophones et autres instruments, le temps d’un jam dans l’espace aérien séparant nos deux pays. Le ton est donné et la magie opère : let the music play !

 

Sur place, le soleil, la plage... et bien sûr, la musique. The show must go on. Premier concert le jeudi 20 juin : ce sont nos jeunes musiciens locaux qui ouvrent le festival, qui en est à sa 16e édition ! Au menu : sega jazz, Ti Rosalie et même La Rivière Tanier ! Le public charmé répond très vite. Applaudissements ! Standing Ovation !

 

Ce sont donc des voix contentes, exaltées, fières, émues qui nous ont parlé le lendemain, avant de partir pour un jam improvisé sur une plage de Brésil. Hier, samedi 22 juin, devait se tenir LE grand concert du festival, avec bien sûr l’Atelier présent, qui allait proposer plus ou moins la même playlist, suivie aujourd’hui d’échanges avec d’autres musiciens du festival.

 

Mais place au retour surexcité. Pour Rick Cupidon, 21 ans, qui est batteur de l’Atelier : «C’était un vrai plaisir de découvrir ce public brésilien, après d’autres comme les Italiens. On a même eu droit à un rappel après notre prestation, c’est vous dire qu’ils ont été enthousiasmés par le séga jazz !» Fabio Cupidon, 15 ans, saxophoniste, se sent, lui, pousser des ailes : «On se sent presque comme des stars (rires). Mari top ! Après l’ouverture du festival, les gens dans le coin viennent nous voir, veulent faire des selfies avec nous. On était excités aussi avec ce public qui est juste incroyable. Bref, inoubliable pour moi, un tel partage, et de voir des Brésiliens aussi généreux avec nous.» 

 

Claque d’amour

 

Le benjamin de la troupe, c’est le petit Samuel Augustin, 10 ans, qui ne quitte jamais sa trompette. Il se dit un peu fatigué au milieu de toute cette effervescence, «un peu stressé au début, vu que c’est une grande scène, un grand festival, avec des noms connus de la musique jazz. Mais dès qu’on est montés sur scène, j’étais bien. Et quand on a fini de jouer, mo ti mari kontan.»

 

Leurs accompagnateurs n’en reviennent pas non plus de cet accueil plus que chaleureux. À commencer par leur professeur, le trompettiste Philippe Thomas, qui a la gorge un peu nouée lorsqu’il nous parle. «C’est assez dur à décrire ce que je ressens. On a beaucoup bossé, et maintenant le moment est là. Le premier contact avec le public a de quoi surprendre, car il a tout de suite adhéré, avec en plus une standing ovation. Aujourd’hui on est fiers, pour nous, pour la musique mauricienne et les jeunes Mauriciens.»

 

Le président de l’Atelier, Clyde Augustin, est tout aussi ému : «Une vibration extraordinaire, venant en grande partie d’un public qui a accueilli ce séga jazz avec une telle facilité, à tel point qu’on peut dire que l’Atelier Mo’Zar est ancré maintenant dans le cœur des Brésiliens. Et je pense aussi à ces jeunes musiciens qui sont en train de vivre ces moments intenses, dont plusieurs qui n’en sont qu’à leur premier festival !»

 

Même son de cloche positif de la part de Valérie Lemaire, directrice de l’Atelier qui parle, pour sa part, «d’une claque de reconnaissance. Mais on s’est aussi pris une claque avec tout cet amour que nous a offert le public. Les organisateurs ont même organisé un moment musical sur la plage avec nous. Personne ne s’attendait à tout ça. C’est vraiment se sentir comme un groupe d’artistes reconnus, que les gens veulent rencontrer et apprécier. Il y a quelque chose de festif ici, de positif. Maintenant, il faut partager tout cela un max, sur les réseaux sociaux, partout !»  Et après le concert, ce sera au tour des échanges comme ils nous l’ont dit. Avant un retour au bercail, en artistes héroïques et reconnus.