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L’adoption d’orphelins de Palestine

Adopter un enfant qui a perdu ses parents dans le conflit opposant l’armée israélienne aux Palestiniens de la Bande de Gaza… Shafick Osman, géopoliticien, et Jameel Peerally, de l’association Free Palestine Mauritius, donnent leur avis sur la question.

L’association Free Palestine Mauritius (FPM) propose que des Mauriciens adoptent 100 orphelins palestiniens. Votre avis…  

Shafick Osman : Je pense qu’il vaut mieux reconstruire le «home» de ces orphelins dans leur pays. Ce serait mieux pour le développement de ces enfants car l’adoption définitive peut être une solution douloureuse. Concernant la démarche d’adopter ces enfants, je dirais qu’il faut d’abord  bien étudier tous les paramètres. Et sur le plan légal, il faut voir quelle est la législation sur l’adoption en Palestine.

Jameel Peerally : C’est une proposition noble et humanitaire. Depuis que je l’ai faite, j’ai reçu de nombreux messages de personnes qui disent me soutenir et qui souhaitent que le projet aboutisse. Cette démarche permettrait aussi de faire rayonner notre île sur le plan international. Ce serait une bénédiction pour le pays et pour le peuple mauricien.

Selon le Mouvement pour l’adoption sans frontières, même dans un pays en guerre, un enfant a besoin de vivre auprès de sa famille. Et selon l’Unicef, 95% des enfants déclarés «orphelins» ont au moins un parent vivant. Qu’en pensez vous ?

Shafick Osman : En temps de guerre ou pas, il est préférable qu’un enfant reste là où il a ses racines. C’est pour cela  que des parents qui adoptent des enfants en Europe ou ailleurs font en sorte que ces enfants connaissent leur pays d’origine. Dans le cas des enfants palestiniens, il faudrait effectivement  être sûr que ces enfants soient effectivement orphelins de père et de mère. Mais aussi qu’ils n’aient pas de proches qui pourraient les prendre en charge. A Maurice, il faudrait s’assurer que les éventuels parents adoptifs disposent de revenus suffisants, non seulement pour subvenir aux besoins de l’enfant mais aussi pour l’envoyer au moins une fois par an dans son pays. Il est important aussi que l’enfant adopté soit élevé dans le respect de sa religion.   

Jameel Peerally : Est-ce qu’il faudrait laisser ces enfants mourir sous les bombes ? Est-ce que c’est mieux de fermer les yeux sur leurs souffrances et de les laisser livrés à leur sort ? Le nombre de morts, et plus particulièrement le nombre d’enfants morts, ne cesse d’augmenter. Comme l’association FPM, il y a beaucoup de pays qui souhaitent apporter leur aide à ces enfants. Le président du Venezuela a notamment annoncé qu’il allait ouvrir un orphelinat pour accueillir les orphelins de Palestine.

Cette démarche démontre-t-elle la solidarité des Mauriciens face à ce qu’il se passe dans ce pays en guerre ?

Shafick Osman : C’est une forme de solidarité. Partager un lien sur un réseau social, c’est une forme de solidarité au même titre que participer à une marche de soutien. Mais je crois dans des choses durables, des initiatives qui vont durer.

Jameel Peerally : Les Mauriciens se sentent tout à fait concernés. Nous avions organisé une marche le 18 août qui a réuni 20 000 personnes. Un rallye a connu le même succès. Ma messagerie Facebook déborde de messages adressés par des personnes qui disent croire dans la démarche. Et plusieurs familles qui se disent intéressées par cette démarche m’ont approché. Bref, les Mauriciens se sentent vraiment concernés par ce qu’il se passe là-bas. Ce lundi, nous allons déposer une lettre au Bureau du Premier ministre parce que nous voulons avoir la bénédiction des autorités pour mener à bien ce projet.