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KAYA : le bel hommage de la nouvelle génération

Certains n'étaient pas encore nés, d'autres que des enfants. Pourtant, la musique de Kaya résonne en eux comme un hymne à l'amour, à la paix, à nos racines. Son art a traversé deux décennies sans prendre une ride. Sa musique a marqué les esprits, devenant une source d’inspiration et d’admiration pour les jeunes artistes. Reprendre l’un des succès de Kaya sur une grande scène, Anne-Sophie Paul l’a fait. «C’était pour le concert Koze Fam. J’avais chanté Ki to ete.» La musique de Kaya, dit-elle, a toujours bercé son enfance. «Elle marque l’esprit. Les paroles sont importantes et ont du sens. Son style est unique et inimitable car il prenait beaucoup de plaisir.» Ce qu'elle apprécie le plus dans la musique de Kaya ? «Chaque mot a son importance. Les paroles prennent tout leur sens quand c'est lui qui les chante.»

 

Jahfazon, de son vrai nom Wendy Ambroise, avait 18 ans en 1999. Cet épisode l'a profondément touché. À ses yeux, Kaya est sans conteste l'un des plus grands artistes que Maurice ait jamais connu. «Il est l'origine même du seggae. Il a réveillé bien des consciences et continue à le faire aujourd'hui. Les messages de ses chansons sont encore d'actualité et c'est sûr que les jeunes continueront à les chanter pendant encore longtemps.» Devenu artiste à son tour, il chérit le sens des paroles de Kaya, particulièrement celles de Kiltir, dont la mission était de dire la vérité. Aujourd'hui, dit-il, le reggae et le seggae n'ont plus le même poids. «Kaya était un contestataire. De nos jours, les jeunes ont le style et le beat mais plus les paroles. On n'entend plus de message.»

 

Cet héritage, souligne Didier Armel alias Soldat Zion, est indéniable. «On devrait s'inspirer davantage des anciens. On a beaucoup à apprendre d'eux. Ces messages nous permettent de réfléchir sur le sens de la vie.» C'est dès l'enfance, à travers ses parents, que Soldat Zion a découvert le chanteur. Il assistait à ses concerts, écoutait en boucle ses titres. Le don d'écriture et le poids des paroles de Kaya ont été pour lui un exemple. «Il était comme un prédicateur. Il nous parlait déjà d'avenir. Il voyait loin. Ce qu'il a chanté il y a des années perdure encore aujourd'hui.»

 

Source d’inspiration dans la musique qu’elle pratique aujourd’hui, Kaya reste pour Jasmine Toulouse un exemple d’engagement musical. «Sa musique est forte, engagée. Elle dégage une certaine vérité et ses messages appellent à une prise de conscience. Je ressens toujours de l'émotion quand je l'écoute. Malheureusement, son départ a laissé un goût amer et une tristesse dans le cœur des Mauriciens.» Pour la chanteuse, Kaya était un artiste engagé, un battant qui a osé se lancer dans quelque chose de nouveau. «Il a osé mélanger le séga et le reggae. Aujourd'hui, aucun autre pays ne pourra s'approprier ça. Le seggae a pris naissance à Maurice.» C’est, dit-elle, le plus bel héritage que Kaya pouvait laisser à son pays.