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Jardiner au naturel : le meilleur de la terre pour vous

Utiliser son propre compost comme engrais, choisir des variétés de plantes bien adaptées, cultiver sans pesticide… Jardiner au naturel ne comporte que des avantages. Opter pour le jardinage au naturel, c’est protéger la planète et votre santé aussi. Margot Roux, agronome chez Le Vélo Vert, vous éclaire sur ce mode de jardinage.

Pourquoi jardiner au naturel ?

 

En agroécologie, nous produisons de la nourriture tout en respectant l’environnement. Cela signifie que nos pratiques vont favoriser un sol vivant et riche, nous construisons un environnement naturel accueillant pour les plantes que nous voulons cultiver. La première règle pour atteindre cet objectif est de n’utiliser aucun produit chimique.

 

Qu’est-ce qu’un sol pauvre ?

 

Un sol pauvre n’est pas uniquement un sol avec peu de nutriments. C’est en général un sol qui manque de vivant : un sol nu, avec pas ou très peu de plantes qui y poussent, et un nombre réduit d’organismes vivants. Et pourtant, chaque être vivant y a sa place : les vers de terre, les insectes, les champignons, les bactéries... Tous contribuent à enrichir le sol, le structurer et le rendre accueillant pour qu’une plante y pousse, se nourrisse et puisse ensuite, elle-même, contribuer au système. Dans la nature, c'est la diversité et la complexité qui garantissent un système durable et autonome.

 

Pourquoi se passer des produits chimiques ?

 

Les intrants chimiques, utilisés en agricultures conventionnelle et raisonnée, vont à l’encontre de la nature. Ils ont pour but de la «nettoyer», de la «simplifier». Mais, plus on tente de la simplifier, plus on appauvrit le sol. On crée un déséquilibre et on augmente le risque d’attaques de maladies et de ravageurs. On entre alors dans un cercle vicieux.

 

Quels sont ces produits chimiques ?

 

Ils sont nombreux, mais voici quelques exemples communs. Il y a tout d’abord les herbicides, qui tuent les plantes. Et les insecticides pour tuer les insectes. Puis, les fongicides pour éliminer les champignons, les bactéricides contre les bactéries, etc. Certains de ces produits ont des cibles très spécifiques, mais d’autres sont à spectre large, c’est-à-dire, si l’on prend l’exemple d’un insecticide, qu’il va tuer tous les insectes environnants, qu’ils soient bénéfiques ou non pour les cultures. Il y a aussi les engrais chimiques, qui apportent une dose de nutriments très spécifiques pour les plantes. Souvent mal dosés, ils peuvent polluer l’environnement.

 

Vous l’aurez donc compris, ces produits vont à l’encontre de la nature, ils éliminent tous ces organismes vivants dont la nature a besoin pour fonctionner. Ils sont néfastes pour l’environnement ainsi que pour notre santé.

 

Alors, comment produire autrement ?

 

En agroécologie, on favorise la biodiversité. On va, par exemple, mélanger les cultures sur le carreau. On va également planter des haies composées de différents types de plantes. Ainsi, les actions sur le sol seront diversifiées et favoriseront l’installation de différentes populations dans le sol. On va s’inspirer d’association de plantes pour garantir de meilleurs résultats. Par exemple, on va associer des plantes qui couvrent le sol à des cultures hautes comme le maïs, pour éviter de garder un sol nu. On peut également associer des plantes qui peuvent enrichir le sol, comme des pois ou des haricots, à des plantes qui demandent beaucoup de nutriments pour pousser.

 

Une des clés est aussi de cultiver des plantes adaptées. L’astuce est de commencer par des plantes rustiques, surtout si votre sol n’est pas très riche au début. Par exemple, du manioc, des haricots ou des pois. Puis, au fil du temps, plus votre sol est vivant et diversifié, plus vous pourrez y mettre des plantes plus exigeantes, comme du maïs, des patates douces, du gingembre, entre autres. Plus une plante est adaptée et moins elle aura besoin d’aide pour pousser : donc, il n'y a pas besoin de fertilisants et il y a moins de risques d’attaques, car elle sera plus résistante aux maladies et aux ravageurs.

 

Pour nourrir vos plantes, oubliez les engrais chimiques qui sont comme une dose de sucre pour un humain : ils leur apportent une dose d’énergie ponctuelle et les laissent ensuite sur leur faim. Favorisez plutôt un paillage de déchets végétaux bien diversifié et garni, en feuilles, parties de plantes, petites brindilles, épluchures de légumes, etc. Celui-ci va nourrir le sol grâce à une richesse de nutriments qui seront rendus disponibles progressivement pour la plante. Ainsi, elle aura une nourriture équilibrée et sur une période plus longue. Et une plante en bonne santé est une plante plus résistante.

 

Stop également aux herbicides. Pour éviter de vous laisser envahir par des herbes non souhaitées, le paillage sur 20 ou 30 centimètres est une bonne astuce. Ou alors, utilisez l’astuce de la nature : plantez vos cultures de façon dense, ainsi les autres plantes ne pousseront plus aussi facilement. Mais ce que l’on vous conseille aussi, c’est d’être plus tolérant : si des plantes qui ont poussé seules ne dérangent pas vos légumes, alors vous pouvez les laisser. Elles pourront alors contribuer à la diversité et ne demandent aucun entretien particulier.

 

Enfin, les plantes sont les plus sensibles aux attaques lorsqu’elles sont très jeunes. Si vous vous lancez en jardinage écologique, pensez à semer vos plantes dans une pépinière, ou sous un filet anti-insecte si c’est en semis dans le jardin, le temps que la plante prenne un peu de vigueur. Lorsqu’elle a déjà plusieurs feuilles, elle est plus résistante et vous pouvez alors la mettre en plein air.

 

Il existe de nombreuses astuces pour produire des légumes sans produits chimiques ! Et souvenez-vous : la nature n’a pas besoin de l’humain pour pousser… Alors, cultivons de la nourriture, tout en respectant l’environnement et notre santé, grâce à l’agroécologie.