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Isseyen Sannassy : «L’agroécologie, c’est un combat pour la nature et l’avenir»

«L’alimentation rassemble les gens, il est donc important d’agir en conséquence pour qu’elle soit meilleure», souligne l’agronome technicien junior.

Il fait partie de cette nouvelle génération d’agriculteurs 2.0… D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Isseyen Sannassy a toujours souhaité se lancer dans l’agriculture. «J’ai grandi dans le village de Petit-Verger et depuis ma plus tendre enfance, la nature m’a bercé. J’ai toujours ressenti une connexion profonde entre elle et moi. Au fil de ma scolarité, plusieurs sujets relatifs à la nature m’interpellaient. Comme le travail que faisait la Wildlife ou encore le changement climatique et ses impacts, entre autres», confie le jeune homme.

Travailler comme agronome technicien junior chez Vélo Vert, fondé en 2014 pour aider à redynamiser l’agriculture locale mais aussi et surtout à se tourner vers l’agroécologie, c’est donc pain béni pour cet amoureux de la nature. «Je ne cesse de le dire, c’est un cadeau pour moi d’être sur le terrain pour le programme EMBEROI III. J’avais toujours soif de la partie pratique de l’agriculture. À l’université, j’ai certes eu la base théorique dans le domaine de l’agriculture mais elle était plus penchée vers ce qu’on appelle la production de masse. Alors que moi, je voulais vraiment faire de l’agriculture mais qu’elle soit en accord avec la nature. L’écologie, c’est une vraie balance entre la nature et la technologie», souligne Isseyen Sannassy.

 

Qu’est-ce que le programme EMBEROI III sur lequel il travaille ? Eh bien il s’agit d’un projet soutenu par l’Union européenne sur une durée de trois ans, avec un budget total de 650 000 euros, en ligne avec le thème choisi cette année par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture : Ne laissez personne de côté. Un thème bien trouvé par rapport à la pandémie de Covid-19, les conflits et le réchauffement climatique, qui provoquent une hausse des prix et des tensions internationales, ce qui affecte la sécurité alimentaire mondiale. Ce programme est également en conformité avec le thème retenu par le ministère de l’Agro-industrie et de la sécurité alimentaire : Des aliments sûrs pour des lendemains sains. «Quand nous voyons la conjoncture mondiale et nationale actuelle, on réalise qu’il est urgent d’agir, surtout en ce qui concerne l’insécurité alimentaire mais aussi l’accès à une alimentation saine. La plus grande source de pollution dans le monde, c’est la production alimentaire. L’empreinte carbone des importations des produits alimentaires est considérable. C’est pourquoi, l’agroécologie sera bénéfique pour nous tous. Car Maurice a un gros potentiel de production ; même si l’île ne sera pas autonome à 100 %, elle pourra réduire considérablement son taux d’import de produits alimentaires et cela aura un impact écologique aussi bien que financier», explique Isseyen Sannassy.

 

Si les premières phases de l’agroécologie sont difficiles, l’agronome technicien junior avance que cela ne le décourage pas pour autant. Notre interlocuteur conclut : «L’agroécologie, c’est un combat pour la nature et l’avenir, même s’il est vrai qu’il y a beaucoup de recherches et de travail du sol à faire. Mais quand on connaît l’impact positif que cela aura pour tous, cela en vaut la peine. Ce que j’apprécie aussi dans le programme EMBEROI III, c’est la formation de la nouvelle génération d'agripreneurs, la revalorisation du métier d'agriculteur mais aussi ce partage et cet échange entre des personnes de toutes les générations, qui souhaitent un meilleur demain. Je le dis toujours ; l’alimentation rassemble les gens, il est donc important d’agir en conséquence pour qu’elle soit meilleure.»