La montée des eaux qui a frappé leur village, lundi, les a traumatisés. Des habitants de ce petit village du nord de l’île nous racontent ce qu’ils ont vécu.
Le regard dans le vide, Vanee Joyram semble désemparée. Autour d’elle : des chaussures, vêtements, meubles et de l’électroménager. Le tout dans un sale état. «Rien ne peut être sauvé», lâche-t-elle, dépitée. Elle fait partie des habitants de Cottage qui, le lundi 10 décembre, ont été surpris par une soudaine montée des eaux qui a tout balayé sur son passage. «Tout s’est passé en quelques minutes», s’exclame sa belle-sœur Karuna, tout aussi abasourdie par les évévements de cette semaine. «Une eau boueuse et stagnante a vite envahi les lieux et est montée à plus d’un mètre. On a dû s’enfermer dans la maison», ajoute Vanee, traumatisée tout comme ses deux enfants.
«Ces dernières années, on a été quelques fois victimes d’inondations car l’eau vient des régions en hauteur et descend directement vers notre village. Mais cette fois, ça a été pire et très rapide. On se dit même que cela aurait pu être pire si on n’avait pas pu rentrer à temps. Les enfants (NdlR : une fille de 11 ans et un garçon de 6 ans) étaient dehors. Que se serait-il passé s’ils n’avaient pas pu se mettre à l’abri à temps ?» se lamente Vanee, découragée devant l’état de sa maison. «On a pris des prêts pour construire notre maison et maintenant, on a l’impression de devoir recommencer. Ma machine à laver, deux téléviseurs, un lit, un matelas et mes meubles ont été endommagés. Les affaires d’école des enfants aussi. Même le portail du garage est tombé sous la pression de l’eau. C’était horrible !» souligne Vanee.
«Qu’une solution soit trouvée»
Son époux Deep, qui a déboulé après qu’elle lui a donné un coup de fil pour l’informer de ce qui se passait, est encore sous le choc. «L’eau qui s’était accumulée était impressionnante», lance Deep, désespéré. «On travaille dur pour avancer et là, une inondation vient tout détruire. On doit de nouveau faire des dépenses pour tout acheter.» Son frère Ajay est tout aussi choqué : «Où pouvons-nous aller ? On souhaite vraiment qu’une solution soit trouvée.» Vanee souhaite également que les autorités trouvent une solution à ce problème : «On a peur à chaque fois qu’il pleut. On ne peut pas être tranquilles. Il faut trouver un moyen pour que l’eau soit dirigée ailleurs. Sans compter les autres contraintes auxquelles on doit faire face. Il y a l’odeur, la moisissure… On vit un cauchemar.»
Un peu plus loin, chez les Mohit, c’est la même désolation. Entre les tiroirs des meubles qui sont à sécher au soleil et les canapés et meubles, les habitants de la maison essaient de mettre de l’ordre. «Il faut bien se relever», lance Bholanath Mohit, sous le regard de son épouse et de sa fille, qui s’attellent à ranger. «Quand c’est arrivé, il ne pleuvait pas à Cottage. Cette eau est arrivée de régions situées plus haut, comme Piton, entre autres. On souhaite que les autorités trouvent des solutions et revoient les drains et autres structures qui peuvent nous éviter ce genre d’incidents», ajoute Bholanath dont la routine, cette semaine, a été chamboulée par ce qui est arrivé.
Ravi Rutnah, député de la circonscription no 7 (Piton/Rivière-du-Rempart), Prakash Maunthrooa, Senior Adviser au PMO, et l’ex-Attorney General, Ravi Yerrigadoo, s’étaient rendus à Cottage, le jeudi 13 décembre, pour un constat des lieux, suivant les inondations de lundi. Une enveloppe de Rs 10 millions a été allouée au conseil de district de Rivière-du-Rempart. Le gouvernement a décaissé cette somme après les dégâts causés dans les régions du nord de l’île, notamment à Cottage, où des maisons ont été inondées et les drains obstrués. Le gouvernement a animé un point de presse au bureau du Chief Whip, le samedi 15 décembre. «Gouverman pe met tou anrout pou ed sa bann dimounn-la», a déclaré Bobby Hurreeram.
En attendant, les habitants de Cottage sont sur leurs gardes et ont peur de chaque petite averse car ils ne veulent plus revivre ce cauchemar…