Une marche, une sculpture et des fresques pour redonner un souffleà cette cité.
Le message : «Plus jamais ça !» Vingt ans se sont écoulés depuis la mort du chanteur Kaya et les émeutes qui ont suivi. Mais les souvenirs des tristes événements de ce février 1999 ne s’effacent pas pour autant. Cette année-là, la Résidence Mère Teresa, à Triolet, est une des localités qui ont connu des tensions, avec également des maisons incendiées. Vingt ans après, les habitants de la localité ont décidé de s’engager en faveur du vivre-ensemble.
Il est 18 heures, le samedi 23 février, quand nous arrivons au cœur de la Résidence Mère Teresa, à Triolet. C’est l’effervescence ! Ce jour-là, Projet de société a lancé l’initiative Sime Lalimier, en référence à la chanson de Kaya, en collaboration avec les résidents, des artistes et d’autres partenaires. Pour Malenn Oodiah, qui gère ce projet, «vingt ans après 1999, il s’agit de prendre le chemin de l’avenir pour célébrer et s’engager dans le vivre-ensemble. L’initiative Sime Lalimier à la Résidence Mère Teresa va vivre et se développer au-delà du 23 février».
L’initiative débute par une marche avec les enfants du quartier, suivie par celle des adultes, sous la houlette de Menwar. Tous entonnent en chœur Sime Lalimier. Pour Jean Dodin, affectueusement appelé Ton Pom, c’est un grand moment. «Ma maison a été la première à être brûlée. C’était la destruction de toute une vie. Il a été difficile de se relever mais avec force et détermination, j’ai pu le faire, surtout que j’avais trois enfants à ma charge. Aujourd’hui, je suis ému qu’on m’ait offert un magnifique lampadaire pour me remémorer cette dure épreuve mais aussi pour dire que nous ne voulons plus jamais de cela dans notre île.»
La sculpture de Nirmal Hurry donne elle aussi un nouveau souffle à cette localité qui aujourd’hui envisage de construire l’avenir du pays dans la sérénité, avec comme symbole le vivre-ensemble.