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Elle meurt d’une crise cardiaque en allant voir le pape : L’époux de Micaela Louis raconte ses dernières heures

Alain Louis était aux côtés de son épouse durant ses derniers instants. Sa douleur est inexprimable.

Une épouse extraordinaire, une amie fidèle et une super collègue ; c’est le souvenir que laisse Micaela Louis, policière affectée à la Traffic Branch, qui a succombé à un malaise cardiaque devant la cathédrale le jour de l’arrivée du souverain pontife. Alain Louis revient sur les derniers instants de sa bien-aimée qui a poussé son dernier souffle dans ses bras…

Cette journée du 9 septembre s’annonçait mémorable pour bon nombre de Mauriciens. À l’instar d’Alain et de Micaela Louis qui n’auraient manqué pour rien au monde une occasion d’apercevoir, même de loin, le pape François. Pour cet événement exceptionnel, le couple avait donc pris ses dispositions afin de passer la journée ensemble. Alors que les membres des forces de l’ordre avaient été mobilisés pour assurer le bon déroulement de la visite papale, Micaela Louis, elle-même policière, avait pris un jour de congé afin de vivre ce moment unique aux côtés de son époux. Mais les choses ont pris une tournure tragique. Prise d’un malaise en attendant l’arrivée du saint-père à la cathédrale St-Louis, elle a succombé à une crise cardiaque. Pourtant, elle n’avait présenté aucun signe de faiblesse ce matin-là.

 

Le couple Louis attendait cette visite papale avec impatience. Dans la matinée du 9 septembre, la policière de 43 ans avait même posté une photo du souverain pontife sur sa page Facebook pour lui souhaiter la bienvenue, tant elle se réjouissait de sa venue. «Elle voulait tellement le voir. Je lui avais dit qu’il était préférable que nous nous rendions à la cathédrale parce qu’elle souffrait d’une sciatique et ne pourrait pas se rendre au monument Marie-Reine-de-la-Paix. Nous nous sommes rendus là-bas aux alentours de 9h30», raconte Alain Louis avec émotion.

 

Pour ne pas avoir à marcher des kilomètres, Micaela s’était renseignée auprès de ses collègues de la Traffic Branch en service ce jour-là. «Elle voulait notamment savoir où on allait pouvoir se garer ; nous avons laissé la voiture derrière la Banque de Maurice avant de nous diriger vers la cathédrale. Elle ne présentait aucun signe de fatigue, rien qui puisse laisser deviner qu’elle allait avoir des problèmes de santé», se désole son époux. Mais quelques minutes après avoir vu le pape fouler le sol mauricien sur l’écran géant, elle s’est sentie mal. «Elle ne tenait plus debout. Elle s’est agrippée à moi et a perdu l’équilibre. Linn tom dan mo lebra. Je lui ai demandé ce qui n’allait pas et elle m’a répondu qu’elle ressentait des douleurs au cœur. Je lui ai dit de ne pas s’en faire et que l’ambulance n’allait pas tarder.»

 

En attendant l’arrivée des premiers secours, Alain Louis a reçu l’aide des personnes présentes sur place. «Zot finn vant li, donn li delo. Seki zot finn fer li extraordiner. Zot tou ti solider. Mais je voyais clairement que l’état de santé de ma femme se détériorait petit à petit.» Une ambulance est arrivée quelques minutes plus tard, pour conduire sa tendre moitié à l’hôpital Jeetoo. Alain pensait alors que tout allait bien se passer pour son épouse. Cependant, le véhicule n’était équipé, dit-il, que d’un masque à oxygène mais pas de défibrillateur ; chose qu’il déplore. «Peut-être que si les premiers soins avaient pu lui être attribués plus rapidement, elle aurait eu une chance de s’en sortir.»

 

En effet, ce n’est qu’à l’arrivée de Micaela à l’hôpital que les médecins lui ont fait un massage cardiaque. Mais il était déjà trop tard car elle avait poussé son dernier souffle en chemin. Pourtant, aux dires de son époux, la policière n’avait jamais eu de problèmes de santé aussi graves auparavant. «Elle souffrait d’hypertension mais se soignait. D’ailleurs, je veillais à ce qu’elle prenne ses médicaments tous les matins. Seki finn arive, li pa fasil ditou.»

 

Alain et Micaela Louis formaient un couple très uni. C’est pourquoi le départ soudain de la policière plonge son époux dans un tel désarroi. Ils se connaissaient depuis environ 25 ans et étaient mariés depuis 21 ans. «J’ai toujours été là pour elle ; toujours veillé à ce qu’elle ne manque rien. Je lui faisais la cuisine tous les jours pour qu’elle ne se fatigue pas davantage.» Ils n’avaient pas d’enfants mais considéraient leurs neveux et nièces comme les leurs.

 

Alain décrit son épouse comme une femme «joviale et qui était toujours prête à aider son prochain. C’est la raison pour laquelle elle adorait son métier. Elle me parlait de ses collègues tous les jours en rentrant du travail. Elle comptait 23 ans de service au sein de la force policière». Le chef inspecteur Mohit Rama de la Traffic Branch ne tarit d’ailleurs pas d’éloges à son sujet. «Elle compte environ une dizaine d’années au sein de la Traffic Branch. Elle était vraiment gentille, elle coopérait. Elle était en très bons termes avec ses collègues. Nous avons toujours pu compter sur sa collaboration. C’est avec une grande tristesse que nous avons appris son décès.»

 

Ses funérailles ont eu lieu ce mardi 10 septembre, en présence de son entourage et de ses collègues, venus apporter leur soutien à la famille éplorée.