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Éléction présidentielle : les États-Unis à l'heure du choix

«La course est extrêmement serrée», nous confie notre compatriote Melvin Moothen, installé aux États-Unis.

Qui deviendra le.la prochain.e président.e des États-Unis ? Qui terminera en tête des votes le 5 novembre ? Ou encore, qui entrera à la Maison-Blanche le 20 janvier ? Plus que quelques jours à attendre avant de connaître les réponses à ces questions. En attendant que les urnes livrent leurs secrets,  le suspense reste entier à en croire les dernières enquêtes d’opinion qui donnent Kamala Harris et Donald Trump au coude-à-coude. Ce mardi, les yeux du monde seront rivés sur les USA.

C’est le sprint final dans la course à la Maison Blanche... En effet, ce mardi 5 novembre se déroulera l’élection présidentielle américaine tant attendue aux États-Unis et dans le monde. Selon des observateurs politiques, ce scrutin s’annonce comme l’un des plus incertains de l’histoire. Qui de Donald Trump, du camp des républicains, ou de Kamala Harris, la candidate démocrate, deviendra le.la prochain.e président.e des États-Unis ? La réponse... dans quelques jours. Et selon les observateurs politiques, rien n’est encore joué ! Car les résultats des derniers sondages donnent des chiffres très serrés, avec les intentions de vote à l’échelle nationale qui attestent d’un léger avantage pour Kamala Harris.

 

Toutefois, les experts soulignent que les résultats des sondages au coude-à-coude sont à prendre avec des pincettes. Selon le système électoral américain, la présidentielle se gagne en remportant les votes des «grands électeurs», au moins 270, pour accéder au bureau ovale. Et elle se remporte en gagnant le vote dans un État. Ainsi, c’est dans les États les plus indécis que se joue cette élection. Selon des données récentes, Donald Trump a un petit avantage dans ces États, dits swing states, ce qui fait de lui le candidat ayant la meilleure dynamique. Ce lundi 28 octobre, le président sortant Joe Biden a voté pour son successeur et, bien évidemment, il a voté pour sa vice-présidente sortante Kamala Harris. «Je suis fier d’avoir voté pour Kamala Harris et (son colistier) Tim Walz», a écrit Joe Biden sur son compte X. En votant, il a rejoint près de 43 millions d’Américains qui ont aussi déjà voté.

 

Cette campagne électorale n’a pas été de tout repos et a été marquée par de nombreux événements : affaires judiciaires, tentatives d’assassinat, trous de mémoire, retrait à quelques mois du scrutin, avec un Donald Trump déterminé à reprendre la Maison-Blanche et une Kamala Harris qui a dû, au pied levé, remplacer Joe Biden après son retrait. À l'approche du jour J, les deux protagonistes de cette élection multiplient les sorties et les attaques. «Nous luttons pour la démocratie», a affirmé récemment la candidate démocrate, entourée de Bruce Springsteen, John Legend et Barack Obama.

 

Dans ses différents discours, elle ne cesse de défendre des idéaux démocratiques et promet de restaurer le droit à l'avortement dans tout le pays. Plus que jamais d'attaque, elle a également critiqué les déclarations de Donald Trump en mettant en avant le fait qu’il faisait une «fixation sur ses obsessions, sur lui-même et sur la division de notre pays». Le candidat républicain, fidèle à lui-même, a, de son côté, enchaîné avec les attaques contre son adversaire. Il a ainsi qualifié Kamala Harris de «marxiste radicale», quand la démocrate le considère comme un «fasciste». «Les démocrates utilisent ces mots librement.(…) Je ne suis pas un nazi», a lâché Donald Trump. Ces derniers jours ont aussi été marqués par des tensions. Ce lundi 28 octobre, deux urnes ont été ainsi incendiées à Portland (Oregon).

 

«Atmosphère tendue»

 

Installé au pays de l’oncle Sam, le Mauricien Melvin Moothen vit au rythme de cette élection qui tient le monde en haleine. «L’atmosphère entourant les prochaines élections est extrêmement tendue. Le clivage entre les partis politiques s’est accentué, entraînant des tensions accrues. Les démocrates semblent revigorés et désireux de changement, tandis que les républicains poursuivent un programme de confrontation caractérisé par des injures, des informations erronées et des comportements perturbateurs», nous confie Melvin qui suit avec attention cette brûlante actualité. «Les citoyens sont de plus en plus actifs dans le processus électoral, avec des efforts accrus pour l’inscription sur les listes électorales et des initiatives visant à augmenter la participation. Le vote anticipé a commencé dans de nombreux États et le porte-à-porte est particulièrement dynamique dans des États clés comme la Géorgie, la Pennsylvanie, l’Arizona et le Michigan.»

 

Les différents discours des candidats sont aussi scrutés, souligne Melvin. «Les débats sont fortement axés sur des questions telles que le droit à l’avortement, la politique économique, l’immigration et le changement climatique, qui influencent le sentiment des électeurs et les stratégies de campagne. Toutefois, de nombreux Américains sont avant tout préoccupés par l’amélioration de leur qualité de vie, notamment en ce qui concerne l’inflation et le coût de la vie», précise notre interlocuteur en parlant de l’aspect sécuritaire du scrutin. «L’intégrité et la sécurité du processus électoral suscitent de vives inquiétudes. Les agents électoraux, qui sont principalement des bénévoles, sont confrontés à diverses menaces, ce qui a conduit certains d’entre eux à se retirer de leurs fonctions. Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que des actes de violence sont déjà commis : des urnes ont été brûlées dans l’État de Washington et dans l’Oregon, compromettant ainsi les résultats des élections. En résumé, le climat actuel est marqué par l’urgence, l’engagement et l’anxiété des électeurs qui se préparent aux élections. Un nombre considérable d’électeurs indépendants restent incertains et les deux partis s’efforcent de les persuader à participer. L’impact de l’escalade des conflits au Moyen-Orient et en Ukraine ajoute à la tension générale.» Pour Melvin, cette élection s’annonce difficile : «La course est extrêmement serrée et il est possible que les résultats définitifs ne soient pas connus avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ce qui crée un environnement propice à l’incertitude et à des troubles politiques potentiels.»

 

Ces derniers temps, notre compatriote s’est beaucoup intéressé, dit-il, à l’enjeu de cette présidentielle : «Tout au long de cette campagne, j’ai consacré beaucoup de temps à l’examen du bulletin de vote, en particulier des diverses mesures prises aux niveaux local et étatique. Il est important de reconnaître que les élections locales et d’État sont souvent plus importantes que les élections présidentielles. Les personnes que nous choisissons pour siéger dans les conseils scolaires, les conseils municipaux et les assemblées législatives des États peuvent avoir une influence profonde sur nos communautés et notre vie quotidienne. J’ai consacré des efforts considérables à l’étude des mesures soumises au vote, en particulier celles liées aux politiques fiscales et à leurs implications pour mon expérience quotidienne. En outre, j’ai engagé des discussions avec des amis et des collègues afin d’approfondir ma compréhension de ces questions.»

 

Ce mardi s’annonce ainsi intense pour lui et, bien évidemment, pour les Américains. «Le jour du scrutin, j’ai l’intention de passer mon temps à suivre de près les résultats par le biais de divers organes de presse, même s’il est probable que l’obtention des résultats officiels s’avérera difficile ce jour-là. Je prévois également d’organiser une petite rencontre avec des amis, où nous pourrons réfléchir aux événements de la journée et, je l’espère, célébrer un résultat favorable», conclut-il en attendant avec impatience les résultats de ce sprint final vers la Maison-Blanche.