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Élan de solidarité : nouveau départ pour trois petites orphelines

Jahmeel Peerally et son équipe souhaitent apporter leur aide à la petite famille pour assurer leur avenir.

Elles sont âgées de 8 mois, 1 an et demi, et 3 ans. Elles ont été abandonnées par leur père et ont perdu leur mère il y a à peine quelques semaines, sans qu’elles ne s’y attendent. Il est indéniable que le destin n’a pas fait de cadeaux à ces fillettes vivant dans la précarité dans une modeste maison dépourvue d’eau et d’électricité. Mais récemment, de nombreux Mauriciens ont fait preuve d’un bel élan de solidarité pour leur offrir un nouveau départ en cette nouvelle année. Récit.

Elles n’ont que 8 mois, 1 an et demi, et 3 ans mais déjà, elles ont vécu des situations très douloureuses et difficiles. Issues d’un quartier où plusieurs familles vivent dans des conditions difficiles et où la drogue synthétique fait des ravages, abandonnées par leur père, voilà qu’elles ont aussi connu le malheur de perdre leur mère le 3 décembre. À 21 ans, cette dernière a succombé après un malaise cardiaque, alors qu’elle n’avait jamais paru avoir des problèmes de santé avant.

 

Depuis, les fillettes se sont retrouvées sous la responsabilité de leur grand-mère Marie-Noëlle qui peine elle-même à joindre les deux bouts et à leur offrir une vie décente, bien qu’elle fasse de son mieux ; elles vivent dans des conditions de vie précaires, dans une modeste maison en tôle dépourvue d’eau et d’électricité. Comme un malheur n’arrive jamais seul, des plaintes ont même été enregistrées auprès de la Child Development Unit (CDU), remettant en question la capacité de la grand-mère à s’occuper de ses petits-filles. Mais cette dernière, plus que jamais décidée à garder avec elle ses petits-enfants, a la ferme intention de se battre jusqu’au bout pour ne pas être séparée d’elles. Heureusement qu’elle n’est pas seule dans son combat pour le bien-être de ses petits bouts de chou.

 

Car depuis peu, une nouvelle chance s’est offerte aux membres de cette petite famille pour se sortir de leur situation d’extrême pauvreté. Particulièrement touchés par leur situation difficile, l’activiste social Jahmeel Peerally et son équipe leur sont immédiatement venus en aide. «Lorsque j’ai appris le décès de leur mère, je savais qu’elle laissait trois orphelins derrière elle. Je l’avais déjà rencontrée lorsque j’étais venue distribuer des vivres aux familles de la région rencontrant des difficultés financières durant le confinement. Je ne pouvais pas rester insensible devant la situation de ces enfants ; cela m’a beaucoup touché.»

 

Aide émotionnelle et matérielle

 

Désormais, son objectif pour cette famille est le suivant : lui offrir de nouvelles opportunités pour qu’elle puisse prendre un nouveau départ dans la vie et bénéficier d’un meilleur avenir ; un peu son cadeau à la petite famille avec cette nouvelle année qui commence. Grâce à un appel lancé sur les réseaux sociaux, de nombreux Mauriciens sont également venus de l’avant avec des donations pour tenter d’améliorer les conditions de vie de ces enfants n’ayant pas choisi leur situation et leur permettre de célébrer les fêtes. De nombreux projets sont en cours pour leur offrir toutes les chances possibles d’avoir désormais une vie meilleure.

 

Annick Bigaignon et son entourage font partie des bons samaritains venus de l’avant pour aider les orphelines. Maman de quatre enfants, elle n’est pas restée insensible devant les difficultés que rencontre cette famille. «J’ai entendu parler du cas de ces enfants à travers Jahmeel Peerally, suite à un live sur les réseaux sociaux, après qu’il soit venu rendre visite à la famille. J’ai donc pris contact avec lui et je suis venue rendre visite à cette famille après quelques jours.» Pour elle, il est primordial d’apporter une aide aussi bien émotionnelle que matérielle à ces enfants.

 

«Nous leur avons apporté des jouets, des provisions et des vêtements. Nous avons aussi entamé des démarches pour que la fillette de 3 ans, particulièrement affectée par la mort de sa mère, puisse bénéficier d’un suivi psychologique. Nous allons faire leur suivi et veiller à ce qu’elles ne manquent de rien», promet-elle. Déjà très engagée dans le social, Annick Bigaignon explique : «Je suis moi-même passée par des moments difficiles. J’ai donc voulu me donner à fond pour aider mon prochain. Au niveau de cette famille, nous comptons faire de notre mieux pour que ces enfants aient une vie meilleure. Malgré les difficultés que peut rencontrer cette famille, nous allons veiller à ce que la CDU ne puisse jamais les séparer.»

 

Les projets de l’équipe de Jahmeel Peerally pour les petites et leur grand-mère sont multiples. Sa priorité pour l’heure, c’est «d’enlever cette famille de cet environnement et de placer les fillettes ailleurs, dans la localité, avec leur grand-mère. Nous cherchons un toit. Nous allons les encadrer». Les démarches sont, d’ailleurs, déjà en cours. «Ce serait une mauvaise chose d’arracher ces enfants à leurs proches. Nous ne pouvons pas accepter qu’elles soient placées dans des foyers et grandissent avec des étrangers.» L’activiste social explique qu’il travaille actuellement sur un projet, qu’il a intitulé L’Arche de Noé, visant à créer un farming village pour y regrouper les enfants vivant dans des conditions difficiles et leurs accompagnateurs. «Nous souhaitons quelque chose de vraiment différent pour eux. Ils ont beaucoup de potentiel ; ils méritent mieux que d’être dans une prison d’enfants. Nous voulons leur donner l’occasion d’exploiter leurs talents. Nous voulons qu’ils soient équipés pour affronter la vie et s’assurer un avenir.»

 

Dans l’équipe de Jahmeel Peerally figurent également ses deux fils, Izra et Jonah, pour qui le travail social n’a plus de secret. «Nous ne pouvons pas rester insensibles devant cette situation. Nous sommes prêts à aider de toutes les manières possibles. C’est une responsabilité que nous avons en tant que citoyens ; il s’agit d’un devoir personnel», disent-ils. Satish Ortoo, qui fait partie de leur équipe, abonde dans le même sens. «C’est une situation qui interpelle n’importe qui. Nous disons que si nous voulons d’une île meilleure, nous devons tous apporter notre contribution. Toutes ces familles cherchent prioritairement quelqu’un qui pourrait les accompagner, leur accorder du temps. Il existe plusieurs institutions qui peuvent leur venir en aide mais bien souvent, elles ne sont pas suffisamment nombreuses pour gérer tous ces cas. C’est la raison pour laquelle j’estime que chaque personne pouvant apporter sa pierre à l’édifice doit le faire.»

 

Pour nos interlocuteurs, il est impossible de laisser une famille vivre dans une situation aussi précaire, surtout en ce temps de célébrations. Ils lancent ainsi un appel à la générosité des Mauriciens pour leur venir en aide afin d’offrir à ces trois orphelines et à leur grand-mère un nouveau départ en cette nouvelle année 2021. Les numéros à contacter sont les suivants : 5761 8829 (Jahmeel Peerally) et 5710 2141 (Marie-Noëlle).