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Devanand Nilmony, 15 ans, meurt dans un accident | Sa mère Catherine : «Ma souffrance est insupportable»

Cette habitante de Saint-Pierre ne peut supporter la perte de son enfant à un si jeune âge.

Le départ tragique de cet adolescent plonge sa mère dans un profond chagrin. Devanand Nilmony est mort dans un accident de la route, le jeudi 7 mars. Il est la 30e personne à perdre la vie dans ces circonstances depuis le début de l’année. Cette semaine, outre celui du jeune garçon, trois autres noms se sont ajoutés à la liste noire de ceux morts dans des drames routiers à Maurice en 2019. Les familles respectives, très affligées, témoignent.
 

Il était jeune, beaucoup trop jeune pour mourir. Devanand Nilmony n’avait que 15 ans. Et toute son existence devant lui pour réaliser de nombreux rêves, dont celui de devenir cuisinier sur un bateau de croisière. Sauf que la vie en a décidé autrement. Le jeune habitant de Saint-Pierre est mort le jeudi 7 mars, après que la camionnette à bord de laquelle il voyageait a fini sa course contre le mur d’un kovil.

 

Depuis, sa mère Catherine Soopin est complètement anéantie. Elle ne peut pas supporter la perte de son enfant à un si jeune âge et dans des circonstances aussi malheureuses. «Il m’est difficile d’accepter cette souffrance. Je suis vraiment très triste. C’est trop dur. La douleur est insupportable», lance-t-elle d’une voix cassée par l’émotion. L’immense douleur qu’elle ressent la submerge. Elle n’arrête pas de pleurer ce fils qui la rendait si heureuse. «Mon fils a toujours été débrouillard et amical. Il allait fêter ses 16 ans, le 5 mai, et on avait déjà prévu de faire une petite fête», raconte Catherine, tristement. Et puis, il y a eu ce jeudi fatidique.  Ce jour-là, Catherine s’est réveillée à 6 heures.

 

Elle devait se rendre à Réduit pour assister à une formation en pâtisserie donnée par la National Empowerment Foundation dans les locaux de la MBC. Avant de partir, elle a parlé à son fils. «Il était fiévreux et avait vomi. Il n’avait pas assisté à ses cours depuis trois jours parce qu’il était malade. Je lui ai conseillé de se reposer», confie Catherine.

 

Bateau de croisière

 

Devanand fréquentait un centre du Mauritius Institute for Training and Development à Bois-d’Oiseaux depuis janvier. Il y apprenait, entre autres, à faire la cuisine car il caressait le rêve de travailler comme cuisinier sur un bateau de croisière. Auparavant, il avait fait les classes prévocationnelles au collège Nelson, à Saint-Pierre.

 

En revenant à la maison, vers midi, Catherine constate que son fils n’est pas là. Elle ne s’inquiète cependant pas car celui-ci lui avait dit au réveil qu’il irait peut-être faire un tour à Circonstance chez son ami Kadhafi. «Mon fils aimait aller rendre visite à ce monsieur. Il dirige un atelier de fabrication de produits en aluminium.»

 

Les heures passent et vers 17h30, une terrible nouvelle tombe. «J’ai eu un appel. Un policier m’a demandé de me rendre au poste de police de la localité parce que mon fils avait emmené eu un accident. Sur place, on m’a dit qu’il avait été à l’hôpital de Moka pour les premiers soins», se souvient Catherine, la voix tremblante.

 

En arrivant là-bas, elle découvre son fils dans un sale état. «Il avait une grave fracture à la mâchoire et le visage ensanglanté. Mais ses yeux étaient ouverts. Un médecin m’a dit que le personnel soignant allait faire tout son possible pour le sauver.» Également présent à l’hôpital de Moka à ce moment-là, son ami Kadhafi propose de le faire admettre dans une clinique privée mais le personnel soignant s’y oppose.

 

Quelques minutes plus tard, l’adolescent est transféré à l’hôpital Jeetoo par le SAMU. Sur place, on lui fait un scan avant de l’admettre à l’unité des soins intensifs. «Il avait sombré dans le coma et était sous respiration artificielle. Un médecin m’a dit que son état était très critique», poursuit Catherine, en larmes. À son grand désespoir, quelques heures plus tard, à 22h30, son fils a poussé son dernier soupir. Ses multiples blessures ont eu raison de lui.

 

Dernier hommage

 

Les funérailles de Devanand ont eu lieu le lendemain, en présence de nombreux proches dévastés par ce drame. Son père, qu’il n’a presque pas connu, son frère aîné qui habite avec celui-ci, ainsi que d’autres membres de leur famille étaient aussi venus rendre un dernier hommage au jeune garçon parti trop tôt.

 

Les parents de l’adolescent se sont séparés alors qu’il était très jeune. Devanand et sa petite sœur, qui a aujourd’hui 13 ans, sont restés avec leur mère, alors que son frère aîné, âgé maintenant de 18 ans, est parti vivre chez son père dans le Nord quelque temps après. Les deux plus jeunes enfants, selon leur mère, n’ont plus eu de contact avec leur père après la séparation de leurs parents. «J’ai toujours cumulé les rôles de mère et de père pour Devanand et ma fille», explique Catherine. Pour subvenir à leurs besoins, elle a alors collectionné les petits boulots. Depuis quelque temps, elle roule son ménage avec uniquement une aide de la Sécurité sociale mais elle arrivait tant bien que mal à joindre les deux bouts avec le soutien de Devanand.

 

Concernant les circonstances de l’accident qui la prive à jamais de son fils, Catherine est dans le flou total. Elle attend que le conducteur de la camionnette, un jeune de 25 ans qui travaille comme chauffeur pour le dénommé Kadhafi, donne sa version des faits. Il serait encore en état de choc, selon son entourage. Il avait également reçu des soins à l’hôpital après l’accident avant de rentrer chez lui contre avis médical.

 

La police a procédé à son arrestation après le décès de Devanand. Il a passé la soirée en détention policière avant de comparaître devant la justice, le lendemain. Il a recouvré la liberté après avoir fourni une caution de Rs 10 000. La police attend également sa version des faits pour savoir comment il a terminé sa course contre un mur. Un accident qui a coûté la vie à un jeune de 15 ans et qui plonge toute une famille dans une terrible douleur.