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Des nouvelles victimes sur nos routes : cinq familles brisées racontent l’insoutenable déchirure

Les semaines se suivent et se ressemblent. Le bilan ne fait que s'alourdir jour après jour. Le nombre de morts sur nos routes est passé à 51 depuis le début de l'année, avec cinq nouvelles victimes venues rallonger cette liste noire, soit près d'une vingtaine de morts de plus comparé à pareille époque l'an dernier. Jason Sagai (34 ans), Sooriadeo Sadoo (41 ans), Sahida Usuree (60 ans), Neeraj Mattarooa (35 ans) et Christian Rustica (17 ans) ne se connaissaient, certes, pas mais ont trouvé la mort dans les mêmes tristes, douloureureuses et tragiques circonstances. Leus proches, dévastés, témoignent leur souffrance...

Jason Sagai, 34 ans, décède huit jours après une collision à moto

 

Richard, son père : «Li pou res grave dan nou memwar»

 

Il réussissait tout ce qu’il entreprenait. C’était là l’une des plus grandes qualités de Jason Sagai, 34 ans. En novembre dernier, il a quitté l’Angleterre, où il a vécu la majeure partie de sa vie, pour s’installer à nouveau dans son village natal, soit Morcellement Illois, à Baie-du-Tombeau. Avec l’aide de son père Richard, il espérait bientôt se lancer dans le commerce du poisson, la pêche étant sa plus grande passion. «La dernière photo qu’il m’a envoyée était celle d’un bateau qu’il espérait acheter», relate son père, effondré. Ce dernier était en vacances chez sa soeur, en Angleterre, lorsque le trentenaire lui a fait part de ses projets. Il n’était pas encore rentré à Maurice lorsqu’il a appris, le jeudi 18 mai, que son fils avait été victime d’un grave accident de la route. Il a pris l’avion dès qu’il a été informé de son état critique.

 

Les faits se sont produits aux petites heures du matin, ce jour-là. Jason Sagai, qui avait emprunté la moto de son père, s’était rendu chez une tante à Roche-Bois, accompagné de son frère Alvin. Alors qu’il rentrait chez lui, le deux-roues qu’il pilotait est entré en collision avec une autre moto dans les parages de la Mauritius Meat Authority. Grièvement blessés, les deux motocyclistes ont été conduits à l’hôpital Jeetoo par le Samu. Néanmoins, Jason Sagai, qui avait subi des blessures plus graves, notamment à la tête, a dû être admis aux soins intensifs. «Li enn garson ki finn toultan fer atansyon lor larout. Li met so zile, so kask ; li pann roul brit, kontrerman a seki dimounn kapav panse», précise Richard, dévasté. «Les médecins nous avaient dit, dès le départ, qu’il faudrait un miracle pour qu’il s’en sorte.» Même s’il était conscient de la gravité de son état, «li mari dir perdi enn zanfan. Li pa ti zis mo garson, me ousi mo kamarad. Bondie finn bizin li, nou bizin aksepte, les li ale.»

 

Jason Sagai a rendu l’âme ce jeudi 25 mai. Il a succombé à des «cranio cerebral injuries». Alvin, rescapé de l’accident, dit-il, «est mari down. Yer (Ndlr : le vendredi 26 mai), linn vini, linn dir mwa ‘‘may mwa papi’’. Mo finn may li, lerla linn dir mwa : ‘‘Mo ti bizin sa pou mo korek.’’ Li pa fasil seki nou pe viv.»

 

Père de deux fils en bas âge, qui vivent en Angleterre, Jason Sagai «était aux petits soins pour ses enfants. Il les appelait tous les jours en appel vidéo depuis qu’il est rentré à Maurice. Il avait beaucoup de projets pour eux.» Si son frère et sa soeur ont pu prendre l’avion pour assister à ses funérailles, qui se sont tenues à 14 heures ce samedi 27 mai, «ses fils n’ont pas pu faire le déplacement car les billets d’avion coûtent cher. Ils lui ont tout de même fait parvenir une carte, même s’ils ne comprennent pas vraiment ce qui s’est passé», confie Richard, d’une voix cassée par l’émotion. «Nous allons garder des souvenirs de lui toute notre vie. Enn dimounn kouma li pa pou kapav bliye. Li pou res grave dan nou memwar. C’est dur de me dire que je ne me lèverai plus, chaque matin, pour aller lui demander d’aller nous acheter le pain à la boulangerie du coin. Ce sont ces petites habitudes ancrées en nous qui nous rappelleront chaque fois qu’il n’est plus parmi nous.»

 

Le plus grand regret de son entourage est que Jason n’aura, malheureusement, pas pu aller aux Chagos, d’où est originaire sa mère Paquerette. «Li tousel parmi nou 6 zanfan ki pa finn resi met lipie laba», se désole Richard. Sans compter qu’il espérait, plus tard, y décrocher un poste comme observateur marin. Tellement de projets qui sont tombés à l’eau en une fraction de seconde. Des prières lui ont aussi été adressées, ce samedi 27 mai, lors de la messe commémorant le 50e anniversaire de la déportation des Chagossiens.

 


 

Christian Rustica, 17 ans, renversé par un conducteur ivre alors qu’il était à vélo

 

Sa famille : «Nou tousel kone ki kalite soufrans sa»

 

Son arrivée avait apporté une immense joie à sa famille. Car après quatre magnifiques filles, le couple Rustica s’était réjoui d’accueillir enfin son premier fils le 21 avril 2006. Leur «petit» Christian, qu’ils appelaient affectueusement Zidane, était devenu un beau jeune homme de 17 ans plein d’ambition. Hélas, il leur a été brutalement arraché le 21 mai. Ce soir-là, l’adolescent circulait à vélo avec un ami lorsqu’une voiture conduite par un conducteur ivre les a percutés dans les parages de Quatre-Bornes. Christian n’a pas survécu, tandis que son ami s’en est sorti avec une fracture à la jambe.

 

Ils ont encore des frissons d’horreur lorsqu’ils repensent à cette soirée fatidique. Ce dimanche 21 mai, vers 22 heures, les parents de Christian se faisaient un sang d’encre en ne voyant pas rentrer leur benjamin, sorti plus tôt pour aller faire un tour à vélo. Ce n’était pas dans ses habitudes de rester dehors jusqu’à cette heure, d’autant qu’il devait se rendre à l’école le lendemain. Des coups frappés à la porte sont soudainement venus rompre le silence. Il s’agissait de policiers s’étant déplacés pour leur annoncer le décès de leur petit protégé, leur «roi», comme ils le décrivaient ; une terrible nouvelle qui les a anéantis. C’est à Lindsay, le père de l’adolescent, qu’a été confiée la lourde tâche d’identifier son corps sans vie à la morgue ; une épreuve supplémentaire dont il ne se remet pas.

 

L’accident de Christian est survenu vers 20 heures aux abords de la rue Berthaud, à Quatre-Bornes, non loin de Ice Point Trading. L’adolescent, domicilié à Palma, était à vélo, accompagné d’un ami – un autre adolescent habitant la même localité –, lorsqu’une voiture les a heurtés de plein fouet. La violence de l'impact a été telle que Christian a été projeté dans le caniveau où il a perdu connaissance. À l’arrivée du SAMU sur place, le médecin n’a pu que constater son décès. Les officiers du poste de police de Stanley, qui avaient fait le déplacement, ont, quant à eux, appris que l’ami de l’adolescent avait déjà été conduit à l’hôpital Victoria par des volontaires. Appréhendé, le conducteur de la voiture impliquée – un habitant de St-Pierre de 29 ans – a été soumis à un alcotest, qui s’est révélé positif :  il avait 130 microgrammes d’alcool dans 100 millilitres de souffle. Il a été placé en cellule de dégrisement avant son inculpation devant le tribunal pour homicide involontaire.

 

Une immense tristesse, mêlée de colère et de révolte, anime les proches du jeune Christian depuis le drame : «C’est à cause de l’imprudence et de l’insouciance d’un automobiliste que nous perdons un être cher. Nou tousel kone ki kalite soufrans sa.» Ils lancent ainsi un appel aux autorités afin de «fer nou bann lalwa vinn pli sever. Les accidents de la route sont de plus en plus fréquents. Si bann sofer ti kone ki zot riske enn gro lamann ou boukou lane prizon, zot ti pou fer plis atansyon». La famille Rustica lance également un appel aux usagers de la route : «Kan zot kone zot ena pou al enn fet, si zot kapav depans kas pou bwar, amize, servi kas-la plito pou pey enn taxi apre pou pa met lavi lezot dimounn an danze. Soyez plus responsables.» Les soeurs de la victime, effondrées, poursuivent : «En une fraction de seconde, nous avons perdu l’un des nôtres. Nos parents sont inconsolables. C’est toute une famille qui a été détruite.»

 

Christian était étudiant au collège d’État Dr Regis Chaperon. Ses passions, son entourage ne les compte plus. «Il touchait à tout. Il était très influencé par ses aînés, s’intéressait au domaine de chacun. Il aimait la mécanique, le design, la musique ; il aimait découvrir de nouvelles choses.» Ne tenant jamais en place, l’adolescent était aussi un sportif dans l’âme, passionné par le foot, la boxe et le vélo, entre autres. Amoureux des animaux, il avait un gros faible pour les chats. Ses proches le décrivent aussi comme un jeune homme très mature, malgré son jeune âge. «Il était très protecteur vis-à-vis de nous ; un peu notre deuxième papa», avancent ses soeurs. Bien qu’il passait le plus clair de son temps à les taquiner, «Christian ne manquait jamais de nous appeler en vidéo sur WhatsApp pour prendre de nos nouvelles ou discuter. Si li ti malad, li ti pou pli fasil pou aksepte me li ti an plenn form, an bonn sante, ek li pa ti antor», lâchent ses soeurs, le coeur lourd.

 

Les funérailles de l’adolescent ont eu lieu ce mardi 23 mai, à 14 heures. Son entourage lui a rendu hommage en faisant résonner une chanson du groupe UB40, qu’il adorait. «Il a tout le temps été influencé par nos goûts, nos choix. Il a été bercé par des chansons de notre génération», expliquent ses soeurs. Ayant été autorisé à rentrer chez lui après avoir reçu les soins nécessaires, l’ami de Christian, qui a eu le pied fracturé après l’accident, avait aussi fait le déplacement pour lui faire ses adieux. Atterré par le choc et le chagrin, comme tous les proches du jeune homme…

 


Sahida Usuree, 60 ans, décède 26 jours après avoir été fauchée par une voiture

 

Sa fille Sazieda : «Elle allait accueillir son premier petit-enfant dans une semaine»

 

Elle a lutté pour sa survie pendant près d’un mois. Néanmoins, ses graves blessures ont fini par avoir raison d’elle. Ce mardi 23 mai, Bibi Sahida Usuree, 60 ans, a poussé son dernier soupir après avoir passé 26 jours sous respiration artificielle au département des soins intensifs de l’hôpital SSRN, à Pamplemousses. Elle y avait été admise après avoir été grièvement blessée dans un grave accident sur la route principale à Terre-Rouge le 27 avril.

 

La voix brisée par le chagrin, Sazieda, la fille de la victime, raconte : «J’avais contacté ma mère sur son cellulaire pour savoir à quel moment elle rentrerait cet après-midi-là, mais c’est un policier que j’ai eu au bout du fil. Il m’a appris que ma mère avait été victime d’un accident et que les premiers secours l’avaient conduite à l’hôpital.» Sans perdre de temps, Sazieda s’est rendue à son chevet, à l’Intensive Care Unit (ICU) de l’établissement hospitalier, mais sa mère n’avait déjà plus connaissance. «Durant toute la durée de son séjour, elle était inconsciente. Nous n’avons pas pu lui parler une dernière fois.» Et 26 jours plus tard, le mardi 23 mai, Sahida Usuree a malheureusement succombé à ses blessures. Une autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin, chef du département médicolégal de la police, a attribué son décès à des «cranio cerebral injuries».

 

Au moment du drame, Sahida Usuree rentrait chez elle après avoir rendu visite à sa mère. Elle traversait la route près des feux de signalisation, non loin du rond-point de Terre-Rouge, lorsqu’un camion transportant des marchandises l’a percutée violemment. D’après les forces de l’ordre, qui ont visionné les images d’une caméra Safe City située à proximité, la sexagénaire aurait traversé la route bien que les feux de signalisation étaient verts en faveur des conducteurs. C’est là que la voiture l’aurait heurtée. Néanmoins, sa fille Sazieda dit avoir obtenu une version différente des témoins de la scène. «On m’a appris que les feux étaient verts pour elle. Li ti preski fini ariv lot kote sime kan sa kamion-la inn tap ek li. Ki vites sa sofer-la ti pe roule pou li pann remark li pe traverse ? Je pense que c’est un moment d’inattention de la part de ce dernier qui a conduit à cet accident.» Le conducteur – un habitant de Camp-Fouquereaux, âgé de 31 ans – fait l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire.

 

L’entourage de Sahida Usuree souligne qu’elle était une femme très débrouillarde. Elle cumulait d’ailleurs deux emplois : elle vendait des articles à la foire et travaillait à temps partiel comme Office Attendant au Media Trust. Elle était également populaire dans sa localité et beaucoup gardent d’elle le souvenir d’une femme «toujours prête à venir en aide à son prochain». Mère de deux enfants, «elle s’apprêtait à accueillir son premier petit-enfant dans une semaine», lâche Sazieda. Elle a malheureusement quitté ce monde sans avoir connu ce bonheur et sans avoir pu, non plus, concrétiser son rêve de se rendre à La Mecque pour l’umra. «Li ti pe fini plan pou ramas so kas sa lane-la pou li kapav al laba.»

 

Les funérailles de la sexagénaire ont eu lieu ce mardi 23 mai, à 22 heures.

 


Sooriadeo Sadoo, 41 ans, percuté par une fourgonnette en se rendant au travail

 

Vijay Mungur, son cousin : «Nou tou finn soke me so mama finn plis afekte»

 

Depuis le décès de son père, il y a plusieurs années, il était toujours aux petits soins pour sa mère Radica. En effet, Sooriadeo Sadoo, plus connu sous le nom de Popon, vivait avec elle à Ernest Florent, Bel-Air-Rivière-Sèche, et cumulait plusieurs emplois pour subvenir à ses besoins. Mais dans la matinée du lundi 22 mai, il a été victime d’un accident de la route. «Nou tou finn soke me se so mama ki finn plis afekte par sa move nouvel-la», confie son cousin, Vijay Mungur.

 

Ce matin-là, Sooriadeo Sadoo se rendait au travail à vélo lorsqu’une fourgonnette l’a percuté sur la route principale de Beau-Champ, près du temple. D’après les renseignements de la police, tous deux circulaient en direction de Grande-Rivière-Sud-Est lorsque la fourgonnette est entrée en collision avec le deux-roues. Alertées, les forces de l’ordre n’ont pas tardé à arriver sur les lieux et ont trouvé Sooriadeo Sadoo, 41 ans, allongé sur le dos, avec de graves blessures à la tête. Sollicités, les médecins du Samu n’ont pu que constater son décès en arrivant sur place. Une autopsie a été pratiquée par le Dr Prem Chamane, médecin légiste de la police, qui a attribué le décès du quadragénaire à des «cranio cerebral injuries».

 

Vijay Mungur raconte avoir appris la nouvelle d’un ami qui circulait sur cette même route à moto, en allant au travail. «Il s’est arrêté en voyant qu’un accident s’y était produit et s’est rendu compte qu’il s’agissait de mon cousin. Il a aussitôt alerté notre entourage.» Encore bouleversé par cette terrible nouvelle, il raconte que Sooriadeo Sadoo était quelqu’un de «calme, doux et toujours de bonne humeur. Li ti enn bon garson ki ti pe ed boukou dimounn. Il ne refusait jamais de rendre service. C’est dur de perdre quelqu’un dans de telles circonstances.»

 

Célibataire et sans enfants, Sooriadeo Sadoo se consacrait entièrement à sa mère. Il gagnait sa vie principalement comme pêcheur mais «ti pe bat-bate kot li ti pe gagne. Tou ti travay ti ena li ti pe fer pou li gagn so lavi ek ed so mama.» Ses funérailles ont eu lieu le mardi 23 mai.

 

Par ailleurs, le conducteur de la fourgonnette impliquée dans cet accident – un habitant de Lallmatie, âgé de 22 ans – a été soumis à un alcootest qui s’est révélé négatif. Il fait l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire. L’enquête suit son cours. 

 


 

Neeraj Mattarooa, 35 ans, rend l’âme après dix jours d’hospitalisation

 

Ses amis : «Nous n’avons pas les mots pour décrire notre souffrance»

 

Il était toujours le premier à mettre l’ambiance. À chaque célébration, Neeraj Mattarooa, affectueusement appelé Tipiss par son entourage, était la première personne sur la piste de danse, se remémorent ceux qui l’ont côtoyé. C’est, aujourd’hui, cette bonne humeur contagieuse qui leur manquera le plus. Pendant dix jours, ses proches et amis ont prié pour qu’il s’en sorte. Malheureusement, le destin en a décidé autrement.

 

Cet habitant de Tranquebar, âgé de 35 ans, a succombé à ses blessures le mardi 23 mai, suite à un accident de la route qui remonte au 13 mai, sur l’autoroute, dans les parages de Montagne-Ory. Ce soir-là, Neeraj Mattarooa circulait en direction de Moka lorsqu’une collision s’est produite entre deux motos à hauteur du pont Colville Deverelle. C’est ainsi que la victime, qui était à moto, a perdu le contrôle de son deux-roues et percuté les garde-fous.

 

Des témoins de la scène avancent que des voitures seraient passées à côté de lui sans que quiconque ne s’arrête pour lui porter secours.

 

Un autre véhicule lui aurait même roulé sur le bras, allèguent-ils. Grièvement blessé, le trentenaire a finalement été conduit à l’hôpital où il a été admis pendant dix jours, avant de rendre son dernier soupir. «Il est resté inconscient tout au long de son hospitalisation», confie un ami. Une autopsie a attribué son décès à un «acquired respiratory distress syndrome».

 

«Nous avons perdu une pépite, il n’y en aura pas un autre comme lui», lâche l’entourage de Neeraj Mattarooa. Ses amis le décrivent comme un homme «plein de vie, qui était toujours de bonne humeur. Il donnait beaucoup d’amour à sa famille, ses camarades ainsi qu’à tous les habitants de sa localité». Électricien professionnel, le trentenaire ne travaillait pas seulement dans les maisons, les villas mais aussi sur de plus grands sites. Lorsqu’il avait des moments de libre, il effectuait aussi des travaux d’installation électrique dans les temples de sa localité gratuitement. «Il aimait aider les autres et était très engagé sur le plan social. Il ne refusait jamais de rendre service. Il était l’essence même de notre petit groupe d’amis. Il nous faisait tous rire, au point où nous avions mal au ventre. Tout le monde l’aimait, le respectait. Toutes les personnes réunies pour ses funérailles – le mercredi 24 mai – en sont la preuve», confient ses amis.

 

Benjamin d’une fratrie de quatre enfants, Neeraj Mattarooa était séparé depuis quelque temps. Il avait un fils de 9 ans, Vansh, pour lequel il avait beaucoup de projets et d’espoir, ainsi qu’un neveu qu’il considérait comme son propre enfant. Son plus grand rêve était d’acheter une grande et belle maison pour sa petite famille. Affligés, ses amis lâchent, peinés : «Son départ laisse un grand vide. Nous n’avons pas les mots pour décrire notre souffrance.»