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Des images montrent qu’il agresse un infirmier : le lourd silence de Kenny Dhunoo

Il se retrouve à nouveau sous le feu des projecteurs. Depuis le début de la semaine, le nom de Soobeersingh Dhunoo (photo), plus connu comme Kenny, député de la circonscription no 17 (Curepipe-Midlands) et Deputy Chief Whip du gouvernement, est sur toutes les lèvres. Celui qui serait à l’origine de la suspension de la journaliste Manisha Jooty à la MBC est, cette fois, soupçonné d’avoir malmené un infirmier à la clinique Wellkin, à Moka. Il ne s’est pas encore expliqué. 

Cette affaire a éclaté lorsque nos confrères de Téléplus ont dévoilé des images de cette agression le mercredi 17 août. On y voit le député orange, qui accompagnait son épouse, pousser violemment un infirmier à l’entrée des urgences de l’établissement. Un incident qui remonterait au 29 juillet. L’infirmier en question n’a pas riposté au moment des faits. Mais il a adressé une correspondance à son supérieur, par la suite, pour lui faire part de ce qui s’était passé.

 

Dans cette lettre, l’infirmier d’origine indienne, qui compte 13 années de service au sein de la clinique, explique que Kenny Dhunoo aurait refusé de se soumettre au protocole de l’établissement et se serait montré impoli et violent vis-à-vis de lui parce qu’il lui aurait demandé de se rendre à la «Triage Unit». Bousculé avec force, l’infirmier a demandé à son supérieur de faire le nécessaire pour que des actions sévères soient entreprises afin qu’un tel incident ne se reproduise pas à l’avenir. L’affaire aurait été réglée «à l’amiable» en interne et aucune plainte n’a été logée au poste de police à ce stade.

 

Toutefois, les réactions n’ont pas tardé à fuser après l’éclatement de l’affaire. Dès le lendemain, l’activiste Ivann Bibi a consigné une déposition contre Kenny Dhunoo au poste de police de Vacoas pour non-respect du protocole sanitaire vu qu’il ne portait pas de masque au moment des faits. Il réclame, par la même occasion, sa démission en tant que député. Même son de cloche du côté de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé. Son président, Reaz Chuttoo, demande au Premier ministre de révoquer Kenny Dhunoo.

 

Faisant partie de la liste des orateurs lors du congrès du MSM à Curepipe, le vendredi 19 août, le principal concerné n’a pipé mot sur ce scandale. D’ailleurs, il a même fait faux bond aux médias présents en quittant les lieux en passant par une autre porte. À nos confrères du Mauricien, qui l’ont questionné avant le début du congrès, il a simplement expliqué qu’il s’agissait d’une affaire «personnelle» et que ce serait inapproprié d’en parler lors d’une fonction politique.

 


 

Les Rouges réagissent : «The guy must go»

 

L’affaire de la vidéo montrant Kenny Dhunoo agressant un infirmier a été abordée du côté de l’opposition. Lors de la conférence de presse du Parti travailliste, Arvin Boolell a déclaré que le geste du député était «regrettable, ‘‘uncalled for’’, comme le disent les avocats, c’est un ‘‘assault’’ sous le code criminel».

 

Il a également tenu à féliciter Ivann Bibi qui a porté plainte à la police : «Je demande aussi à la police de faire son travail et qu’on ne vienne pas dire qu’une solution a été trouvée à l’amiable. The guy must go. Obeegadoo a dit avec légèreté qu’il allait le rencontrer. J’espère que Pravind aura l’autorité de provoquer sa démission, si le bon sens prévaut, ce qu’on ne pense pas. Pour moins déjà, Collendavelloo est parti, provoquant des élections partielles. Les faits sont là, il y a ‘‘evidence’’ et je salue le travail d’investigative journalism sur cette affaire.»

 

Quant à Ehsan Juman, il a déclaré que «ce qui s’est passé dépasse le député Dhunoo, ça résume ce que le gouvernement est en train de faire : une machine à scandales bien huilée (...)». D’après lui, Kenny Dhunoo est un récidiviste notoire : «N’oubliez pas ce qui s’est passé avec la journaliste de la MBC, Manisha Jhooty. Nous avons maintenant un ressortissant indien qui quitte sa famille pour aller travailler et qui se fait agresser sur son lieu de travail. C’est inacceptable, d’autant qu’on vient nous dire qu’il y a eu un accord à l’amiable. Pourquoi ? Parce que c’est un député de l’Assemblée ? Je condamne la position de Wellkin dans cette affaire.» Après le rapport de l’infirmier, dit-il, «on aurait dû référer le cas à la police. Aussi, contrairement au cas Kistnen où il n’y a pas eu d’images, cette fois, tout le monde a vu les images. Pourquoi pas d’enquête ? Le PM n’a pris aucune sanction et nous voulons que le député démissionne de lui-même (...)».

 

Par ailleurs, Paul Bérenger, pour sa part, a déclaré qu’il en parlerait lors de la prochaine conférence de presse de la Plateforme de l’Espoir, la semaine prochaine.