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Décès de Noé Paul | Son père Jean-Patrick : «Nous avons tout tenté»

Trois rechutes et des années de combat. C'est l'histoire d'un petit garçon qui s'est éteint cette semaine.

Il ne parle pas de son petit bonhomme au passé. Il ne peut pas : «Mo fam ek mo de garson dan avion. Mo tipti ti pou fer doner», explique-t-il. Ce vendredi 4 octobre, alors que le corps de Noé Paul est rapatrié à Maurice, et que son frère et sa mère arrivent par ce même vol, son papa, lui, vit cette tragédie chez lui, à Chemin-Grenier. Sans ceux qui lui sont le plus chers. Ces dernières années, le combat de Jean-Patrick a été dur. Celui d'un père, loin de son fils et de sa femme, Norine, et son petit dernier. Celui d'un roc, d'un chercheur de fonds déterminé à financer les différents traitements en Inde de son plus grand garçon. Aujourd'hui, il est, surtout, un papa effondré d'avoir perdu son enfant. Les funérailles de Noé ont eu lieu, le samedi 5 octobre, en l'église Notre-Dame-de-Mont-Carmel et l'inhumation au cimetière de Rivière-des-Galets.

 

Le petit garçon avait 8 ans et il est décédé le 2 octobre. Il s'est battu pendant de longues années contre le cancer. Les premiers signes de la leucémie sont apparus en 2015. Il n'avait alors que 4 ans et tout un monde à vivre et à découvrir. Une rémission avait apporté la joie au sein de cette famille. La vie avait repris son cours, la légèreté des jours qui passent, eux, des moments insouciants. Le pire était derrière. On pouvait donc penser à l'avenir. Des Noël joyeux, des anniversaires où les sourires étaient éclatants, des journées ensoleillées à l'école, des courses effrénées avec son petit frère. Mais la maladie est revenue. Une fois, deux fois. Avec une fatalité qui écrase. Malgré tout, l'espoir n'a jamais quitté le cœur de cette famille. D'ailleurs, Noé s'était envolé pour l'Inde pour recevoir un don de moëlle osseuse de la part de son petit frère, Léo. Il n'a pas eu le temps de tenter cette ultime chance. Il s'est éteint avant.

 

«Nous avons fait tout ce que nous pouvions. Nous avons tout tenté», confie Jean-Patrick, abattu, la tristesse dans cette voix rauque de fatigue qui étreint le cœur. Ces derniers mois ont été difficiles, Noé a passé trois mois à l'hôpital à Maurice, le temps que la famille réunisse les fonds nécessaires pour une nouvelle intervention, explique le papa. Il y a deux semaines, sa femme et ses deux fils ont pris l'avion pour l'Inde : «Les choses ne se sont pas bien passées. Il a fait une crise de panique, il a eu peur. Les médecins ont dû lui faire un massage cardiaque.» Le petit corps, fragilisé par une enfance empreinte de maladie, n'en pouvait plus : «Mais après, il allait mieux. En Inde, on s'est occupé de lui, il a commencé ses séances de chimio, il a passé trois jours en ICU. Et puis, tout est revenu à la normale. Il était dans la salle numéro 7 et suivait son traitement.»

 

Ce vendredi 4 octobre, un deuxième test était prévu pour enclencher la procédure de greffe : «Mais il n'a pas tenu le coup. En début de semaine, sa santé s'est détériorée. Son cœur était fatigué.» Sur les images de Noé qui s'enchaînent dans son cœur, il voit un garçon souriant. Solaire, même. Petit soldat joyeux en guerre contre la maladie. Petit homme d'amour, petit tout. Il voit aussi la solidarité des Mauriciens, cette générosité dont beaucoup d'entre eux ont fait preuve : «Li ti extra sa solidarite-la. Me Noe ti fatige. So leta ti tro deteriore.» Nombreux sont ceux qui se sont déplacés pour rendre hommage à cet enfant courageux qui a marqué les cœurs. Là où il vivra toujours au present.