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Darshini Behari, 19 ans, succombe à ses blessures après un «hit and run» - Vishal et Sweety : «Zame nou pou pardonn sofer kinn touy nou tifi»

Sweety et son époux Vishal sont inconsolables depuis le décès tragique de leur fille.

Père et fille rentraient ensemble à la maison, à moto, lorsque le drame s’est produit. Une voiture qui venait en sens inverse sur la route principale de Surinam a subitement tourné sur la droite devant eux, non loin d’une quincaillerie, sans mettre de clignotant. Provoquant une collision qui a été mortelle pour Darshini Behari. Ses parents se confient…

Leur colère cache une terrible souffrance. Vishal Behari et son épouse Sweety sont complètement abasourdis. Ce couple, habitant le quartier de Martinière, à Surinam, se remet difficilement de la mort de sa fille Darshini, 19 ans, dans des circonstances tragiques. Cette dernière a succombé à ses blessures le 16 novembre, soit cinq jours après avoir été hospitalisée suite à un grave accident survenu dans la soirée du 11 novembre. Le rapport d’autopsie indique qu’elle a rendu l’âme suite à des «cranio cerebral jnjuries».

 

Le jour fatidique, la police a retrouvé Vishal Behari et sa fille Darshini gisant sur l’asphalte, non loin d’une Honda Unicorn rouge. Tous deux étaient grièvement blessés. Les premiers éléments recueillis par la police indiquent qu’ils ont été victimes d’un accident avec délit de fuite. Père et fille ont été transportés à l’hôpital de la localité, avant d’être transférés à celui de Rose-Belle pour des soins avancés. Vishal a été admis en salle et Darshini à l’unité des soins intensifs.

 

Le lendemain, la police a pu retracer le chauffard impliqué dans ce drame routier après avoir visionné les images des caméras de vidéosurveillance. Il s’agit de Niven Narayen, un habitant de Lady Barkly Street, Souillac. Une source policière avance que ce dernier, qui travaille à son compte, n’a pas de permis de conduire. Il a été interpellé par une équipe du Field Intelligence Office, avant d’être remis au personnel du poste de police de Souillac. Interrogé, le jeune homme de 28 ans est passé aux aveux. Il a déclaré aux policiers que c’est bien lui qui était au volant d’une Honda Civic grise la veille.

 

Niven Narayen a ensuite été autorisé à rentrer chez lui sur parole, suivant les instructions d’un assistant surintendant de police. Mais le jeune homme a dû comparaître devant le tribunal de Souillac le 16 novembre, après le décès de Darshini vers 7 heures ce jour-là. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution.

 

Les funérailles de la jeune femme ont eu lieu le lendemain. Sa famille est en état de choc. Darshini travaillait comme opératrice à la station-service d’Indian Oil, à Souillac. Le drame s’est produit alors qu’elle revenait de son deuxième jour de travail. Son père Vishal était venu la récupérer à moto et l’accident a eu lieu peu après, confie ce dernier, d’une voix à peine audible. Assis dans un fauteuil roulant, blessé sur plusieurs parties du corps – la tête, le visage, l’épaule, le pied –, le père de famille revient sur cette terrible collision.

 

Une voiture venait en sens inverse, explique-t-il, et a subitement tourné à droite devant eux, sans mettre de clignotant, pour gagner le chemin qui mène vers l’hôpital du village. «Nou finn aprann ki sofer-la inn aret so masinn divan dan sime-la. Enn dimounn inn desann, inn louk enn kout apre inn sove dan loto-la», raconte Vishal.

 

Nishal, son frère, s’est rendu sur les lieux très vite ce soir-là, en compagnie d’autres proches. «La police était déjà sur place lorsque nous sommes arrivés. J’ai soulevé mon frère pour le placer dans ma voiture. Mon épouse l’a, par la suite, conduit à l’hôpital de Souillac», se souvient-il. Darshini a, elle, été transportée dans cet établissement hospitalier dans un véhicule de la police. Peu après, père et fille ont été transférés à l’hôpital de Rose-Belle. Sur place, la famille apprend une terrible nouvelle. «Le personnel soignant nous a dit que ma nièce avait des blessures graves à la tête», confie Sagar, un membre de la famille. Elle avait également trois côtes  fracturées.

 

Darshini a dû subir une délicate intervention chirurgicale vers 3 heures. «Lopital inn fer tou seki kapav pou sov li. Zot ti oper li pou kapav met enn drin pou tir disan kaye», regrette Sagar. La jeune femme est restée inconsciente pendant toute son hospitalisation. «Dokter ti fini dir nou so leta ti kritik. Ti bizin met enn drin ek li pou li kapav respire», précise Sagar. Mais elle a finalement rendu l’âme le jour même où son papa a été autorisé à rentrer chez lui. «Li ti pe anvi get son tifi. Nou pa ti dir li ki Darshini ti dan ICU. Li pann resi trouv li vivan ankor. Li ti pe kit lopital lor fotey roulan an mem tan lekor so tifi pe al lamorg lor trole», regrette Sagar.

 

Depuis ce terrible accident, Vishal souffre le martyre. Son épouse et lui martèlent : «Zame nou pou pardonn sofer kinn touy nou tifi.» Le couple est convaincu que sa fille serait peut-être toujours en vie si le chauffeur de la Honda s’était arrêté après l’accident pour les transporter à l’hôpital qui se trouve à moins d’une minute du lieu du drame. «Mo tifi inn pas 30 minit lor koltar avan lapolis pran li ale. 30 minit-la boukou sa», affirme Sweety. «Eski lapolis ti pou fer sofer la pas la kour si mo tifi pa ti mor ? La lwa pa ase sever. Li tro fasil ou touy enn dimounn ek dime ou sorti lor kosyon. Fami viktim ki gran perdan ladan», s’insurge Sweety dont la fille avait de nombreux projets.

 

Darshini allait notamment commencer des cours en management en juillet 2022. Cette ancienne étudiante du collège Keats a mis fin à sa scolarité après avoir pris part aux examens du School Certificate. «Nou tifi ti pe travay pou ramas so ti kas pou pey so bann letid», confie Sweety, également maman d’un fils de 17 ans. Mais le destin en a décidé autrement.

 

Darshini laisse un vide immense dans le cœur des siens. «Ma fille était toujours souriante. Elle aimait les dessins ; elle meublait son temps libre en dessinant. Elle faisait également des artworks avec des produits recyclés ainsi que du nail art. Comme toutes les jeunes filles de son âge, elle suivait aussi les nouvelles tendances vestimentaires», témoigne Vishal, le cœur brisé en mille morceaux. Car ce n’est pas dans l’ordre des choses qu’un parent perde son enfant…