Nombreuses sont les associations à travers l’île qui travaillent pour la lutte contre l’analphabétisme. Ils sont nombreux, femmes et hommes, à se tourner vers elles pour apprendre à lire et écrire, et ainsi changer leur quotidien. Leur envie de réussir les a poussés à dépasser les épreuves.
Cyndie Saminaden, 41 ans, originaire de Cité-La-Cure, est l’une des femmes qui ont décidé de sortir de l’analphabétisme. Car pour elle, il était temps d’agir et de ne plus porter ce fardeau encore longtemps. «Dès mon plus jeune âge, j’étais agacée par le simple fait que je ne savais ni lire ni écrire. Cela m’a encore plus détruite lorsque j’ai eu mes enfants car je ne pouvais guère les aider dans leur scolarité», se remémore-t-elle avec émotion. Mais elle se fera quand même un devoir d’être un grand soutien pour ses enfants en les encourageant dans leurs études car elle ne souhaite pas qu’ils subissent le même sort qu’elle. «C’était inimaginable qu’ils aient la même expérience que moi. Car ne savoir ni lire ni écrire, cela a été une grande souffrance pendant des années.»
Mais grâce à Caritas Ile Maurice, Cyndie a pu changer la donne et a même été à la hauteur du défi. Actuellement, elle se sent heureuse. Sa vie a complètement changé et elle voit tout son entourage sous un nouveau regard. «J’ai longtemps hésité. Mais, un jour, je me suis décidée et j’ai fait le pas. J’ai découvert que je n’étais pas la seule dans cette situation. L’accueil que j’ai reçu m’a fait comprendre que j’avais pris une bonne décision et qu’on allait m’aider et non me juger», se souvient Cyndie Saminaden.
Désormais, elle respire le bonheur car après des mois de sacrifices, ses efforts ont été récompensés. Elle lit et écrit avec beaucoup plus d’aisance. «Je peux suivre facilement les informations télévisées, lire le journal, prendre le bus et aller au supermarché sans grande difficulté… Je suis heureuse d’avoir tout fait pour changer cette réalité amère. Je ne pouvais pas rester les bras croisés et continuer à remettre à plus tard cette démarche», nous confie-t-elle, montrant fièrement son attestation. Grâce à sa persévérance, Cyndie Saminaden a pu accomplir un rêve qu’elle caressait depuis des années mais confie tout de même qu’elle ne s’arrêtera pas en si bon chemin.