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Coronavirus : ces voix qui veulent faire tomber les masques

Des mouvements anti-masque ont manifesté dans plusieurs villes d'Europe.

Il y a eu, le week-end dernier, des rassemblements anti-masque dans plusieurs villes d'Europe. Scandant le mot «liberté» ou appelant à la fin de «la tyrannie médicale», ces opposants ne cessent de faire entendre leur voix pour que le port du masque ne soit pas imposé et obligatoire. Mais, bien évidemment, les avis divergent sur ce sujet et sur l'existence de ces mouvements. 

Il est actuellement sur toutes... les lèvres. Chez nous comme ailleurs, il est devenu l’arme de prévention, de protection aussi pour certains, utilisée contre le coronavirus. Le masque s’est imposé au fil de ces derniers mois comme un accessoire indispensable dans cette bataille pour faire reculer la Covid-19 – il est aussi devenu une pièce de mode qui termine une tenue – mais fait également polémique depuis quelque temps. Cet outil, qui relie presque tous les habitants de la planète Terre en ce moment, ne fait pas l’unanimité, même si les professionnels s’alignent sur le fait qu’il peut faire barrière au virus.

 

Au moment où plusieurs pays imposent son usage dans tous les lieux publics, des voix s’élèvent contre cet objet qui, comme le coronavirus, s’est invité dans la vie de millions d’habitants à travers le monde et est aujourd’hui installé dans les habitudes. Avant de quitter sa maison, il faut s’assurer de ne pas quitter derrière soi ses clés ou son casse-croûte pour la journée mais aussi… son masque, la chose qu’il ne faut absolument pas oublier sous peine d’être pris en contravention. Car dans plusieurs pays, son usage est régi par la loi.

 

Depuis l’apparition de la Covid-19 et des ravages qu’elle entraîne sur son passage, le message qui circule est que le masque buccal qui couvre le nez et la bouche est utile pour protéger les autres en cas d’éternuement, de toux ou lors de conversations assez proches, quand des gouttelettes peuvent être diffusées. Mais les opposants au port de cet objet de protection ne l’entendent pas de cette oreille. Pour eux, le port du masque obligatoire est une atteinte à la liberté de chacun. Ainsi, dans plusieurs grandes villes, les mouvements anti-masque voient le jour, scandant haut et fort le mot «liberté» pour s’élever contre la décision d’en imposer l’usage.

 

«Mesure imposée»

 

Alors que le nombre de contaminations repart à la hausse en Europe, les opposants au port du masque et aux mesures de restrictions contre la Covid-19 ont montré leur désaccord par rapport à cette «mesure imposée» en descendant dans les rues de plusieurs grandes villes du vieux continent par milliers le samedi 29 août. À Berlin, à Londres, en Espagne ou à Paris, où le virus circule toujours, ces mouvements fleurissent. À Berlin, le plus grand rassemblement s’est soldé par 300 interpellations. 38 000 personnes avaient envahi les rues pour dire qu’il n’y a aucune preuve «que le masque est vraiment efficace» dans la lutte contre le virus. Les images montrant plusieurs centaines de protestataires forcer des barrières et un barrage de police pour monter sur les marches du célèbre bâtiment du Reichstag à Berlin et tenter d’y pénétrer ont marqué les esprits en Allemagne.

 

En Espagne, c’est avec les slogans «le virus n’existe pas», «le masque tue» ou encore «nous n’avons pas peur», affichés sur les pancartes, que les messages ont été relayés il y a quelques semaines. À Londres, le samedi 29 août, un millier de manifestants appelant à «la fin de la tyrannie médicale» se sont retrouvés au Trafalgar Square, tandis qu’à Zurich, ils étaient plus d’un millier, selon la police, à réclamer «un retour à la liberté». Le même jour, ils étaient entre 200 et 300 manifestants à Paris à crier «Liberté ! Liberté !». Le cortège a rapidement été encerclé par plusieurs dizaines de policiers dont certains ont dressé à ceux présents des contraventions de 135 euros pour non port du masque. «Les gens ne veulent pas du masque, ils ne le portent que parce qu’ils ont peur de prendre une amende», a lancé une manifestante sous des applaudissements, selon un journal français. Dans la foule se trouvaient plusieurs Gilets jaunes qui ont notamment exprimé leur solidarité et critiqué le fait que le masque ne soit pas gratuit.

 

Le professeur Jean-Paul Stahl, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Grenoble, s’est exprimé sur le sujet sur France Info le dimanche 30 août. Il dénonce «une aberration sur le plan strictement médical» et estime que «si on est anti-masque, c’est qu’on est pro-maladie, donc pro-séjour en réanimation, voire pro-décès des personnes infectées». Les avis divergent sur la nécessité de porter un masque. Et en France, d’une région à l’autre, la décision du port du masque obligatoire est vécue différemment.

 

Le Mauricien Yannick Somauroo, installé à Mayotte, directeur juridique de l’ONG Mlezi Maoré-ONG – il intervient auprès de mineurs handicapés, victimes, bien souvent violés, abandonnés, torturés, mariés par force, etc. –, nous donne son avis sur le port obligatoire du masque sur le territoire français. «Je pense qu’aujourd’hui, c’est entré dans la norme. Il y a des gens qui questionnent ce mouvement mais je pense qu’il y a d’autres causes plus nobles et importantes qui nécessitent de se battre. D’ailleurs, plusieurs études démontrent l’importance du port du masque. En Asie, par exemple, en Corée et en Chine, cette culture de porter un masque est présente depuis le début des années 2000. Créer des mouvements/des campagnes contre le port du masque est tout à fait illusoire», nous confie notre compatriote qui suit cette actualité de près.

 

Une sanction

 

«Au début du mois de janvier, l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, affirmait dans un communiqué que la situation en France était sous contrôle. Selon elle, des affiches étaient placardées dans tous les aéroports de France, etc., mais aucune réelle mesure n’a été prise en janvier 2020. Cependant, au début du confinement, la France n’avait pas un stock de masques suffisant. La Réunion, département français, n’avait pas non plus suffisamment de masques, contrairement à l’île Maurice. Il a fallu attendre le mois d’avril pour pallier ce manque de masques à La Réunion et à Mayotte. Aujourd’hui, le port du masque est généralisé sur tout le territoire français», poursuit notre compatriote.

 

Il commente aussi la situation à l’île soeur où il se rend souvent : «À La Réunion, où le nombre de cas de coronavirus ne cesse d’augmenter, les gens respectent les gestes barrières. Je me déplace à La Réunion chaque deux semaines dans le cadre professionnel et le masque est exigé dans les lieux ouverts et fermés. La majorité des Réunionnais comprennent l’enjeu de cette pandémie et se soumettent volontairement à ces dispositifs. Une minorité de Réunionnais demeurent insoumis et refusent le port du masque. Cela reste très minime car les autorités veillent à ce que ce soit le cas dans les lieux publics. D’ailleurs, pas mal de maires de différentes communes réunionnaises ont imposé le port du masque dans leur territoire. Le non-respect de cette règle entraîne systématiquement une sanction qui est aujourd’hui une contravention.»

 

À Mayotte, souligne Yannick, il n’y a pas vraiment de débat autour du port du masque : «À Mayotte, la situation est totalement différente. Certes, les gestes barrières existent mais peu de Mahorais et Mahoraises se soucient du débat sur le port du masque. Le port de masque, tout comme à La Réunion, est entré dans les normes. Certes, le masque est impératif dans tous les lieux publics mais aujourd’hui, le débat sur son port à Mayotte est totalement clos. La majorité des Mahorais ont des masques et Mayotte connaît actuellement d’autres problèmes, tels que des émeutes, une montée de la délinquance et des grèves, que personne ne véhicule réellement», conclut le jeune Mauricien qui ne comprend pas ceux qui, en ces temps compliqués, veulent faire tomber... le masque.