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Compensation salariale : à l’heure des grandes attentes

Les syndicats ont jusqu'à demain pour soumettre leurs mémoires.

Le montant de la compensation salariale sera connu ce mercredi. En attendant, syndicalistes, patronat et gouvernement étudient la question.

C’est un exercice attendu et suivi par tout le monde, que ce soit les syndicalistes, le patronat ou la classe des travailleurs. Chaque année, les attentes sont nombreuses et les négociations entre le patronat et les syndicalistes sont houleuses. Cette année ne fait pas exception à la règle. Au contraire. Après deux ans de Covid-19 et un coût de la vie qui est monté en flèche, les Mauriciens fondent beaucoup d’espoir sur la prochaine compensation salariale, espérant que celle-ci viendra combler un tant soit peu le trou qui s’est formé dans leur budget au cours de ces derniers mois.

 

Au courant de la semaine, soit le mercredi 23 novembre, a ainsi eu lieu la première réunion du comité tripartite réunissant le ministère du Travail, la classe syndicale et les employeurs. Lors de cette rencontre, chacun a exposé ses arguments et fait ses demandes en vue des négociations qui vont s’intensifier au cours des jours à venir. Soodesh Callichurn, ministre du Travail, a dit prendre note du taux d’inflation avancé. Il a fait ressortir que le gouvernement a mis plusieurs mesures en place afin de soulager la population, avant d’annoncer que des aides seront mises en place pour permettre aux entreprises en difficulté de payer la compensation salariale. Cette annonce a été confirmée par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, qui a déclaré qu’un soutien financier sera accordé aux compagnies si besoin est.

 

C’est d’ailleurs le principal argument des patrons qui estiment que le gouvernement doit tenir en compte leur capacité de déboursement et qui pensent que le paiement de la compensation salariale ne doit pas se faire au détriment de la reprise. De l’autre côté, les syndicalistes estiment, eux, qu’il est plus que jamais important de rendre aux Mauriciens leur pouvoir d’achat. Pour ce faire, de nombreux syndicats militent pour que la prochaine compensation salariale se situe dans une fourchette de Rs 1 300 à Rs 3 000. Plusieurs syndicats s’attendent aussi à ce que l’allocation mensuelle de Rs 1 000 soit maintenue pour ceux touchant jusqu’à Rs 50 000. Cette allocation ainsi qu’une compensation salariale adéquate sont nécessaires, disent-ils, pour permettre aux Mauriciens de ne plus être submergés par la montée des prix.

 

Entre Rs 1300 et Rs 1500

 

Entre Rs 1 300 et Rs 1 500. C’est la demande de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) qui, selon ses calculs, quantifie le taux d’inflation à 11,7 % contrairement aux chiffres de Statistics Mauritius qui l’estime à 10,7 %. Pour la syndicaliste Jane Ragoo, cette demande est plus que raisonnable lorsqu’on connaît la réalité des Mauriciens. «Nous sommes conscients qu’il y a eu la Covid et la guerre mais la perte dans le pouvoir d’achat des Mauriciens est une réalité. Beaucoup de personnes, ceux au bas de l’échelle, ne mangent pas à leur faim. Les prix des produits alimentaires ont augmenté de manière considérable et aujourd’hui, des familles se retrouvent dans l’obligation de choisir quoi acheter. Les Mauriciens sont en difficulté. C’est le chaos dans le pays.»

 

C’est donc, dit-elle, le devoir du gouvernement et des entreprises de soutenir les travailleurs en ces temps difficiles. «Si nous appliquons le taux d’inflation sur le salaire minimum, ça nous donne une somme qui tourne dans les environs de Rs 1 300. Ce n’est pas une demande exagérée mais réaliste. Les compagnies doivent réaliser que leurs travailleurs, c’est comme leur famille. Il faut de la solidarité car là, on parle de la sécurité alimentaire. Le gouvernement peut aider en donnant des loans à ceux qui méritent, pas à ceux qui partagent les profits avec les actionnaires.»

 

Ashok Subron de l’All Employees Federation est aussi d’avis que soulager les Mauriciens est une priorité qui devrait être au cœur des discussions au moment de décider du quantum de la compensation salariale. En attendant de soumettre leurs mémoires contenant leurs requêtes et leurs propositions demain en vue de la deuxième réunion du comité technique qui aura lieu le mercredi 30 novembre et qui sera présidée, cette fois, par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, le syndicaliste rappelle que les chiffres fournis jusqu’ici par les autorités interpellent. «Ils ont annoncé que le taux d’inflation officiel est de 10,7 %, alors que le panier de la ménagère qu’on appelle CPI Basket a augmenté de Rs 3 400 entre 2021 et 2022. Ce qui veut dire qu’une famille doit débourser Rs 3 400 en plus chaque mois.» Pour lui, il est plus que jamais nécessaire au jour d’aujourd’hui de trouver un mécanisme adéquat afin de compenser comme il se doit les familles mauriciennes qui subissent de plein fouet l’inflation.

 

En effet, le coût de la vie est la principale préoccupation des Mauriciens dont le portefeuille explose sous le poids de toutes les dernières augmentations, qu’elles soient alimentaires ou autres. En attendant de connaître le montant de la compensation salariale, qui sera révélé ce mercredi après la réunion, tous nourrissent beaucoup d’espoir, tout en restant néanmoins réalistes.