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Commémoration du 185e anniversaire de l’abolition de l’esclavage : Ode au Morne Brabant

Elle fascine. Elle attire le regard de par sa beauté… Et elle suscite aussi de la curiosité de par sa place dans l’histoire de notre île. Elle… c’est la montagne Le Morne Brabant, située dans le sud-ouest de l’île, qui est classée patrimoine mondial par l’Unesco depuis le 6 juillet 2008, sous le nom de Paysage culturel du Morne. Le site est considéré comme un sanctuaire pour les esclaves marrons et représente un lieu de mémoire de la période coloniale du pays. Ce sont les raisons pour lesquelles ce haut lieu de l’île est considéré comme «spécial» et «important» par bon nombre de Mauriciens qui voient la montagne comme un endroit hautement symbolique et qui se retrouve sous le feu des projecteurs chaque 1er février dans le cadre de la commémoration de l’abolition de l’esclavage.

 

Et c’est souvent avec beaucoup d’émotion qu’ils sont nombreux à «visiter» la montagne en sachant toutes les histoires que renferme cette beauté de la nature, devenue un emblème pour la commémoration de l’abolition de l’esclavage dans notre île. Ce n’est pas Priya Hein, illustratrice et auteure de plusieurs ouvrages, et qui a déjà parlé de la montagne dans ses écrits, qui dira le contraire. Son tête-à-tête avec la nature, sur ces terres, est un moment qu’elle a vécu intensément. «La montagne du Morne Brabant a toujours eu une place spéciale dans mon cœur, surtout en tant qu’enfant grandissant sur la côte ouest de l’île. La montagne fait partie intégrante de notre paysage et de notre patrimoine national, avec son histoire profondément ancrée dans notre riche culture. Elle était toujours là, en arrière-plan, veillant en toute sécurité sur nous alors qu’elle s’élève de la péninsule au bout de l’océan comme une forteresse impressionnante. L’année dernière, j’ai enfin réalisé mon rêve de grimper Le Morne pour la première fois de ma vie», confie celle qui a savouré chaque moment de cette ascension. «La démarche de grimper la montagne s’insérait aussi dans le cadre de mes recherches pour mon roman car un des chapitres se passe près de là. Escalader et écrire à ce sujet, c’était une façon personnelle pour moi de commémorer l’importance du Morne, aujourd’hui classée patrimoine mondial de l’Unesco, qui offrait un refuge aux esclaves en fuite, jusqu’à ce que l’esclavage soit finalement aboli et que la montagne soit finalement devenue un symbole de leur combat pour la liberté et la souffrance.»

 

Elle se souvient encore parfaitement de ce qu’elle a ressenti lorsqu’elle s’est retrouvée au sommet : «Il nous a fallu quelques heures de trekking avant d’atteindre le sommet, les derniers mètres étant particulièrement pénibles car nous avons dû nous démener à quatre pattes et manœuvrer soigneusement chaque étape, en rampant à certains moments, alors que nous avancions lentement, mètre par mètre. Mais une fois le sommet de la montagne atteint, nous avons été largement récompensés par la magnifique vue et un sentiment exaltant, sans oublier le sentiment d’accomplissement. Mais alors que je me tenais au sommet de la montagne et que j’admirais la beauté du lagon comme une magnifique couverture, mes pensées se tournèrent vers les marrons qui étaient littéralement poussés jusqu’au bord. J’aurais souhaité qu’il y ait un musée en reconnaissance de leur importance pour l’histoire de notre île et pour marquer leur mémoire et leurs souffrances. J’ai pensé à quel point ils devaient être désespérés pour avoir sauté de la montagne afin d’échapper à une vie de douleur et de misère. Pour être enfin libres, comme les crécerelles qu’on a vues, plongeant vers l’océan.»

 

Ce sont un peu ces mêmes sentiments qui ont animé Daryl Maingard lorsqu’il a escaladé Le Morne. «La montagne, c’est l’emblème qui marque le passage de la colonisation vers la liberté des esclaves. C’est vraiment une étape forte de notre île», explique Daryl, fier d’avoir pu accomplir cette ascension. «Je suis content d’avoir pu faire cette escalade car, de par ma taille et mon poids, je me dis que j’ai pu le faire et que ce n’était pas sur n’importe quel sommet», dit-il en parlant du Morne Brabant. Cette montagne qui fascine tant…

 


 

Le temps d’une célébration…

 

C’est Abdoulaye Diop, ministre de la Culture de la République du Sénégal, qui sera, cette année, l’invité d’honneur pour la commémoration du 185e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Esklavaz, maronaz kiltirel, kreolizasion, c’est le thème de cette année. Lors d’une conférence de presse, le jeudi 23 janvier, Avinash Teeluck, ministre des Arts et du patrimoine culturel, a expliqué que le «Sénégal et Maurice, kouma zot kone, ena enn parkour an komun. L’île de Gorée, laba, li osi anblematik ki montagn Le Morne. C’est un lieu de mémoire, de souvenirs et d’émotions. Maronaz li enn form rezistans degize ek ki ti pe manifeste li dan lepok kolonial a traver diferan pratik sosial, artistik ouswa kiltirel.» L’ouverture de l’Open Air Museum se fera par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, à 11 heures, le samedi 1er février, à Trou-Chenille.