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Cindy Eschylle : «Les animaux, comme les humains, ont des droits»

«Stop ! Aret maltret lisien eran»… C’est en mettant en avant ce message que des défenseurs des droits des animaux ont défilé dans les rues de la capitale, le vendredi 4 octobre. Leur objectif : dénoncer les abus que subissent nos amis les bêtes. Cindy Eschylle, de la plateforme Movement for Animal (MAD), nous parle de cette action et du combat que mènent les amoureux des animaux. 

Pourquoi avoir organisé une marche dans le cadre de la Journée des droits des animaux?

 

Cela fait longtemps qu’il n’y a pas eu une telle marche à Maurice. Nous avions envie de montrer non seulement notre amour pour les animaux, mais également d’exprimer notre désaccord envers la maltraitance et les abus dont subissent les animaux au quotidien.

 

Parce qu’il y a eu des cas récemment ?

 

Il y a peu de temps de cela, des événements impliquant la MSAW (Mauritius Society for Animal Welfare) ont créé, chez les «animal lovers», un sentiment de trop plein. L’injustice subie par les animaux a provoqué une véritable révolte sur les réseaux sociaux. En effet, 15 des 25 chiens qui avaient été séquestrés par la MSAW à la suite d’abus soupçonnés d’être d’ordre sexuels chez leur propriétaire, ont été repris par une association. Les 12 premiers chiens récupérés étaient tous dans un état lamentable. Ils étaient squelettiques et anémiques. Ils avaient des plaies saignantes des suites de leur stérilisation. Certains avaient des bosses inexpliquées et d’autres ont dû être placés sous perfusion. Il était donc temps, après de longues années de silence, de dénoncer ces pratiques inhumaines et barbares. Car nous le savons depuis longtemps, il y a un réel problème de gestion concernant les chiens errants. Parlons notamment du fameux «catch and kill». Cette pratique dure depuis plus de 50 ans mais elle n’a rencontré aucun succès car le nombre de chiens ne fait qu’augmenter.

 

Quelle est l’importance que revêt une telle journée?

 

C’est l’opportunité d’attirer l’attention du public et ainsi informer un maximum de personnes sur l’importance de s’occuper du bien-être des animaux. 

 

Vous mettez en avant les droits des animaux. Quels sont-ils ?

 

Les animaux, comme les humains, ont des droits. Ils sont régis, ici, par l’Animal Welfare Act qui est un document de 44 pages. Pour ne citer qu’un exemple, l’article 3 de la partie II se lit comme suit  : «Toute personne qui  torturerai un animal ou le soumettrai à une détresse, une douleur ou à de la souffrance est passible d’une amende allant jusqu’à Rs 15 000  et 6 mois de prison.»

 

Pensez-vous que les Mauriciens soient au courant de ces droits?

 

Une grande partie des Mauriciens les connaissent. Mais, ces lois ne sont que rarement appliquées, donc elles ne sont pas prises au sérieux.

 

Que pensez-vous pouvoir changer avec les initiatives comme une marche pacifique?

 

Dans un premier temps, nous souhaitons partager l’information avec le public et les institutions. Mais surtout, nous  demandons un réel changement sur les pratiques et la gestion des animaux errants. Nous réclamons une modification du management et du comité de la MSAW.

 

Des campagnes pour la protection des animaux et des organismes qui luttent pour la protection de nos amis les animaux, il y en a beaucoup... Pourtant la maltraitance dure... Qu’est-ce qui ne marche pas selon vous?

 

Le gros problème, c’est que les lois ne sont pas respectées et surtout pas appliquées. Il y a certes beaucoup d’organisations qui luttent pour le bien-être et la protection des animaux, mais elles ne disposent d’aucune autorité pour pouvoir mettre un frein aux actes de violence. Aussi, il y a un manque d’informations sur la façon de traiter un animal. Depuis des générations, les chiens sont utilisés uniquement dans le but de protéger les maisons. Pour la majeure partie, ils  sont laissés dans le jardin, avec un ou deux repas par jour, un peu d’eau et rien d’autre. Si le chien tombe malade ou se blesse, on le laisse à son sort jusqu’à sa mort avant d’en reprendre un autre. La maltraitance englobe beaucoup de comportements néfastes aux animaux. Par exemple, garder son chien attaché à une chaîne 24/7, ce n’est pas une vie pour un animal. Pourtant les propriétaires qui font cela, vous diront qu’ils aiment l’animal et qu’ils pensent que ce dernier est heureux. Encore une fois il y a des lacunes dans la vie réelle

 

Que faudrait-il faire pour renverser la tendance ?

 

Malgré tout, je pense que la tendance est en train de s’inverser car l’information est plus accessible. Mais l’éducation devrait faire partie des programmes scolaires dès le plus jeune âge, afin que ceux fréquentant l’école soient sensibilisés au plus tôt. Cela leur assurerait un meilleur avenir, mais cela ne à nos amis les animaux. Certes cela ne pourra pas se faire en quelques jours, mais avec le temps. Et savoir bien s’occuper de son animal, le respecter et l’aimer autant qu’il le mérite, deviendra un réflexe naturel.  

 

Est-ce que les autorités font le nécessaire pour protéger les animaux?

 

Non, il n’y a pas de justice pour les animaux et ils ne sont donc pas protégés. Les autorités devraient faire appliquer les lois et prendre leurs responsabilités.

 

Pourriez-vous nous présenter le regroupement MAD?

 

MAD est l’acronyme de Movement for Animal Defense. Le mouvement a été lancé récemment mais nous comptons déjà environ 600 membres. Et, pourquoi MAD ?  Parce que nous sommes en colère face à l’injustice que les animaux subissent. Ce mouvement a vu le jour parce qu’il y a déjà beaucoup d’associations et de militants pour la cause animale, mais très peu de collaboration entre eux. C’est donc l’occasion de réunir tout le monde autour de la même cause, de collaborer, et de mettre en place des actions concrètes pour le bien-être et la justice des animaux.

 


 

Bio express

 

Cindy Eschylle est une ressortissante suisse, âgée de 37 ans. Elle a toujours  eu un amour inconditionnel pour les chiens, mais cela fait 2 ans qu’elle a commencé à aider les chiens des rues et à se battre pour leur offrir une meilleure vie. «J’ai travaillé dans divers domaines dont l’administration, la vente et les centres d’appels, entre autres, avant de trouver la voie qui me passionne et me fais vibrer. J’ai eu la chance de pouvoir ouvrir un refuge pour chiens. J’y vis actuellement avec 23 chiens parmi lesquels 22 étaient des chiens errants. En début d’année, j’ai également ouvert Foxy Taxi. C’est un service de transport pour les animaux. Cela me permet d’allier le travail et ma passion car je collabore avec de nombreuses associations pour sauver des animaux ainsi que des cliniques vétérinaires.»

 

Au nom de nos amis les bêtes

 

Dans le cadre de la Journée mondiale des animaux, observée  ce vendredi 4 octobre, ils ont marché en procession pour faire passer un message. Eux, sont les défenseurs des animaux regroupés sous la bannière du Movement for Animal Defense (MAD). Investissant des rues de Port-Louis, ces derniers ont dénoncé la maltraitance contre les chiens errants. Deux chiens ont aussi participé à cette marche pacifique qui commencé à cité Martial pour se terminer à la municipalité de Port-Louis.