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Catastrophes naturelles : Madagascar, la vulnérable...

«Les remèdes pour compenser les plaies sont les centres de refuge temporaires ou encore les aides humanitaires», confie notre compatriote Ravin Goonmeter.

À l'épreuve des catastrophes naturelles, la Grande île fait de plus en plus face, ces derniers temps, aux effets du dérèglement climatique. Les premières victimes sont bien évidemment les habitants qui ont à peine le temps de se relever d'un drame qu'ils doivent faire face à un autre. «L'île étant immense, les tempêtes ont beaucoup de surface à parcourir et à ravager. Les cabanes sont de fortune et ne peuvent résister à ces gros vents, rafales et pluies», nous confie notre compatriote Ravin Goonmeter, installé là-bas. 

Elle tombe, se relève et essaie tant bien que mal de faire face... Car très souvent, bien malgré elle, Madagascar, connue comme la Grande île, doit affronter des catastrophes naturelles qui, à chaque fois, font leur lot de morts, de destructions et de souffrances, laissant le pays à genoux.

 

Rongée par plusieurs maux, l'île – qui affiche l'un des taux de pauvreté les plus élevés au monde, qui a le quatrième taux de malnutrition chronique le plus élevé au monde et qui est fréquemment victime de l'impact de la sécheresse et des maladies du bétail sur l'agriculture dans le Sud, entre autres, sans oublier les ravages causés par la crise de Covid-19 –, doit aussi faire face aux mauvaises humeurs de Dame Nature. Cyclone, montées des eaux, inondations... La Grande île subit de plein fouet les conséquences du changement climatique qui, selon les experts, sont de plus en plus récurrentes.

 

Les phénomènes affectent ainsi fréquemment le pays, causant de la désolation dans plusieurs de ses régions. Des souvenirs douloureux rappellent que les cyclones Batsitai et Emnati avaient causé de lourds dégâts dans le sud-est de l’île en février 2022. Conséquences : des inondations, des déplacements de population, la destruction d’infrastructures comme les écoles et les habitations. Quelques mois plus tard, soit en avril 2022, c'est le cyclone Jasmine qui était venu bouleverser bien des vies en détruisant encore une fois de nombreuses écoles et maisons ainsi que des plantations, affectant le bétail et faisant plus de 2 000 personnes sinistrées.

 

Des sinistrés

 

Et depuis le début de cette année, le pays en voit déjà de toutes les couleurs avec des tempêtes qui ont fait plusieurs victimes, des milliers de sans-abri, laissé des routes et des ponts impraticables, des cultures anéanties, sans parler des troupeaux dispersés. En effet, le passage du cyclone Cheneso a grandement fragilisé la moitié de la Grande île. La tempête tropicale et dépression une fois sur terre a laissé un effroyable bilan selon le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) : 33 décès, 20 personnes disparues et au moins 90 870 sinistrés, avec de très nombreuses familles déplacées dans des centres d’hébergement.

 

Depuis, même si le pays travaille maintenant de plus en plus sur l'objectif de donner des outils aux habitants pour affronter le changement climatique, le moindre nouvel épisode cyclonique est craint. Et le passage de l'incroyable Freddy ces derniers jours n'a pas arrangé les choses. Le BNGRC a publié, le dimanche 26 février, à 18 heures locales, le dernier bilan provisoire lié à Freddy. Ainsi, sept personnes sont mortes et le nombre de sinistrés avait franchi la barre des 100 000, s’élevant à 116 701. L'île compte également 31 731 déplacés, soit 13 386 ménages répartis dans trois districts de la région Vatovavy. Les dégâts matériels sont aussi dramatiques. Selon des chiffres datant de quelques jours et qui étaient toujours d'actualité à l'heure où nous mettions sous presse, le BNGRC dénombrait 6 465 cases inondées, 12 617 cases endommagées et 9 737 cases détruites. Des chiffres qui donnent froid dans le dos.

 

Ce n'est pas notre compatriote Ravin Goonmeter, installé dans la Grande île, qui dira le contraire. Ces tristes actualités qui se succèdent avec des images de désolation qui étreignent le coeur, l'interpellent et le touchent forcément. «La saison cyclonique ne fait que commencer. Hélas, on ne peut pas encore crier victoire. Il n'y a pas eu de grosses pluies, ni de vents violents sur Antananarivo. Par contre, ce n'est pas évident d’avoir la visite fréquente de cyclones sur l'île. Celle-ci étant immense, les tempêtes ont beaucoup de surface à parcourir et à ravager. Les cabanes sont de fortune et ne peuvent résister à ces gros vents, rafales et pluies. Beaucoup de gens n'ont pas la radio et sont pris au piège et au dépourvu. Les remèdes pour compenser les plaies sont les centres de refuge temporaires et les aides humanitaires, avant que la population affectée puissent revenir à ses tâches quotidiennes : l'élevage d'animaux, la culture de riz et de légumes, et la reprise des activités des petites épiceries du quartier. Le BNGRC aide avec l'appui de diverses ONG et associations caritatives qui essayent dans la mesure du possible de soulager ceux touchés. C'est vraiment désolant mais le nombre de sinistrés étant assez conséquent, nous essayons d'aider dans la mesure du possible», nous confie notre compatriote qui est aussi très actif socialement dans son pays d'adoption.

 

En ce moment, les yeux sont plus que jamais tournés vers le ciel et les prévisions météorologiques car une autre catastrophe naturelle pourrait avoir des effets dévastateurs encore une fois pour la Grande île. L’attention est aussi tournée vers... Freddy, le seul et l'unique, qui suscite la curiosité de par sa longévité et ses caractéristiques hors normes. À l'heure où nous mettions sous presse, il y avait une possibilité que Freddy, après avoir ravagé le Mozambique, revienne sur les côtes malgaches. À suivre…