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Campagne de l’Union européenne : Dans les coulisses de «Rise and Shine»

Il s’en passe des choses derrière le rideau rouge du Caudan Arts Center !

Une campagne qui a pour but de briser les stéréotypes et de dénoncer les injustices sera bientôt lancée. Pour marquer les esprits, une vidéo… et des émotions.

La première rencontre est bruyante. Ouvrir les portes de l’amphithéâtre du Caudan Arts Center et entendre un «Bravo» étouffé par des applaudissements enthousiastes, c’est déjà un bon signe. S’avancer un peu plus et découvrir quelques rangées de sièges occupées par des personnes de tous horizons et sur la scène un coach en management, devenu chauffeur de salle charismatique, Bruno Woomed. Il fait partie, avec neuf autres personnalités, des ambassadeurs de la campagne Rise and Shine, initiée par l’Union européenne pour le public mauricien et gérée par Create Worldwide. Et ce mercredi 27 février, ce sont les images d’un vidéo clip, qui sera diffusé le 8 mars lors du lancement de la campagne, qui sont tournées. Pour l’instant, aucune image n’a été enregistrée. C’est le temps des présentations. Alors, chacun/e se lève, dit son prénom et sa «fonction». On y découvre : psychologue, coordinateur de projet, directrice d’ONG, artiste-architecte, Community Manager, «photographe et bon vivant»,  aveugle, jeunes, chanteuse…

 

Pour les prochaines heures, ceux et celles qui se sont déplacés/ées ne seront rien de tout ça. Ils/Elles seront, tout simplement, des expériences, des émotions. Des situations vécues ; difficiles parfois, terribles souvent. Des moments forts pour cette vidéo qui s’insérera dans un projet de sensibilisation autour de nombreux thèmes qui sont ancrés dans l’actualité, qui s’inscrivent dans le monde où l’on vit (les droits des humains, le gender equity, l’élimination de la violence, entre autres). Dans le cadre de cette campagne, d’autres activités seront également organisées.  Néanmoins, en cette journée caniculaire, c’est au frais, enfin pour l’instant (les projecteurs, ça chauffe), qu’une cinquantaine de personnes s’apprêtent à participer à cette initiative afin de dénoncer les injustices et briser les stéréotypes dans le but de… rise and shine.

 

Retour dans la salle du Caudan Arts Center. Après les présentations, c’est le temps des questions. Pour lancer la machine, pour délier les esprits, les lancer sur le processus de la réflexion, deux questions «fun» : avez-vous déjà rêvé d’être un super-héros/une super-héroïne ? ; eski ounn deza gagn enn meday ? La suite se passe derrière les grands rideaux lourds de la scène. Pour y accéder, des escaliers, un couloir sombre et des flèches blanches sur le sol noir. Et enfin… la lumière. Des projecteurs, des caméras, des appareils de prise de son (du matériel, quoi), un fond bleu pour filmer. Les choses sérieuses commencent. Ici, on ne pose pas de questions, ce ne sont pas des témoignages en mots qui sont recherchés. Les maux ne sont pas dits, ils sont partagés. Une posture, une expression de visage, un langage particulier du corps ; c’est dans le silence que tout se déroule…

 

Un silence lourd de sens. Et d’essence de l’être. Car le parcours de chacun s’accompagne de vide, de salle remplie, de moments de doute, d’instants de faiblesse, de minutes de force et de secondes de joie. Alors, les questions s’enchaînent et elles fouillent dans l’âme, elles fouillent dans ce qui remue à l’intérieur. Elles dérangent aussi : les questions difficiles, on préfère les éviter en règle générale. Au fil des interrogations, on découvrira ceux/celles qui ont fait face à des problèmes professionnels, qui doivent élever leurs enfants seuls/es, qui ont été agressés/es à cause de leur handicap, qui ont osé s’exprimer face à quelqu’un/une qui les privait de leur opinion, qui ont lutté pour se faire respecter. Mais aussi ceux/celles qui se moquent du regard des autres, qui ont dû se battre pour surmonter un abus physique ou moral ou alors faire face à une remarque sur leur sexualité.

 

Et dans cette absence de mot, une puissance d’émotion. Des uppercuts au cœur en voyant défiler ces gens qui ne se connaissent pas, qui se sourient, pourtant, qui se soutiennent, surtout. Avec patience, avec gentillesse. Et cela, même si le tournage est quelque peu retardé par une prouesse technique ; le régisseur qui grimpe à neuf mètres sur une simple échelle afin de brancher un spot pour améliorer la luminosité. Pendant des heures, ce sera la valse des émotions. Mais loin du bruit, cette fois…

 


 

Partaz to Kreasion : un concours sympa

 

 

Il s’adresse aux 16 - 25 ans et s’inscrit dans la campagne Rise and Shine. Le but ? Faire parler le talent des Mauriciens. Deux catégories sont au programme. Une pour les 16-18 ans sur la thématique suivante : L’Union européenne et la République de Maurice : les valeurs communes et héritage. Et une autre pour les 19-25 ans : Développement durable à Maurice. Format, support ?. C’est comme vous le souhaitez (mais il faut que ça se voit) : «Nous attendons d’eux qu’ils soient créatifs !» affirme Maarjana Sall (photo), Ambassador and Head of Delegation de l’Union européenne pour la république de Maurice et celle des Seychelles. Pour participer, il faut soumettre son travail au plus tard le 30 avril (à l’agence Create Worldwide, 13 Albion Docks, Trou Fanfaron, Port-Louis). Dix projets seront retenus et seront évalués par un grand jury. La remise de prix aura lieu le 31 mai. À gagner des sommes allant de Rs 5 000 à Rs 38 000. Pour en savoir plus, faites un tour sur la page suivante : www.partaztokreation.com. Ou faites un tour sur la page Facebook de l’Union européenne à Maurice : @EUinMauritius.

 


 

Pourquoi j’ai participé…

 

Une belle expérience. Une expérience à vivre intensément. Parmi les personnes présentes, Anushka Virahsawmy et Jérome Orieux partagent leurs impressions de ce moment.

 

 

Anushka Virahsawmy de Gender Links est une des ambassadrices de Rise and Shine. Pour elle, il fallait être là, ce mercredi, pour ce projet, pour cette initiative : «C’est un nouveau concept. Et c’est sympa. C’est s’exprimer sans parler. C’est parler de l’évidence, en marchant, en évoluant. Il y est question de justice et d’égalité du genre. C’est essentiel. Souvent, face à des problèmes de société, on ne sait pas en parler, on ne sait pas quoi dire. On fait semblant de ne pas s’y attarder. Alors, ces questions nous font penser, nous font réfléchir sur nous et sur les autres. Venir là, en plus, c’est s’ouvrir à l’inconnu…»

 

 

Jérome Orieux, 29 ans, coordinateur de production dans une boîte de sondage et coiffeur pour rastas a été invité par une amie. Il s’est lancé, pensant que sa voix méritait d’être entendue, comme celle de tous les êtres humains : «Les sujets m’intéressaient, alors je me suis dit qu’il fallait que je vienne. Que je m’engage à ma façon, un peu plus ouvertement. Alors que je suis déjà très conscient de tous ces sujets. Mais il s’agit de mes convictions personnelles, je ne les avais jamais exprimées ouvertement, sur une plateforme.» Quand on lui demande si ces questions lui ont donné envie d’exprimer quelque chose, de partager, il répond : «Peu importe la situation dans laquelle on se trouve, il ne faut pas baisser les bras. Il faut compter sur soi, sur sa force, pour s’en sortir.»