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Arrestation de Bruneau Laurette : «Je serai un fighter jusqu’au bout»

L’affaire avait, semble-t-il, été réglée en juillet de cette année. Alors qu’une plainte lui reprochant l’émission d’un chèque en bois a fait surface et a mené à son arrestation il y a quelques jours, l’activiste social affirme garder la tête haute et son objectif en ligne de mire : mener un combat pour que le mauricianisme puisse enfin triompher.

Son arrestation. Pour lui, ça ne fait aucun doute. Toute cette affaire a été savamment orchestrée pour lui mettre des bâtons dans les roues et le faire taire. Mais c’est, dit-il, mal le connaître. Face à ce qu’il décrit comme des tentatives d’intimidation, Bruneau Laurette reste serein et motivé. «Quand j’ai décidé de me lancer dans ce combat, je l’ai fait en toute connaissance de cause. Je savais qu’il y aurait des coups bas.» C’est justement ce qui s’est, à ses yeux, récemment produit.

 

À l’origine de son interpellation, une plainte d’un gérant d’une compagnie de location de voitures. Le 16 septembre, ce dernier a consigné une déposition contre l’activiste, lui reprochant de ne pas avoir réglé une dette de Rs 88 370 et d’avoir émis un chèque sans provision d’un montant de Rs 8 000. Sauf que cette affaire remonte à juillet de cette année et avait déjà été résolue. Suite à cette déposition, Bruneau Laurette s’est, à son tour, rendu aux Casernes centrales pour porter plainte contre son accusateur pour false and malicious declaration. Et, sur place, à sa grande surprise, il a été arrêté et traduit devant la Bail and Remand Court.

 

Il a finalement été libéré après avoir payé une caution de Rs 20 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 50 000. Il devra aussi se présenter au poste de police de sa localité tous les samedis, entre 6 et 21 heures. «Pour moi, c’est clair que c’est quelque chose qui a été planifié. Selon mes informations, les instructions viennent directement de Vacoas. Il faut savoir comment ça s’est passé.» Loin de se laisser abattre, Bruneau Laurette est, dit-il, encore plus motivé à mener sa lutte à bon port. «Je ne vais pas me laisser décourager et céder à la panique. Loin de là. Je serai un fighter jusqu’au bout. Mentalement, je suis prêt. Je sortirai gagnant de ces coups bas. J’ai aussi préparé ma famille et elle sait à quoi s’attendre.»

 

Une demande de manifestation rejetée. Après la marche citoyenne du 29 août dans les rues de la capitale, sa participation à celle de Mahébourg le samedi 12 septembre et, finalement, le concert de Petite-Rivière-Noire le samedi 19 septembre, il avait prévu un rassemblement devant la résidence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à Vacoas, le 7 novembre. Demande qui a été rejetée par le commissaire de police.

 

Face à ce refus de le laisser manifester à cet endroit, Bruneau Laurette affirme que ce n’est pas vraiment une surprise. «Je m’y attendais. C’était du 50/50. Aucune situation ne m’étonne. J’ai un plan B jusqu’à un plan Z. Je vais faire une nouvelle demande pour la circonscription no 8. On verra la suite en fonction de ça.» Sa priorité, affirme-t-il, demeure son combat pour l’avancement du pays. «C’est tout ce qui m’importe. Le pays doit changer. Le mauricianisme doit primer. Nous ne pouvons plus les laisser contrôler le pays et utiliser le communalisme pour créer de la division.»

 

What’s next ? Il ne baissera pas les bras quoi qu’il arrive. C’est ce que clame Bruneau Laurette haut et fort. Avec son avocat, Me Sanjeev Teeluckdharry, il a lancé une motion pour que les charges qui pèsent contre lui soient radiées. Celle-ci sera débattue le 14 décembre en cour. «Nous attendons le 14 décembre pour décider de la marche à suivre. Il faut strike out ces charges.» Pour son avocat, il ne fait aucun doute que ces charges sont arbitraires car il n’y a, dit-il, aucune évidence pour les soutenir.

 

De son côté, le directeur de la compagnie de location de voiture a fini par retirer sa plainte après quelques jours. Toutefois, aux Casernes centrales, on affirme que le délit demeure malgré sa rétractation. «Ils essaient juste de trouver un moyen pour intimider et persécuter mon client parce qu’il est un activiste social qui s’est montré critique envers le gouvernement. Il a démontré l’incompétence de deux ministres du gouvernement pour contenir la catastrophe du Wakashio. Il a participé à l’organisation de trois grandes rencontres citoyennes et a prouvé, pour la première fois, qu’un Mauricien peut réussir à unir et fédérer la population comme un seul peuple», lance l’homme de loi qui est d’ailleurs intervenu sur la BBC, il y a quelques jours, pour commenter l’arrestation de son client.

 

En ce qui concerne le concert Bizin Solider Toultan, organisé par Bruneau Laurette et le Collectif d’Artistes et de Citoyens, une contribution totale de Rs 463 680,40 a été récoltée. Après avoir prélevé les dépenses qui s’élèvent à Rs 292 550, un montant de Rs 171 130,40 sera remis à la Platform Drwa A Enn Lakaz. «C’est l’accomplissement d’un beau projet. Nous allons remettre cette somme aux bénéficiaires prochainement», lance Bruneau Laurette.