Il a passé deux nuits à Alcatraz. Son épouse Varsha était, elle, détenue au poste de police de Pailles. L’ancien Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom (MT) n’a pas mâché ses mots à sa sortie du tribunal de Port-Louis, où son épouse et lui ont dû, chacun, fournir une caution de Rs 50 000 et signer une reconnaissance de dettes de Rs 400 000. «Mo dir popilasion exkiz mwa, monn avoy enn diktater lao», dit-il.
Sherry et Varsha Singh font tous deux l’objet d’une accusation provisoire de «conspiracy to money laundering». Ils avaient été arrêtés par la Special Striking Team (SST) à leur domicile, le lundi 29 mai, dans le cadre de l’«affaire cuivre». La police leur reproche la vente présumée de 22 tonnes de cuivre à la fonderie Tradeway International Ltd. Amareshwar Singh, le père de l’ancien CEO de MT, a également été interpellé. La police l’a toutefois autorisé à rentrer chez lui par la suite.
Selon la police, Sherry Singh aurait vendu du cuivre appartenant à MT pour son propre bénéfice. La SST n’a toutefois rien trouvé de compromettant à son domicile. Cette unité avait, au préalable, obtenu des documents qui tendraient à démontrer une éventuelle connexion entre Sherry Singh et la Tradeway International Ltd où le cuivre fondu a été retrouvé sous forme de lingots. La SST cherchait également des indices prouvant une complicité entre l’ancien CEO de MT et trois ressortissants indiens en fuite.
L’entourage de Sherry et Varsha Singh parle, lui, d’une vendetta politique. Les relations entre Sherry Singh et le gouvernement se sont dégradées depuis 2020. Le principal concerné a fini par soumettre sa démission de MT le 30 juin 2022 suivant une affaire de sniffing alléguée où des techniciens indiens se seraient livrés à des actes d’espionnage sur le réseau téléphonique à la demande du gouvernement mauricien. L’ex-CEO de MT a, par la suite, fondé le parti politique One Moris en février dernier.