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Anou koze : Trop, c’est trop !

Une série de questionnements pour mettre en lumière les failles d’un système. C’est la réflexion faite par Fawzi Allymun, engagé en politique au sein du MMM, choqué par les agressions sexuelles subies par deux sœurs.

Le cas de Farida Jeewooth n’était pas assez pendant le confinement ? Rappelons-nous cette affaire qui a fait la Une : une fille de 10 ans assassinée par ceux responsables de sa protection ; sa mère et le concubin de cette dernière ! Cette affaire avait défrayé la chronique et causé la consternation parmi la population car les voisins avaient alerté les autorités concernées quant aux abus répétés que cette fillette avait subis.

 

Aujourd’hui, nous apprenons que la même histoire se répète et que les autorités concernées étaient encore au courant des abus subis par ces enfants ! Une fillette de 3 ans a été violée et c’est le voisin qui a alerté les autorités car la petite avait les vêtements et les jambes entachés de sang ! Par la suite, nous découvrons avec horreur que la grande sœur de 9 ans a aussi été victime d’abus sexuels et que les deux fillettes seraient régulièrement victimes de négligence selon les dires des voisins. Nous ne nous étonnons guère quand la Child Development Unit (CDU) se lave les mains tel Pilate en déclarant qu’elle n’est nullement censée gérer ce genre d’affaire et qu’elle avait référé le cas à l’Alternative Care Unit. Cette unité attend sans doute un tap latab après cette déclaration ? Il s’agit encore et toujours de l’éternel jeu de pa mwa sa li sa ! Combien de temps faut-il à une organisation pour mettre des enfants à risque en sécurité ? Est-ce que c’est toujours lamor apre la tizann ?

 

Et pire encore, l’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, elle-même le dit : «Nous avons perdu la bataille contre les abus sexuels sur mineurs.» Pour couronner le tout : la réaction de la ministre de l’Égalité du genre et du bien-être de la famille ! Elle dit : «C’est révoltant ce qui s’est passé avec cette fillette de 3 ans !» Rappelez-vous de sa déclaration après la mort de Farida Jeewooth : «Mo tia kontan reiter ankor enn fwa mo revolt ek mo tristes an tan ki enn mama.» N’est-ce pas de son ressort de faire que tout soit mis en place, avec les structures appropriées, afin que ces situations n’arrivent pas ?  Trop, c’est trop ! Il est temps de mettre des gens compétents à la tête de ces organisations et pas un petit copain de la cuisine car ce sont les enfants de l’île Maurice qui sont en danger ! C’est un sujet délicat, nous dit-on.

 

Qu’en est-il de la longueur interminable des procédures et des enquêtes ? Ces cas ne devraient-ils pas passer par un fast track car des vies humaines sont en jeu ? Un suivi spécial ne devrait pas être mis en place basé sur ce qui est fait à l’international ? Ne prenons pas l’avis d’experts internationaux rien que pour des questions d’infrastructures comme pour la mise en place du métro léger ! Prenons le cas de la mort, dans d’atroces souffrances, de Gabriel Fernandez en 2013, où la protection de l’enfance de la ville de Los Angeles a délibérément choisi de fermer les yeux sur les allégations de violence. Faute de volonté et d’actions concrètes prises, un autre enfant, Anthony Avalos, suivi par le même système, est décédé après cinq ans, en 2018. Les travailleurs sociaux impliqués ont été renvoyés et poursuivis en justice pour child abuse, une commission d’enquête a été mise sur pied !

 

Ici, que se passe-t-il ? La responsable avoue ouvertement qu’elle a échoué dans sa mission et qu’elle ne sait pas comment faire pour remédier à la situation mais reste toujours à son poste ? Qu’en est-il de la justice ? En cas de viol, les séquelles restent à vie mais les peines infligées semblent parfois ridicules en comparaison aux préjudices causés aux victimes. Comme il n’y a pas prescription pour les délits et crimes sexuels à Maurice, certaines victimes portent plainte des années plus tard et certaines jamais.

 

Ce silence est souvent dû à la honte, au déni ou à la peur. Et parfois même au sentiment d’être responsable de ce qui est arrivé. Ou alors ce sont les parents qui ont convaincu les victimes de garder cela secret «pour préserver l’honneur de la famille». Cette mère était au courant des sévices sexuels infligés à sa fille de 9 ans et n’est pas partie porter plainte. Pourquoi ?

 

Les agresseurs sexuels, eux, seront envoyés en prison pour effectuer leurs peines et après, seront à nouveau relâchés «sans être guéris» car ils ne bénéficieront d’aucun suivi et les risques de récidive sont exponentiels ! Nous n’avons pas non plus de registre de délinquants sexuels à Maurice, un système pourtant mis en place dans de nombreux pays. 

 

Il est regrettable de le dire mais tout parent n’est pas apte à assumer ses responsabilités pour diverses raisons mais les autorités, elles, sont payées pour veiller à ce que tous les enfants aient une égalité des chances ! Qu’en est-il de la préparation à la parentalité ? Ceci doit être fait dès la grossesse, même avant. Les cours de sexualité et le Family Planning devraient être un must en 2020 !

 

Le gouvernement avait annoncé en fanfare un Children’s Bill mais où se cache-t-il ?