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Alors que ce pays assouplit les restrictions anti-Covid : une Mauricienne raconte le long confinement en Italie

Même si l'Organisation mondiale de la Santé a averti, il y a quelques jours, qu'il était «trop tôt pour assouplir» les restrictions en raison de la circulation «encore très élevée» du virus, plusieurs pays européens, comme l'Italie, ont ces derniers jours fait le choix d'alléger leurs mesures de restriction.

«Ça fait très longtemps que nous sommes confinés. On avait déjà instauré un confinement avant même que les autorités ne prennent des décisions sur le plan national. Nous sommes fiers d'avoir pris cette décision et d'avoir aidé à notre niveau à contenir tant bien que mal la propagation du virus avec les actions que nous avons prises comme mesures de précaution», nous confie la Mauricienne Mildred Prodano, installée en Italie... S'il y a des pays qui continuent à venir de l'avant avec des mesures de sécurité pour essayer de faire reculer les chiffres liés à la pandémie de la Covid-19, il y a aussi ces destinations comme l’Italie qui viennent de l'avant avec des mesures d'assouplissement.

«La vie continue au rythme de la Covid-19...» C'est avec ces mots que la Mauricienne Mildred Prodano, installée en Italie, nous raconte son quotidien troublé, comme des millions de personnes à travers le monde, par le coronavirus qui semble toujours incontrôlable dans certains pays malgré l'arrivée des vaccins anti-Covid. Et dans le nouveau monde ou le monde d'après, comme beaucoup de personnes aiment appeler la vie sous l'emprise du virus, il a fallu s'adapter et continuer à avancer tant bien que mal. «Cela fait une année que nous sommes enfermés, depuis que le pays a été durement touché. Quelle année ! Je dis toujours que la Covid-19 a volé nos vies», confie la Mauricienne dont le pays d'adoption a été le premier en Europe à être frappé par le coronavirus. Entre chamboulement, réorganisation et frayeur, il a fallu faire avec.

 

Notre compatriote se souvient d'ailleurs parfaitement des premiers jours sous l'emprise du virus : «On ne comprenait rien et on avait surtout peur.» Cette habitante de la commune de Cittiglio en Lombardie, qui participe activement à la vie de sa ville, se souvient surtout de la décision courageuse que sa commune a alors prise : «Nous avons décidé de nous auto-contrôler nous-mêmes. Ce qui fait qu'on avait déjà instauré un confinement avant même que les autorités ne prennent des décisions sur le plan national. Nous sommes fiers d'avoir pris cette décision et d'avoir aidé à notre niveau à contenir tant bien que mal la propagation du virus avec les actions que nous avons prises comme mesures de précaution...»

 

Avec la situation qui prévaut, celle qui est active au sein de l’Associazione Communità Italo-Mauriziana In Lombardia – association qu'elle dirige et qui encadre des «Mauriciens qui sont en détresse» dans son pays d'adoption – a dû trouver d'autres façons de continuer d’opérer mais aussi de poursuivre le travail et de trouver des moyens d'avancer et de continuer à vivre malgré la menace liée au coronavirus : «Tout tourne au ralenti. On travaille à la maison. On ne rencontre personne.» Avec les restrictions sanitaires, une de ses deux filles est ainsi restée pendant longtemps loin de la maison familiale : «Elle est à l'université et pendant un moment, elle ne pouvait pas rentrer. Même si on communiquait via les réseaux sociaux, je peux vous dire que c'était une situation pénible et stressante...» Plus les jours passent, plus elle reste scotchée aux dernières nouvelles pour ajuster sa façon de vivre aux nouvelles règles.

 

Même si l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti, il y a quelques jours, qu'il était «trop tôt pour assouplir» les restrictions en raison de la circulation «encore très élevée» du virus, plusieurs pays européens ont, ces derniers jours, fait le choix d'alléger leurs mesures de restriction, bien que la situation soit toujours préoccupante sur le continent et que d’autres pays européens font, au contraire, tout pour mettre en œuvre des restrictions plus sévères. Ainsi, l'Italie a assoupli depuis cette semaine les restrictions en vigueur dans la plupart de ses régions, permettant la réouverture au public des bars, restaurants et lieux emblématiques comme le Colisée et la chapelle Sixtine.

 

Cet abaissement du niveau de risque a été décidé sur la base de critères comme le taux d'occupation des services de réanimation ou le taux de propagation du virus. À Rome, dès ce lundi, le Colisée accueillera des visiteurs, tout comme les musées du Vatican dont l'accès était interdit depuis 88 jours. Il faut aussi dire qu'avec la crise sanitaire, une importante crise économique sévit dans le pays car il doit affronter une récession sans précédent avec un effondrement de 9 % de son PIB et le risque d'une faillite qui plane sur un tiers des bars et des restaurants.

 

Avec les mesures d'assouplissement, Mildred Prodano dit attendre de voir comment vont évoluer les choses : «Même si plus rien ne sera comme avant, nous attendons tous de pouvoir reprendre le cours de notre vie. Nous sommes restés en confinement pendant 11 mois. La pandémie de coronavirus et les mesures de confinement pour la contenir ont plongé l'économie italienne dans une sévère contraction, comme partout dans le monde.»

 

Comme l'Italie, d'autres pays avancent aussi à contre-courant avec un assouplissement des restrictions. Les musées, bibliothèques, galeries d'art et centres commerciaux ont ainsi rouvert en Pologne. Les autorités autrichiennes ont également annoncé un assouplissement du confinement en place depuis le 26 décembre et fait savoir que les écoles, musées et magasins vont rouvrir le 8 février. Chypre a aussi amorcé, depuis la fin de janvier, un allègement progressif des mesures de confinement strictes imposées le 10 janvier pour enrayer la propagation du virus.

 

Si les restrictions ont été revues, la vigilance reste toutefois de mise. Ce n'est pas Mildred Podrano qui risque de dire le contraire. Une baisse de la garde n'est pas d'actualité. Comme beaucoup de personnes, elle tire des leçons de cette triste et éprouvante période : «J'ai appris à apprécier davantage les moments qu'on passe en famille. La vie continue au rythme du coronavirus...»