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Allégations d'attouchements : une policière et un chirurgien se renvoient la balle

Cette enquête a pris une tournure inattendue. Il y a quelques semaines, une policière a porté plainte contre un chirurgien pour attouchements, ce qui a conduit à son arrestation. Mais quelques jours après sa libération sous caution, celui-ci a riposté en accusant à son tour la policière d'attouchements. Une accusation provisoire d'attempt upon chastity a été logée contre les deux protagonistes. La policière raconte, tandis que le chirurgien s’abstient de tout commentaire...  

Cette affaire a fait grand bruit ces dernières semaines. Le vendredi 6 mai, Sanjana*, une policière de 29 ans, a porté plainte contre un chirurgien. Elle explique s’être rendue dans une clinique privée pour un lip filler le 29 avril et que pendant sa consultation, le chirurgien lui aurait fait des attouchements. Ce dernier a été arrêté sous une accusation provisoire d’attempt upon chastity avant d'être libéré contre une caution de Rs 40 000. Et voilà que le mardi 10 mai, il a porté plainte à son tour  contre la policière pour... attouchements. Une accusation d’attempt upon chastity a ainsi été logée contre elle également.

 

C’est après avoir vu une annonce sur Facebook pour un remplissage des lèvres que la jeune femme dit s’être rendue à la clinique, le vendredi 29 avril. «J’ai une cicatrice à la lèvre et je souhaitais y avoir recours. Lorsque j’ai vu une pub proposant un lip filler pour Rs 5 000, j’ai contacté l’établissement et on m’a donné rendez-vous le même jour», explique notre interlocutrice. Après avoir complété les formalités, elle raconte avoir rencontré le chirurgien vers 16 heures. «Il m’a expliqué que les produits allaient expirer le même jour et que mon intervention me coûterait finalement Rs 6 600. J’ai fini par accepter et j’ai effectué le paiement pour pouvoir poursuivre», raconte Sanjana*. Avant l'intervention, poursuit-elle, «le chirurgien (m’a) dit qu’il se sentait mal d’avoir eu à (me) faire payer cette somme. Il (m’a) donc proposé de me faire un soin du visage également pour la même somme».

 

Avant d’entamer le traitement, le chirurgien lui aurait demandé d’enlever son haut. Ce qu’elle assure avoir refusé de faire. «Je lui ai dit que cela me mettrait mal à l’aise. D’autant que ce n’était pas la première fois que j’avais recours à un soin du visage et que je n’avais jamais eu à le faire avant.» Pendant le soin, ajoute Sanjana*, le chirurgien aurait commencé à avoir les mains baladeuses. «J’étais tétanisée. Je ne savais pas quoi faire. Il m’a dit qu’il me rendait service (…) Il n’arrêtait pas de me couvrir de compliments», allègue-t-elle. Les attouchements auraient continué, dit-elle. «Je lui ai calmement demandé d’arrêter, lui expliquant que cela me mettait mal à l’aise et il a poursuivi le soin du visage.»

 

Avant d’entamer le lip filler, le chirurgien l'aurait, cette fois, embrassée sans son consentement : «J’étais tellement confuse que je n’ai pas su comment réagir.» Elle affirme avoir calmement refusé ses avances : «J’avais peur qu’il s’en prenne à moi. Dans un moment comme celui-ci, on s’imagine tous les scénarios possibles. Quand j’ai vu son matériel à côté, je me suis dit qu’il pourrait l’utiliser pour me faire du mal. J’ai aussi réalisé qu’il avait bloqué la porte de l’intérieur avec une chaise. Avait-il tout prémédité ?»

 

Après l’intervention, le chirurgien l’aurait à nouveau embrassée : «J’ai ensuite quitté l’établissement et je suis rentrée chez moi, complètement bouleversée.» Le lendemain, elle aurait demandé une rencontre avec un cadre de la clinique : «Je lui ai expliqué ma mésaventure mais cela ne m’a pas avancée à grand-chose.» Au bout d'une semaine, Sanjana* a pris son courage à deux mains, dit-elle, et a porté plainte. À savoir qu'une plainte similaire à la sienne avait déjà été consignée contre le chirurgien il y a quelques années et que l'enquête est toujours en cours.

 

Arrêté, celui qu’elle accuse a nié les faits qui lui sont reprochés avant de riposter. Après sa libération sous caution, il a, à son tour, porté plainte contre la jeune femme pour attouchements. Ce qui révolte celle-ci : «La police m’a injustement arrêtée alors que j’ai fourni des preuves. Je leur ai montré un message que m’avait envoyé le chirurgien pour me présenter ses excuses. C’est vraiment désolant car ma réputation est en jeu.» Bien que déçue de la tournure qu’a pris cette enquête, elle lâche : «Je n’ai pas l’intention de baisser les bras. Je vais me montrer forte et me battre.»

 

Contacté, le chirurgien a laissé entendre qu’il s’abstiendra de tout commentaire en attendant l’enquête policière.

 

*Prénom modifié