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Agnès ou les 108 ans d’une brave mamie

On la suit depuis quelques années déjà. Chaque 20 novembre, nous sommes conviés à une fête très spéciale : l’anniversaire d’une mamie pas comme les autres. Agnès Marie a célébré ses 108 ans ce mardi.

 

Si après avoir dépassé le stade des 100 ans, elle avait gardé sa force, son humour et son franc-parler, ces derniers temps, elle a perdu un peu de force. «Avec le poids de l’âge, cela devient de plus en plus difficile pour elle. Elle est aujourd’hui moins éveillée que les autres années», confie un de ses proches qui la décrit comme une «brave mamie» qui tient bon. Quand nous l’avions rencontrée pour ses 106 ans et ses 107 ans, Agnès, qui a étudié jusqu’en Standard VI, nous parlait de sa passion pour la cuisine : «J’aimais beaucoup faire des rotis qu’on mangeait avec un bon cari de poisson.»

 

La vigueur des dernières années n’est plus là, ni son rire contagieux. Mais mamie Agnès a cette fois encore voulu souffler ses bougies pour dire au revoir aux mois écoulés et accueillir cette nouvelle année qui commence pour elle. Elle était pimpante, confortablement installée dans son canapé à Terre-Rouge, derrière le traditionnel gâteau d’anniversaire et ses proches. «Pour la famille, c’est un honneur de l’avoir parmi nous», explique un proche. Aux côtés d’Agnès, que certains appellent affectueusement «marraine», il y a toujours sa fidèle cousine Raymonde Hoareau, aujourd’hui âgée de 98 ans. «Elles sont toujours ensemble ces deux-là», lâche un autre membre de la famille.

 

C’est toujours un plaisir pour son entourage de se retrouver autour d’elle. Tous se disent fiers d’elle car Agnès est comme un véritable exemple de courage et un modèle. Il y a quelques années, elle nous racontait sa jeunesse, elle qui n’a jamais eu d’enfants et qui a travaillé à un moment de sa vie comme «manev dan potri» : «J’ai vu partir beaucoup de mes proches. Il y a eu ma mère, décédée à 40 ans, puis mon père, à 52 ans. Ça fait aussi plusieurs années que j’ai perdu mon époux.» Remontant le fil du temps, elle parlait beaucoup des moments qu’elle passait avec ses cabris et de ce qu’elle aimait faire :  «J’aimais aller au cinéma. C’était mon grand loisir. J’ai connu le cinéma muet, puis parlant. Il m’arrivait aussi de marcher pour aller en ville, parfois avec des chaussures à talons. Comme il n’y avait pas de transport, je marchais et ce n’était absolument pas pénible.» Parmi les autres anecdotes, il y avait son expérience de certains grands cyclones : «Ti bizin al dormi dan Village Hall.»

 

Ces histoires, son entourage, sa nièce Chantal, son neveu Marc et d’autres membres de sa famille, les ont entendues plusieurs fois car c’est pour eux toujours un plaisir de venir voir cette sacrée et brave mamie Agnès.