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Adilla Diouman-Mosafeer : «Pour avancer positivement, nous devons sortir de notre zone de confort et être créatifs»

«La plus belle lueur d’espoir, c’est que nous sommes toujours là. Maintenant, nous devons voir comment créer une meilleure vie pour nous tous.»

Enthousiaste, dynamique, ambitieuse, elle est de celles qui ne s'arrêtent jamais ! La directrice de Talent Lab et initiatrice du HR Café aime faire plusieurs choses à la fois : entreprendre et innover, coacher et mentor d’autres femmes entrepreneurs, enseigner à des jeunes, entre beaucoup d'autres activités. Son moteur : la positive attitude ! Un atout qui l’a aidée et l’aide toujours à traverser la pandémie de Covid-19 (qui est loin d'être une fatalité pour elle) et la vie en général…

Comment je vis ces temps challenging depuis 2020...

 

INCRÉDULE. Au début, quand la pandémie s’est déclarée, j’étais un peu incrédule comme tout le monde. On ne pensait pas qu’à l’ère où nous vivons, un virus allait prendre le dessus sur l’humanité et chambouler nos vies. Cette pandémie nous a poussés à sortir de notre zone de confort, à prendre des décisions rapides, à faire les choses autrement, à trouver des moyens de gérer nos inquiétudes, nos peurs, les différentes émotions qui surgissaient. Au niveau de notre entreprise, nous nous devions d’être là pour nos employés, de les rassurer, de les encadrer. Nous devions être là pour nos clients aussi. Plusieurs questions se posaient : comment pouvait-on les aider à survivre, à ne pas licencier ou le moins possible, à gérer au mieux la situation ?

 

S’ADAPTER. Au niveau personnel, ça a été difficile de s’adapter, surtout durant le premier lockdown. On ne savait pas qu’il nous faudrait une connexion Internet plus solide pour que les enfants puissent faire les cours en ligne pendant que mon époux et moi continuions à travailler à la maison, on n’avait pas d’espace dédié à tout ça, il fallait tout réorganiser à la maison… Il faut avouer que le second lockdown était mieux, même si le stress était toujours là. Nous avions appris de notre première expérience et savions mieux quoi faire…

 

PRIORITÉS. Mais la beauté de tout ça, c’est que nous avons pu recadrer nos priorités. Auparavant, nous étions dans un doing state mais la pandémie nous a fait réaliser que ce qui compte vraiment, au-delà de notre travail, de ce que nous faisons pour vivre, c’est ce que nous voulons être, ce sont nos familles, nos enfants, les personnes que nous aimons et qui nous aiment. En 2022, j’espère que nous allons consolider ce new normal et continuer à évoluer dans le bon sens.

 

Mon regard sur la situation actuelle…

 

AJUSTER. En ce moment, on entend beaucoup parler d’Omicron et je crois que ce variant, qui serait moins grave que les autres et plus contagieux, va finir par tuer Delta et qu’ainsi, la situation va s’améliorer. Ce qui constitue une lueur d’espoir. Quoi qu’il en soit, la Covid est partie pour rester et nous devons vivre avec, nous ajuster, respecter les mesures sanitaires.

 

COMPASSION. Je me rends compte que toute cette situation n’est pas facile non plus à gérer pour nos policy makers. C’est normal qu’ils fassent des erreurs, des gaffes, mais ce n'est pas normal qu’il y ait des abus. En fait, le keyword pour eux et pour tous en ces temps de pandémie devrait être : compassion. Par exemple, en tant qu’employeurs, nous devons avoir de la compassion pour nos employés, reconnaître qu’ils sont humains, sinon, on ne va pas s’en sortir. D'ailleurs, il faut reconnaître que le Covid leave réclamé par les syndicats est une bonne chose car il bénéficiera aux employés qui attrapent le virus. On n’aura pas à puiser dans leurs sick ou local leaves.

 

RECRUTEMENTS. Nous espérons aussi que les recrutements au niveau des entreprises, qui reprennent petit à petit depuis le dernier trimestre de 2021, vont continuer. Pendant plusieurs mois, les entreprises avaient presque arrêté d’employer de nouvelles personnes, on l’a bien ressenti en tant qu’agence de recrutement. Au contraire, certaines n’avaient eu d’autres choix que de licencier, augmentant la masse de chômeurs. C’est une situation difficile, surtout pour les jeunes qui viennent de terminer leurs études car les boîtes veulent encore moins en ce moment investir dans des personnes qui n’ont pas d’expérience. Pour solutionner ce problème, il est important de créer des programmes pour bridge the gap entre les études et le monde du travail.

 

Rebâtir une meilleure île Maurice…

 

RÉFLEXION. Reconstruire une meilleure île Maurice est évidemment possible. Pour cela, il faut une profonde réflexion au niveau de l’individuel et du collectif. Le mindset doit aussi évoluer. Par exemple, en 2020 et 2021, le gouvernement a aidé financièrement les entreprises et les individus en difficulté, ce qui est une bonne chose. Mais il ne faut pas qu’on adopte une mentalité d’assistés. Il nous faut, au contraire, sortir de notre zone de confort, être créatifs, think outside the box, trouver de nouveaux moyens de gagner notre vie, de grandir, d’avancer, d’évoluer.

 

DIALOGUE. C’est essentiel également qu’il y ait des concerted efforts pour améliorer les choses à tous les niveaux de notre société. Pour redresser notre économie, il faut plus de dialogue entre le gouvernement et le secteur privé afin de voir comment ils peuvent avancer ensemble. Par exemple, le ministère du Travail doit travailler avec les employeurs pour voir leur réalité et trouver un consensus avant d’adopter des policies, comme le Portable Gratuity Retirement Fund (PGRF) qui a été introduit récemment. Était-ce le bon moment pour le faire alors que les entreprises en général sont en mode survie ?

 

Les leçons à tirer de tout ça…

 

CADEAU. Cette pandémie et tout ce qui en découle nous rappellent la fragilité de tout, de nos vies, de notre économie, de notre système, entre autres choses que nous avons pris pour acquis. Il faut pouvoir tirer des leçons de cela, savoir vivre mieux, profiter de ce cadeau qu’est la vie, nous élever au-dessus des drames pour voir la bénédiction en toutes choses… Le soir, on devrait regarder nos proches et être reconnaissant de les avoir avec nous pour un temps, être aussi grateful d’avoir vécu un nouveau jour et imaginer comment we can make tomorrow count. Pour ma part, avoir un proche dans la catégorie des plus vulnérables me fait réaliser encore plus aujourd’hui à quel point il m’est précieux.

 

ESSENTIEL. Grâce aux difficultés de ces deux dernières années, j’ai pu faire le tri entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas. J’ai pris conscience que l’essentiel se résume à peu de choses et qu’il faut focus dessus. Je me suis reconnectée à la nature à travers le hicking, ainsi qu’à la spiritualité. Je ne suis pas trop dans les rituels, je suis plus spirituelle que religieuse. J’aime beaucoup la philosophie du soufisme et le mot tawakal qui veut dire surrender. You have to surrender to the universe, to the ultimate power. Everything has a good reason to be. Notre monde était devenu trop superficiel, artificiel. À travers cette pandémie, Dieu nous a rappelé who hold the strings. Mais Il le fait pour notre bien, pour qu’on puisse tout recommencer en mieux.

 

Les lueurs d’espoir qui brillent…

 

CONFIANCE. La plus belle lueur d’espoir, c’est que nous sommes toujours là. Maintenant, nous devons voir comment créer une meilleure vie pour nous tous. À nous de revoir nos priorités, de make each day count. J’ai confiance en l’humanité quand je vois comment nous nous sommes serrés les coudes durant les moments difficiles de ces deux dernières années, un sens de la solidarité que nous avions perdu. Je crois aussi que grâce à la technologie et la pharmaceutique, on trouvera un remède pour mettre la Covid-19 K.-O. ! En attendant, continuons à avancer avec courage.

 


 

Mon actu du moment

 

Mariée à Nadeem Mosafeer et maman d’Haadya, qui aura 18 ans le 30 janvier, et d’Imad qui a 14 ans, je suis la Managing Director et fondatrice de Talent Lab, une boîte qui se spécialise dans le HR Management et le recrutement, entre autres. Notre agence a aussi initié, depuis août 2021, le HR Café qui, une fois par mois, réunit des professionnels des ressources humaines, des thinkers et autres professionnels pour un moment de réflexion sur un thème autour d’un café (nous sommes sponsorisés par Nespresso). Je suis aussi la Local Director de Redbox Digital, une entreprise internationale spécialisée dans l'e-commerce, et un des directeurs de Gibson & Hills, qui est principalement dirigée par mon époux. Je suis aussi Part-Time Lecturer en Business Administration à l'Amity Global Business School et j’accompagne des femmes entrepreneurs en faisant du coaching et du mentoring. Je fais d’ailleurs partie de l’ONG WE Empower qui milite dans ce sens. Sinon, dans mon temps libre, j’aime faire du hiking, du karting (que je compte reprendre cette année, c’est ma résolution pour 2022), entre autres activités. Par contre, je n’aime pas cuisiner. De temps en temps oui mais pas tous les jours !