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Accidents fatals : Triste Noël pour plusieurs familles

Cette semaine encore, les accidents de la route ont pris la vie de plusieurs Mauriciens laissant leurs proches sous le choc et dans une grande tristesse à quelques jours de Noël et du Nouvel an. Pour ces familles, il n’y aura pas de fêtes cette année. Elles nous parlent de leur détresse…

Luchmeen Jugtah et son fils Vijay décèdent à quelques jours d’intervalle

 

Mère et fils avaient été percutés par un véhicule de la police.

 

Pour eux, c’était une évidence. Il n’y avait pas de fêtes de fin d’année sans rassemblement familial. À Noël et au Nouvel An, les 11 filles et fils de Luchmeen Jugtah s’arrangeaient toujours pour passer du temps avec leur mère, à laquelle ils tenaient comme à la prunelle de leurs yeux, le temps d’un repas ou autre. Mais pour la première fois, cette année, les fêtes ne se dérouleront pas comme à l’accoutumée. La joie et l’excitation ont laissé place à la colère, la douleur et les larmes. Car les membres de cette famille ont perdu deux êtres chers à quelques semaines d’intervalle.

 

Il y a moins d’un mois, leur existence a été totalement chamboulée par une terrible tragédie. Le 26 novembre, Luchmeen Jugtah, une veuve de 78 ans, accompagnait son fils Vijay, 54 ans, à son rendez-vous médical au Health Centre de la localité lorsqu’un véhicule du Scene Of Crime Office les a balayés à hauteur de la Medi Clinic de Belvédère. Celui-ci se rendait à Tagore Lane, Lallmatie, où avait été découvert le corps sans vie de Madhuri Seetul, une jeune femme de 26 ans tuée par son époux. Grièvement blessés, mère et fils avaient été conduits à l’hôpital de Flacq pour les premiers soins. Hélas, en arrivant sur place, leurs proches avaient appris une bouleversante nouvelle : Luchmeen n’avait pas survécu au choc de la collision. Vijay Jugtah avait, quant à lui, été admis au service des soins intensifs de l’établissement.

 

Pour les enfants de Luchmeen Jugtah, la nouvelle a été très difficile à encaisser. D’autant que la septuagénaire n’avait aucun problème de santé. D’ailleurs, aux dires de son entourage, elle avait toujours eu une santé de fer et était même plus en forme que ses cinq fils et six filles pour lesquels elle avait toujours été aux petits soins. N’acceptant pas le fait que ce soit un véhicule de la police qui leur ait enlevé leur maman chérie, les enfants de la septuagénaire étaient bien décidés à lui rendre justice. «Nous attendons que Vijay se remette de ses blessures pour en savoir plus sur les circonstances de l’accident. À partir de là, nous déciderons si nous entamerons des poursuites», avait même déclaré un proche peu après l’accident. Ils s’accrochaient tous à l’espoir que le blessé finirait par être sur pied. Car même s’il était inconscient et sous respiration artificielle, «ses membres ont commencé à bouger», avait déclaré notre interlocuteur à l’époque. Hélas, une pneumonie a fini par avoir raison de Vijay Jugtah, le samedi 15 décembre. Ce qui a plongé ses proches, déjà tourmentés, dans un profond désarroi. Les deux interventions chirurgicales qu’il avait subies lors de son séjour à l’hôpital ne l’ont malheureusement pas sauvé.

 

Les proches de Vijay Jugtah, plus particulièrement son épouse Pratima et ses deux enfants – Namrata, 25 ans, et Naresh, 26 ans –, ont voulu y croire jusqu’au bout. Ils ont tant espéré que le quinquagénaire soit des leurs pour les fêtes de fin d’année, même si les médecins les avaient prévenus que son état était critique. «Il ne nous avait pas encore fait part de ses projets pour les fêtes mais nous savions qu’elles se seraient déroulées en famille, comme à chaque occasion spéciale», raconte Pratima d’une voix tremblante.

 

Vu que presque tous leurs proches habitent à Grand Bas Fond, Lallmatie, cela n’avait jamais été difficile pour eux de se réunir durant la période festive. Mais à quelques jours de Noël et du Nouvel An, c’est une atmosphère lourde et pesante qui règne au sein de leurs foyers respectifs. «Mon mari a travaillé comme chauffeur durant de longues années. Et il n’a jamais rencontré de problèmes sur la route. C’est vraiment injuste que ce soit en marchant qu’il a été victime d’un accident qui lui a coûté la vie», s’insurge Pratima. Elle ajoute, les larmes aux yeux : «Il a beaucoup souffert avant de mourir.» Les obsèques de Vijay Jugtah ont eu lieu le dimanche 16 décembre.

 

Alors que cette période de l’année est synonyme de réjouissances chez plusieurs familles, cette année, elle ne fait qu’accroître la douleur des Jugtah. «Il est impossible pour nous de penser aux célébrations après deux décès survenus en si peu de temps. Ce sera dur pour nous de reprendre le cours de notre vie sans eux», confie Satyadev, le fils et le frère des deux victimes. Il espérait qu’au moins son frère, à qui il avait rendu plusieurs fois visite à l’hôpital, s’en sortirait. «Je pensais qu’il finirait par s’en remettre. J’ai même constaté des améliorations chez lui au fil des jours. Mais lorsqu’il est question de santé, on ne peut rien prédire.» Aujourd’hui, Satyadev n’a qu’un souhait : «Que les autorités poursuivent cette enquête dans la transparence.»

 

Entre-temps, la famille ne prévoit pas d’entamer des poursuites contre le policier qui conduisait le véhicule, le temps de faire leur deuil. Par contre, leur colère contre le chauffeur en question est très vive, comme en témoigne Pratima. «Il a été imprudent alors qu’il n’y avait aucune raison pour lui de conduire aussi vite pour se rendre sur le lieu de ce crime. Azordi, mo bann zanfan inn perdi zot papa ek mwa monn perdi mo misie. Mo pa anvi ki lot dimounn viv seki nou pe viv.»

 

Aujourd’hui, ses enfants et elle, ainsi que toute la famille, ne peuvent que s’accrocher aux souvenirs laissés par Vijay pour ne pas sombrer. «Mon époux était quelqu’un de calme, qui s’entendait bien avec tout le monde. Il passait le plus clair de son temps à travailler et son temps libre était consacré à sa famille.» En plus, confie Pratima, son époux avait beaucoup de projets qu’il souhaitait concrétiser en 2019. «Notre fille étant déjà mariée, il espérait organiser le mariage de notre fils l’an prochain.» Mais c’est sans la présence de son père et de sa grand-mère, deux êtres qui lui étaient chers, que Naresh devra vivre l’un des jours les plus importants de sa vie. Lui, comme tous ses proches, devront continuer la route sans eux.

 

Elodie Dalloo

 


 

Yousouf Nazurally meurt en percutant l’arrière d’un camion
 

 

Les fêtes de fin d’année n’ont plus de sens pour eux. Dinazarde et Afzar Nazurally ont dû enterrer leur fils aîné Yousouf, âgé de 19 ans seulement cette semaine. Le jeune homme a trouvé la mort dans un accident le lundi 17 décembre, à Mare-d’Albert. Il était à moto lorsqu’il a percuté l’arrière d’un camion près de la station-service Shell aux alentours de 6 heures. Il est mort sur le coup.

 

Ce matin-là, Yousouf Nazurally avait quitté son domicile à Gros-Billot, New-Grove, très tôt pour se rendre à son travail à la station-service Engen de Plaisance, où il opérait comme laveur de voitures. Détenteur d’un learner, il avait fait l’acquisition d’un deux-roues il y a environ trois ans. «Il ne s’en servait que pour aller travailler ou se rendre chez le coiffeur. Jusqu’ici, il n’avait jamais rencontré de problème sur la route», souligne son père. Malheureusement, son premier accident lui a coûté la vie.

 

Le jour du drame, les collègues du jeune homme ont été les premiers à arriver sur le lieu de l’accident. Ils ont, par la suite, alerté sa famille. «Ils ne nous ont pas dit qu’il était mort mais qu’il avait été victime d’un grave accident. Lorsque je suis arrivé sur place, les policiers n’ont pas voulu non plus me dire ce qui s’était passé et ne m’ont pas laissé m’approcher lorsqu’ils ont appris que j’étais sa mère. Ils ont donc annoncé la nouvelle à l’un de mes proches», raconte Dinazarde. Et les démarches ont été immédiatement enclenchées pour l’organisation des obsèques. 

 

Les parents de Yousouf Nazurally racontent qu’il a toujours été un jeune homme exemplaire. «Li ti enn bon dimounn. Li ti pe viv bien ek zot tou. Ses sorties se résumaient à aller au travail ou à la prière. Il passait son temps libre avec nous principalement. Nous étions ses meilleurs amis», disent-ils, meurtris. Sinon, il s’adonnait à ses passe-temps favoris – la cuisine et la mécanique. Parti à la fleur de l’âge, le jeune homme laisse derrière lui de nombreux rêves qu’il n’a pu concrétiser. Il envisageait de s’acheter une voiture et un terrain avec ses économies. Il ne passera pas non plus du temps avec sa famille durant la période des fêtes, comme il l’avait prévu. «Il allait toucher son premier boni de fin d’année et voulait nous emmener déjeuner», confie son père.

 

Les funérailles de Yousouf Nazurally ont eu lieu le même jour. Il laisse derrière lui des parents, ainsi qu’une sœur de 13 ans et un frère de 4 ans, affligés par cette tragédie.

 


 

 

Arnaud Verloppe, le départ tragique d’un bon vivant

 

 

La voiture qu’il comptait emprunter à son meilleur ami pour aller acheter les cadeaux de Noël de ses deux enfants a finalement servi à transporter les fleurs qui ont été disposées sur son cercueil le samedi 22 décembre… Louis Michel Verloppe, plus connu comme Arnaud, a connu une fin tragique la veille. Ce jardinier de 39 ans rentrait chez lui à Coteau-Raffin, à moto, lorsque l’accident s’est produit. Il est mort sur le coup lorsqu’une voiture l’a heurté sur la route principale de Rivière-Noire. Le rapport d’autopsie indique qu’il a rendu l’âme suite à un shock due to multiple injuries.

 

De son côté, la police a procédé à l’arrestation du chauffeur de la voiture impliquée dans cet accident. Il s’agit d’un ressortissant français de 35 ans. Ce chef cuisinier a subi un alcotest qui s’est révélé négatif. Il a toutefois été placé en détention. Il fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire.

 

Frederick, le frère cadet de la victime, revient sur les circonstances dans lesquelles le drame se serait produit. «Des témoins racontent que sa moto a heurté de plein fouet une voiture qui a subitement tourné sur la droite devant lui», avance ce jeune homme de 37 ans, affligé comme tous les habitants du village de Coteau-Raffin. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui ont tenu à témoigner leur sympathie à la famille d’Arnaud Verloppe, malgré les conditions cycloniques, ce samedi 22 décembre.

 

«C’est une grande perte pour le village. Arnaud était très apprécié», confie un ami de la victime, Jean Michel Digdig, que nous avons rencontré avant les funérailles.  «Nou ti prevwar pou al legliz 10h30 ek al simitier St Martin apre. Nou finn bizin repous ler funeray par iner parski ankor ena demars pou fer. Zordi, Arnaud ti sipoze pran mo loto pou al aste kado pou so de zanfan. Dan sa loto lamem nou pe bizin amenn fler pou met lor so serkey. Mo bien tris pou so bann zanfan ek so fami.»

 

Louis Michel Verloppe était père célibataire et vivait avec ses deux enfants, âgés de 4 et 13 ans, pour qui la joie des fêtes a laissé la place à la tristesse. «C’est une grande perte pour nous. Pour le réveillon de Noël, toute la famille devait se réunir autour d’un pique-nique dans la localité. Nos parents sont tous les deux alités pour cause de maladies. Le décès tragique de mon frère à quelques jours de Noël est un choc terrible pour nous tous», confie Frederick.

 

Ce dernier ne tarit pas d’éloges au sujet de son frère. «Li ti enn extra bon dimounn. Zame li pa ti pou refiz ou enn servis. Mo frer ti osi enn mari bon vivan. Li ti bien populer. Li ti osi enn hard worker ek enn bon brikoler. Mo bien tris osi pou so de zanfan. Li mem ti pe okip zot depi ki linn separe ek so madam. Li ti pe travay bien dir pou zot. Li malere li pa pou la aster pou asir zot lavenir.»

 

Certaines blessures prennent du temps à cicatriser. À l’instar de celle laissée par le départ tragique d’Arnaud Verloppe dans le cœur des siens en cette période festive…

 

Jean Marie Gangaram

 


 

Sortie de route mortelle pour Sadhanand Seechurn
 

Tout laisse croire qu’il allait déposer une voisine sur son lieu de travail lorsque le drame s’est produit. Sadhanand Seechurn, 22 ans, est mort sur le coup lorsque sa moto a dérapé pour terminer sa course dans un caniveau. Le rapport d’autopsie indique que l’habitant de Notre-Dame, plus connu comme Manane, a succombé à un «shock due to abdominal injuries». Sa passagère, blessée, a, elle, été admise à l’hôpital SSRN.

 

L’accident s’est produit le lundi 17 décembre, vers 13h30, à Bois-Pignolet. C’est une voisine de la famille qui a annoncé la terrible nouvelle au frère de la victime, Swanand, 19 ans, peu après. Leur mère Sunita, qui était en Inde à ce moment-là, a dû rentrer au pays en catastrophe. Les funérailles de Sadhanand Seechurn, qui travaillait comme aide-chauffeur dans une compagnie à Riche-Terre, ont eu lieu le vendredi 21 décembre.

 

JMG