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Accidents fatals : Deux nouvelles familles pleurent leurs proches disparus

La série noire continue sur nos routes. Le vendredi 16 août, une jeune femme de 31 ans est morte deux jours après que le deux-roues à bord duquel elle se trouvait, avec son époux, a percuté un chien, puis un tracteur. Et le dimanche 11 août, Indurman Panchoo, 61 ans, n’a pas survécu à ses blessures suivant un accident survenu cinq jours plus tôt. Entre choc, interrogations et tristesse, leur entourage témoigne.

Christel meurt après deux jours à l’ICU de Flacq

Son époux Denis : «Je vais devoir survivre pour mes deux filles»

 

Se reconstruire. Voilà la nouvelle mission de Denis Moutoula après la fin tragique de son épouse Christel. Cette jeune femme de 31 ans, habitant Belle-Rive, a poussé son dernier soupir à l’unité des soins intensifs de l’hôpital de Flacq, où elle avait été admise, deux jours plus tôt, suivant un tragique accident de la route. Denis, un maçon de 31 ans, et Christel, une helper du même âge rentraient chez eux, à Belle-Rive, à moto vers 16h30, le mercredi 14 août, lorsque l’impensable s’est produit.

 

Denis explique qu’il a perdu le contrôle de la moto en heurtant un chien qui a surgi de nulle part sur la route principale à Sébastopol. Christel, qui était en croupe, a alors été violemment projetée sur l’asphalte avant de terminer sous les roues d’une tractopelle qui roulait en sens inverse. poussé son dernier soupir vers 9h, le vendredi 16 août.

 

Denis l’a vue deux heures plus tôt pendant la visite du matin. «Elle était toujours dans le coma», explique le jeune homme. La veille, il est resté au chevet de son épouse jusqu’à 19h. Le médecin traitant de Christel lui avait déjà demandé de prendre des dispositions car son état de santé était critique. Le rapport de l’autopsie indique que la jeune femme a succombé suite à des graves blessures au bassin. La cérémonie mortuaire et l’inhumation ont eu lieu, à Olivia.

 

Denis se relève difficilement de ce terrible drame. «Je vais devoir survivre pour mes deux filles», lâche ce jeune maçon. Le couple  - qui vivait ensemble depuis 15 ans - avait de nombreux projets pour leur petite famille. Denis avait déjà commencé à ériger des pans de mur en dur pour remplacer petit à petit les feuilles de tôle de leur maison. «Nous voulions offrir un meilleur avenir à nos filles. L’aînée va prendre part aux examens du cycle primaire en octobre», soupire Denis.

 

Le couple a deux filles : Jenny, âgée de 4 ans, et Tatiana, âgée de 11 ans. Denis a toujours habité Belle-Rive alors que Christel, elle, est originaire de Poste-Lafayette. Christel travaillait pour une compagnie de production de poulets à Montagne-Blanche. Le couple vivait chez les parents de Denis avant d’emménager dans une bicoque en tôle qu’il comptait bientôt remplacer par une maison en dur. «Mo lavi pu nepli parey aster. Lavi mo bann tifi osi pu difisil. Zot mama pu mank zot buku. Li ti tuzur la pu zot», se lamente Denis, qui revient difficilement sur les circonstances de l’accident ayant coûté la vie à sa tendre épouse.

 

Il raconte que son épouse et lui ont été violemment projetés par terre après avoir heurté un chien. «Mo pann gagn letan separ li. Mo truv mo madam kuma roule ek ale fini emba larou sa JCB la. Samu kinn amenn li lopital. Li ti pe mari korde ek douleur. Li ti tass entre larou divan ek derier sa  JCB la. Avan li ale li dir mwa : monn fini aster… get bann zanfan bien. Enn loto la polis ki ti amenn mwa lopital», raconte Denis. Le jeune homme a dû rentrer chez lui après avoir reçu les premiers soins pour pouvoir s’occuper de ses filles.

 

Le personnel soignant lui avait dit qu’il fallait lui plâtrer la jambe droite. «Je dois me rendre à l’hôpital dans les jours à venir pour éviter des complications de santé», confie Denis. Le jeune homme souhaite ensuite aller au poste de police de Montagne-Blanche pour obtenir plus d’informations. «Je vais demander une rencontre avec le policier responsable de l’enquête. Je vais lui faire part de plusieurs faits troublants. Le conducteur de la tractopelle roulait un peu trop vite ce jour-là. Au cas contraire, il aurait eu le temps de freiner en me voyant perdre le contrôle de la moto.»

 

Selon Denis, le conducteur de la tractopelle n’avait pas d’escorte policière ce jour-là alors que c’est généralement le cas lorsqu’il circule sur une route principale. Il affirme que ce dernier n’avait pas non plus allumé son gyrophare pour signaler sa présence aux autres usagers de la route. Nous n’avons pu avoir la version du conducteur de la tractopelle. Une source policière avance que cet homme de 31 ans, habitant Isidore-Rose, à Flacq, a recouvré la liberté sous caution après sa comparution devant le tribunal de Flacq, où il fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire.

 


 

Indurman Panchoo, 61 ans, décède après cinq jours d’hospitalisation

Son fils Ravin : «Nous soupçonnons une négligence médicale»

 

Le doute est un état mental désagréable, disait Voltaire. Un état dans lequel se trouve actuellement Ravin Panchoo dont le père Indurman, 61 ans, est décédé le dimanche 11 août, après cinq jours passés à l’hôpital de Pamplemousses. «A-t-il bénéficié de tous les soins nécessaires après son accident ? se demande-t-il. Nous soupçonnons une négligence médicale.» Ainsi, cet habitant de Pointe-aux-Piments attend la fin des rites funéraires pour solliciter une rencontre avec l’administration de l’hôpital de Pamplemousses. Pour l’heure, il tente de faire son deuil depuis la disparition tragique de son père.

 

Le mardi 6 août, vers 14 heures, ce dernier revenait de la boutique du coin lorsqu’il a été renversé par une Toyota Hilux qui roulait en direction de Port-Louis. Il a, par la suite, été conduit à l’hôpital de Pamplemousses à bord d’une ambulance du Samu. Ravin, lui, se trouvait sur son lieu de travail lorsqu’il a appris la nouvelle. «Mon père était conscient lorsque je l’ai vu mais il se tordait de douleur, se souvient notre interlocuteur. Il s’était blessé sur tout le côté gauche, avec une fracture à la main, une grosseur au bas-ventre et plusieurs côtes fracturées. Il éprouvait également des difficultés à bouger le pied gauche et disait que son estomac lui faisait terriblement mal.» Il semblait commencer à perdre la mémoire, poursuit Ravin, soutenu par des proches.

 

Peu après, Indurman, un ancien Boatman à la retraite, avait été admis en salle 0.3. Il avait subi une première intervention à la main deux jours. Avant de faire un scan à la demande de son épouse Kavita. Mais les résultats n’étaient pas rassurants. «Mon père avait des caillots de sang à la tête», explique Ravin. Mais c’est autre chose qui embête Kavita. Selon elle, deux jours plus tard, son époux portait toujours les mêmes vêtements que le jour de l’accident. Elle ajoute : «Dokter dir ena fraktir ek li me pa ti ena plak ditou ek li. Ti ena bandaz zis autour so zepol.» Malgré tout, bien qu’agacée, elle gardait espoir qu’Indurman finirait par s’en sortir.

 

Son beau-frère Rajen et elle sont les dernières personnes à voir la victime avant son décès. C’était pendant la visite matinale, le dimanche 11 août. «Il était dans un état inquiétant. Il ressassait les mêmes phrases qu’on avait du mal à comprendre. Il a poussé son dernier soupir vers 13h40, ce jour-là», confie Rajen. D’après les conclusions de l’autopsie, Indurman a succombé à une fracture au bassin. Mais ses proches, eux, avancent qu’ils n’avaient pas été informés de cette blessure auparavant. «Le personnel soignant a-t-il fait un X-ray ? Pourquoi ne lui a-t-il pas fait subir un scan le jour de l’accident ?» ne cesse de se demander Ravin. Il envisage de solliciter les autorités concernées afin de faire installer des ralentisseurs et un passage piéton sur la route principale où son père a été fauché, à Pointe-aux-Piments. «Tou sofer roul vit. Bann ki travers sime osi an danze parski pena crossing.»

 

Quant au conducteur du véhicule impliqué dans cet accident, il aurait dépassé la limite de vitesse autorisée sur cette route, qui est de 60 km/h, soutient Rajen. L’accident s’est produit devant sa maison. «Kan monn sorti, monn trouv mo lot frer Shiam dan sime ansam ek mo frer kinn fer aksidan-la. Li ti fek fer li asize. Lerla mem li dir nou so latet, so zepol ek so lerin ti pe fermal.»

 

Nous avons contacté le service de presse du ministère de la Santé qui s’est abstenu de tout commentaire en l’absence d’une plainte formelle des proches d’Indurman Panchoo. Avant d’entamer toute démarche en ce sens, ces derniers poursuivent les rites funéraires et tentent de faire le deuil de celui qu’ils aimaient tant. Cet homme qui jouissait d’une bonne santé, mis à part «enn ti problem dan lizie». Mais un tragique accident de la route lui a ôté la vie…