• La jalousie amoureuse : quand ça va trop loin…
  • Disparition du vol Malaysia Airlines MH 370 : c’était il y a 10 ans...
  • 13es Jeux d’Afrique : «Moris casse paquet» avec 25 médailles
  • Laura Mooneesamy : quand Gold Models va d’aventure en aventure
  • Accidents fatals : quatre familles pleurent leurs proches partis trop tôt
  • «Ratsitatann» : un pièce mauricienne/malgache pour «enlever le flou»
  • The Two : explosion de blues créole bientôt
  • Un jeune couple crie à la négligence médicale après le décès de son nourrisson - Kimy et Julien : «Deziem tibaba nou perdi par fot lopital»
  • Maurice vs Tchad : le Club M compte sur le soutien de son public
  • Agression mortelle à Cité Mangalkhan - Læticia Laviolette : «Lion Vibe ti deza menas mo konpanion Damien»

Accidents fatals : des nouvelles victimes, des familles dévastées par la douleur

Quarante-six personnes ont péri sur nos routes depuis le début de l'année. Rien que durant la semaine écoulée, quatre personnes sont mortes dans des accidents de la route. Il s’agit de Ramasawmy Peryan, 64 ans, Guy Joseph Ah-Young, 67 ans, Rookminee Gaonjur, 47 ans, et Sayaad Kheedeer, 25 ans. Leurs proches, bouleversés, témoignent.

Le motocycliste Guy Joseph Ah-Young fauché par un autobus 

Johanne Pierrot, sa filleule : «J'ai le sentiment d'avoir perdu un deuxième père»

 

Elle se trouve à des milliers de kilomètres mais sa souffrance est tout aussi intense que celle des autres membres de sa famille. Il y a quelques jours, le monde de Johanne Pierrot, établie en Australie depuis plusieurs années, s’est écroulée une nouvelle fois. Après avoir perdu son père en 2003, elle perd cette fois son parrain, Guy Joseph Ah-Young, qui se faisait affectueusement appeler Coco Guy dans son entourage. «J’ai le sentiment d’avoir perdu un deuxième père», confie-t-elle, attristée.

 

Le mercredi 9 juin, dans la matinée, Guy Joseph Ah-Young, un habitant de Beau-Bassin, âgé de 67 ans, circulait à moto aux abords de la route Nicolay, à Port-Louis, lorsqu’il a été fauché par un autobus. Les deux véhicules circulaient en direction d’Abercrombie. Dépêché sur les lieux, le SAMU n’a pu que constater le décès du sexagénaire. Le conducteur de l’autobus, qui ne s’est pas arrêté après l’accident, s’est livré au poste de police de Trou-Fanfaron où il a été placé en état d’arrestation. Il nie avoir percuté
le sexagénaire.

 

Depuis le drame, plusieurs hommages ont été rendus à la victime sur les réseaux sociaux, notamment par des habitants de Plainte-Verte. Car cela faisait des années que Guy Ah-Young y tenait son atelier de menuiserie, à la route des Pamplemousses. Il y passait environ 12 heures par jour. «Ti enn extra bon dimounn», «il était un homme très gentil, qui ne refusait jamais de rendre service», «il donnait toujours de bons conseils»… Tous gardent de lui le souvenir d’un homme bon.

 

Guy Ah-Young a commencé comme apprenti menuisier il y a plus de 40 ans, en travaillant avec ses grands frères Sylvard et Laval, à Plaine-Verte. «Ils s’y étaient installés avant la guerre raciale. Ils avaient appris à se faire respecter dans le quartier, de par leur simplicité», raconte Johanne Pierrot. Ensemble, les trois frères avaient également monté le groupe Attila Basket ball.

 

Après le décès de ses frères, Guy Ah-Young, qui vivait avec sa mère et sa grande sœur, a repris les rênes de l’atelier. S’il n’était pas marié et n’avait pas d’enfants, il considérait ses neveux et nièces comme les siens. «Il nous a consacré toute sa vie. Son départ est vraiment dur pour nous mais encore plus pour moi, sa filleule, “so tifi”, comme il le disait lui-même. Il m’avait même conduite jusqu’à l’autel», se souvient-elle, de l’émotion dans la voix.

 

Mirko Pierrot, le compagnon de Johanne, fait partie des nombreuses personnes affligées par le départ inattendu du sexagénaire : «Je me souviendrai toujours de nos longues conversations dans cet atelier auquel il tenait tant. Je garde de lui le souvenir d’un homme au grand cœur, qui avait de la compassion et qui était toujours de bonne humeur. Je suis heureux d’avoir pu partager avec lui tellement de bons moments, comme les fois où j’ai pu savourer les délicieux plats qu’il nous concoctait lors de nos rassemblements en famille.»

 

Johanne, elle, dit avoir hérité des expressions et des gestes de son père mais aussi de ceux de son oncle : «Mon amour pour le bois, ma manière de me tenir, passer mon temps à rire, et tant d’autres choses...» Bien qu’affligée par le décès tragique de son oncle, elle s’accroche à l’idée «qu’il était fier de (moi) et (m’aimait) profondément»…

 

La policière Rookminee Gaonjur décède en rentrant du travail : vibrant hommage de ses collègues

 

Elle devait terminer son shift à 22 heures le lundi 7 juin mais en raison des dérapages survenus à Vallée-Pitot, elle est restée au bureau du Divisional Headquarters de Port-Louis jusqu’à plus tard. Rookminee Gaonjur, une policière de 47 ans, a finalement terminé son service vers 1 heure. D’après nos renseignements, le fils d’un de ses collègues avait prévu de la déposer, en voiture, à mi-chemin de son domicile, à Terre-Rouge, où son époux devait la récupérer. Cependant, le jeune conducteur a perdu le contrôle de son véhicule en arrivant à hauteur de Riche-Terre.

 

Sa voiture a fait une sortie de route et a violemment percuté un pylône de Mauritius Telecom. La policière, qui était sur le siège arrière, est morte sur le coup. Grièvement blessés, le conducteur et son père ont, pour leur part, été hospitalisés.

 

Depuis cette tragédie, ceux qui ont côtoyé la policière sont encore sous le choc. Ils la décrivent comme «un officier loyal et dévoué», une femme qui «a toujours été appréciée car elle n’hésitait jamais à rendre service». Un de ses anciens supérieurs se remémore des moments partagés avec elle du temps où elle était affectée au poste de police de Plaine-des-Papayes : «Elle était tout le temps d’excellente humeur. Nous perdons un élément remarquable.»

 

La policière Rookminee Gaonjur avait rejoint la force policière en novembre 1993. Elle a, entre autres, travaillé au Police Headquarters de Piton, au quartier général du National Security Service et au Passport and Immigration Office.

 

Ramasawmy Peryan, renversé par un poids lourd : le douloureux adieu de son frère Manick

 

Lorsqu’il ne cumulait pas des petits boulots, il allait faire de la marche dans la localité. Mais sa dernière virée dans le quartier a pris une tournure tragique.

 

Le vendredi 11 juin, Ramasawmy Peryan, affectueusement appelé Ramen par son entourage, a connu une triste fin. En allant faire un tour dans les parages de Mont Piton, accompagné de son frère Vellen, aux alentours de 14 heures, tous deux ont été renversés par un camion aux abords de la route principale. Si Vellen, 54 ans, s’en est sorti avec de graves blessures, Ramasawmy Peryan, 64 ans, n’a, lui, pas survécu. Il a succombé au choc de ses multiples blessures.

 

Manick, le frère aîné des deux hommes, travaillait au moment des faits. Lorsqu’il a appris la nouvelle, cela lui a fait l’effet d’une bombe. Contenant difficilement ses larmes, il confie : «Je ne sais pas exactement comment cela a pu se produire. Nous tentons encore d’obtenir des réponses quant aux circonstances de l’accident. Ce qui est d’autant plus surprenant, c’est que, habituellement, Ramen ne va pas faire de la marche à l’endroit où s’est produit l’accident.»

 

Bien que Ramasawmy Peryan avait atteint l’âge de la retraite, confie son frère, «il était encore très débrouillard. Il jouissait d’une bonne santé et aimait travailler». Il était marié, père d’un fils et d’une fille, tous deux déjà mariés, mais aussi un grand-père gâteau, poursuit-il. Hormis le travail et la marche, Ramasawmy Peryan aimait aussi passer du temps avec ses proches, à jouer aux cartes notamment. De bons moments que son entourage chérira à jamais…

 

Les funérailles de Ramasawmy Peryan ont eu lieu hier, samedi 12 juin.

 

Collision entre un camion et une fourgonnette : Sayaad Kheedeer, 25 ans, rend l'âme après 43 jours

 

Triste fin pour cet habitant de Caroline, Rivière-Sèche. Le 27 avril, Sayaad Kheedeer, 25 ans, était au volant d’un camion lorsque celui-ci est entré en collision avec une fourgonnette à hauteur de la route principale de Montagne-Blanche. Blessés, les deux conducteurs ont été emmenés à l’hôpital Dr Bruno Cheong par le SAMU. Si le conducteur de la fourgonnette a pu rentrer chez lui, Sayaad Kheedeer a, pour sa part, été admis. Mais quelque temps plus tard, son état de santé s’est détérioré et il a été admis aux soins intensifs. Toutefois, malgré les soins qui lui ont été prodigués, il a rendu l’âme le mercredi 9 juin, soit 43 jours après le drame. Une accusation provisoire d’homicide involontaire a été logée contre le conducteur de la fourgonnette.