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Yudesch Arnachellum : Moi, nouveau prêtre…

Il sera ordonné  le 22 juillet.

«Je serai un prêtre de Jésus-Christ, prêt pour ma mission. Mon but, ma mission, sera de toujours servir le peuple mauricien et l’Église à Maurice. Je suis content de retrouver le clergé mauricien», nous dit-il, répondant à la question de savoir quel genre de prêtre il sera. Rencontre avec celui qui sera ordonné dimanche prochain…

«On se rejouit d’avoir Yudesch comme nouveau dans le clergé. Et je suis aussi content de céder ma place de plus jeune prêtre à Yudesch», lance Laurent Rivet, lors de la présentation à la presse, le mercredi 11 juillet, de celui qui sera ordonné le dimanche 22 juillet. Poignée de main franche, sourire avenant et ton posé, Yudesch Arnachellum rentre à peine au pays, après quelques années à Nantes pour sa formation.

 

«Je suis rentré il y a quelques jours. Je suis très heureux de retrouver ma famille qui m’a bien accueilli. Je suis aussi content de retrouver mes amis. Au cours de ma formation, j’ai eu l’occasion de rentrer à Maurice après deux ans et là, je rentre définitivement après six ans d’études. Le lendemain de mon arrivée, j’ai été à Notre-Dame-de-Fatima pour la fête de l’appel parce qu’il y a maintenant toute la préparation pour l’ordination», nous confie le futur prêtre âgé de 35 ans. Il revient sur son parcours hors du commun.

 

«Mon papa est tamoul et ma maman chrétienne, j’ai un grand frère, Rubesch, et une sœur, Sweety. Ils sont tous les deux mariés et j’ai des neveux et nièces. Durant toute mon enfance, j’ai vu maman aller à la messe pour Noël et Pâques. Je me rappelle que j’allais avec elle à Marie-Reine-de-la-Paix, par exemple, presque tous les ans. Je me souviens aussi du père Souchon, une figure qui m’a marqué durant mon enfance, surtout lorsqu’il rassemblait tous les travailleurs indiens pour venir assister à la messe à Marie-Reine-de-la-Paix.»

 

C’est le décès de sa grand-mère, raconte-t-il, qui a déclenché quelque chose en lui : «À l’âge de 15 ans, un événement m’a chamboulé : la mort de ma grand-mère. J’étais très proche d’elle. J’allais faire ses courses et je faisais un peu son ménage à la maison.» Il se rappelle très bien de ces moments à jamais ancrés en lui : «J’ai ressenti un vide dans ma vie. Un vide qui était plus ou moins là depuis mon enfance. Mais à ce moment-là, je ne pensais pas du tout au baptème. C’est venu bien après.»

 

«En quête de Dieu»

 

Avec le recul, Yudesch Arnachellum se souvient de tous les signes : «J’étais en quête de Dieu. Était-ce parce que ma mère était catholique et mon père tamoul ? Je ne sais pas trop. Mais j’étais en recherche de Dieu. Et la mort de ma grand-mère m’a bousculé. Elle aimait bien le psaume “Le Seigneur est mon Berger, je ne manquerai de rien”. Je me souviens qu’il y avait dans sa maison, une image du bon berger avec ce psaume à côté. Mon regard était toujours dessus. Le jour de sa mort, ce texte m’a beaucoup touché et je l’ai lu. C’est là que j’ai ressenti une paix intérieure, une présence de Dieu dans ces moments de prière qu’on appelle ici les prières des huit jours.»

 

En évoquant sa grand-mère, le futur prêtre se souvient aussi comment il a compris ce qui lui était destiné : «Dans la cour de ma grand-mère, il y avait une petite grotte dédiée à la Vierge Marie et j’allais souvent m’y recueillir. J’étais au collège Bhujoharry, à la rue St Georges, et un jour, alors que j’étais passé à l’église Immaculée Conception, le sacristain est venu me dire qu’il voulait bien être mon parrain si un jour je pensais au baptème. J’ai dit cela à ma maman qui est allée le raconter à une religieuse du collège qui voulait, elle, être ma marraine. C’est comme cela que j’ai compris que le Seigneur envoyait des personnes sur ma route pour me montrer le chemin du baptême. Voilà un peu mon cheminement vers le baptême.»

 

Engagement

 

Commence alors son parcours religieux : «À partir de là, j’ai entamé l’étape du catéchuménat : la catéchese à la paroisse Saint Sacrement, à Cassis. C’était ma rencontre avec la parole de Dieu : qui est Jésus pour moi ? Cette personne qui a donné sa vie pour moi, qui s’est abaissé en lavant les pieds de ses disciples et qui est mort sur une croix par amour pour moi. C’est ce qui m’a marqué durant la catéchèse. En 1999, j’ai reçu le baptème, la première communion et la confirmation. C’était un événement très fort pour moi. Je me suis senti aimé de Dieu.»

 

De là, il s’est engagé auprès de l’Église et a beaucoup donné de lui-même : «Tout un chemin a alors commencé pour moi. Je me suis engagé dans la paroisse, dans la chorale. Je viens du quartier de Les Salines, à Port-Louis, où je voyais pas mal d’enfants qui traînaient les rues. À un moment, j’ai voulu faire quelque chose avec eux. Le père Gérard Mongelard m’a parlé de l’ACE (l’Action catholique des enfants) que j’ai commencée avec ces jeunes. J’étais aussi engagé au niveau de la liturgie et actif dans la paroisse.»

 

Comme une suite logique des choses, la question de la vocation se pose très vite : «En 2003, j’ai reçu une invitation de ma marraine religieuse pour faire le Camp Jonas. Un camp de vocation pour réfléchir à l’appel qu’on a reçu. Après cette étape, j’ai aussi reçu l’appel du père Georgie Kenny, responsable des vocations pour commencer l’étape GDR (groupe de recherche), pour discerner si on veut être prêtre, religieux ou un bon père de famille. Et moi, de par mes engagements au niveau de la paroisse, je me disais : pourquoi ne pas être prêtre ? J’étais vraiment attiré en voyant des prêtres heureux comme le père Souchon qui était un rassembleur ou encore le père Mongelard que j’admirais de par son engagement social. C’est à partir de là que je me suis engagé. Je voulais être prêtre diocésain et servir mon pays. En 2011, je suis allé à Nantes pour six ans de formation : deux ans de philosophie, trois ans de théologie et une année diaconale. J’ai été ordonné diacre l’année dernière à Nantes.»

 

Bien évidemment, raconte-t-il, les choses n’ont pas été faciles : «Il y a eu des hauts et des bas. Ça n’a pas toujours été facile. Il y a le cheminement. Puis, à Nantes, le climat est différent. Ce n’est pas la même réalité, pas la même culture. Je crois que ce sont des points d’appui auxquels j’ai dû faire face, confronté à la réalité nantaise, française, pour mieux comprendre mon pays.»

 

En attendant son grand jour, le 22 juillet, Yudesch Arnachellum entame sa dernière semaine de préparation avant de commencer sa vie de prêtre…

 


 

Laurent Rivet : «Nous sommes heureux d’accueillir Yudesch comme futur prêtre»

 

«Il faut dire que cela fait dix ans que le pays n’a pas eu de prêtre diocésain mauricien. Il y a eu quelques prêtres missionnaires qui ont été ordonnés entre-temps», explique le père Laurent Rivet (photo) en parlant de l’ordination de Yudesch Arnachellum. Le rendez-vous pour la Marche pour les vocations & l’ordination de Yudesch Arnachellum est donné pour le dimanche 22 juillet au collège St Mary’s. Il y aura des animations et témoignages, suivis du déjeuner sur place (à la cantine), à 11h30. À 12h15, la marche partira du Saint-Mary’s vers le Thabor. À 14 heures, c’est la cérémonie de l’ordination presbytérale de Yudesch Arnachellum au Thabor. Actuellement, des fonds sont nécessaires pour financer des études de deux séminaristes mauriciens et d’un séminariste rodriguais à Nantes. La somme espérée est de Rs 3 800 000. Le public peut faire un don par SMS (Rs 50 par chaque SMS) en envoyant «dio» au 8017 jusqu’au 31 août. Un don par Juice au numéro suivant 5700 0055 avec comme référence MDV36, est aussi disponible. Le public peut également faire un don par virement bancaire sur le compte 010212817. Pour plus d’infos, le site : www.coupdepouceamoneglise.mu.