• Boxe thaï : première édition de «La Nuit des Nak Muay»
  • Badminton : les Internationaux de Maurice à Côte-d’Or
  • Trois univers artistiques à découvrir
  • Handicap et vie professionnelle : un pas de plus vers l’inclusion
  • Mayotte au rythme des crises
  • Une rare éclipse totale traverse l’Amérique du Nord : des Mauriciens au coeur d’un événement céleste spectaculaire 
  • World Thinking Day : les guides et la santé mentale
  • Mama Jaz - Sumrrà : prendre des risques musicaux avec le jazz
  • Karine Delaitre-Korimbocus : Kodel, une nouvelle adresse dans le paysage de Belle-Rose
  • Oodesh Gokool, le taximan attaqué au couteau : «Mo remersie piblik»

Stéphanie de Monaco : «Mon souhait : vivre à Maurice»

Elle n’a pas manqué de visiter les animaux  du Casela, dans l’ouest de l’île.

«Ici, je me ressource et pena problem…» Elle parle le créole, connaît les cultures et les bonnes adresses de l’île où elle vient souvent séjourner. En vacances chez nous cette semaine, avec sa fille Camille, la princesse Stéphanie de Monaco nous a reçus. Elle nous parle de son père, feu Rainier III, de son frère, Son Altesse Sérénissime le Prince Souverain Albert II de Monaco, de son rôle de mère, de ses engagements, de sa passion pour les animaux et de ses projets. Rencontre.

Plus qu’un simple coup de cœur, c’est un véritable coup de foudre. Quand Stéphanie de Monaco parle de Maurice, elle le fait comme s’exprimerait une femme amoureuse : avec beaucoup de tendresse et de passion. Même si elle en parle d’interview en interview, année après année, elle n’a de cesse de revenir sur cette histoire d’amour avec «cette merveilleuse île» qui est aujourd’hui à la base de son équililibre. 

 

Difficile de ne pas lire le bonheur sur son visage lorsque nous la rencontrons dans l’après-midi du mardi 28 février, à Cascavelle. «Je suis une nouvelle fois très contente de venir passer du temps ici et surtout de profiter d’un beau soleil. Je m’inquiétais, il y a quelques semaines, quand je voyais sur le Net qu’il y avait du mauvais temps», lâche-t-elle le sourire aux lèvres, quelques minutes avant que sa fille Camille, 19 ans, n’embarque pour une petite virée en kart. Sera-t-elle aussi de la partie ? «Oh que non ! Je suis là en spectatrice», lâche-t-elle.

 

Naturelle, souriante, relax, spontanée, en petit haut léger et mini short, la princesse en mode vacances – loin des soirées de gala de son très célèbre Rocher à Monaco –, nous reçoit, l’air joyeux : «Je me sens bien. C’est l’effet que l’île a sur moi. Je ne sais pas qui a adopté qui. Si c’est l’île Maurice qui m’a adoptée ou si c’est moi qui l’ai adoptée ! Pour moi, c’est un pays merveilleux. Le charme de l’île, c’est les Mauriciens qui, avec leur accueil et leur gentillesse, me font me sentir bien ici. Je pense qu’on a besoin d’un peu de ça dans notre monde. Maurice, c’est un peu ma deuxième patrie. J’aime bien y revenir parce que je m’y sens bien.»

 

«Préserver l’identité mauricienne»

 

Pour la princesse, Maurice a beaucoup à apprendre à d’autres pays : «Rien que le fait que les différentes confessions religieuses vivent en parfaite harmonie ici mérite que d’autres pays prennent exemple sur Maurice. Certes, il doit bien y avoir des tensions mais tout le monde en tout cas essaie de vivre ensemble et de comprendre et respecter son prochain. Il faut aussi, et je le ressens depuis quelques années, préserver l’identité mauricienne. Il y a eu un gros boom touristique mais je pense qu’il faudrait protéger l’île. C’est un endroit merveilleux et il ne faut pas que ce soit trop abîmé par les touristes. Les gens risquent alors de se sentir lésés et ça va créer un déséquilibre et des tensions. Maurice est dans mon cœur et elle le restera toujours.» 

 

Au fil des années, elle a développé ses habitudes dans l’île : «Quand je viens, certes, je ne rate jamais d’aller au Casela. Quand je peux, je vais voir Chrysalide. J’adore aussi aller au Barachois, entre autres. J’adore ce lieu. J’adore les gato pimanet le vinday ourit. Une des premières choses que je fais quand j’arrive, c’est me jeter à l’eau. C’est quelque chose qui est assez inexplicable. C’est toute l’atmosphère, toute l’ambiance qu’il y a à Maurice qui font que je me sens bien ici. Les plages au sable blanc, il y en a partout dans le monde. J’en ai vu d’autres. Mais ici, je ne sais pas. Il y a quelque chose, peut-être que beaucoup ne le ressentent pas mais moi je le ressens. Quand je viens, c’est comme s’il y a des bras qui me prennent et qui me font sentir qu’ici tout va bien et que je peux me relaxer. Ici, je me ressource et pena problem. J’en ai besoin. Parce que je travaille beaucoup et que ce n’est pas la même ambiance en Europe.» 

 

Son Altesse Sérénissime le Prince Souverain Albert II de Monaco a lui aussi, dit-elle, beaucoup d’affection pour notre île. «Mon frère a aussi un attachement pour Maurice. Certes, il aimerait venir plus souvent mais c’est difficile avec ses obligations. à chaque fois qu’il vient, c’est avec plaisir. Il est très content aussi de mon attachement pour Maurice.»

 

Alors qu’elle vient de fêter ses 52 ans, la princesse Stéphanie de Monaco caresse aussi le rêve de venir un jour habiter dans l’île : «Ce qu’on peut me souhaiter ? Juste que je reste comme ça, avec mes enfants. Que les gens que j’aime soient en bonne santé, qu’ils s’épanouissent, fassent ce qu’ils aiment dans la vie. Que je sois en bonne santé et que je puisse encore profiter de tout ce que je vis tous les jours aussi longtemps que possible et que je puisse venir vivre ma retraite à Maurice définitivement.» 

 

Quelques heures plus tôt, c’est au Casela World of Adventures que la marraine du parc animalier a rendu visite à ses fidèles amis les animaux, comme elle les appelle. «Depuis la création du parc, c’est incroyable le développement qu’il y a eu. Je ne peux qu’encourager ce genre d’initiatives. Tout est bien entretenu, il y a de plus en plus d’animaux. Je sais qu’au Casela, ils ont des moyens, des équipes et des gens compétents dans ce qu’ils font pour les animaux et l’environnement. Le lieu est de plus en plus magnifique et ça se voit parce que l’endroit a de plus en plus de succès et les gens apprécient. Moi, bien évidemment, je suis plus attirée par le côté animaux mais je sais que le parc offre beaucoup d’autres activités pour tout le monde.»

 

Pour Stéphanie de Monaco, Casela est l’exemple même que Maurice «renferme bien des trésors» : «C’est bon pour le pays que les gens à l’étranger pensent qu’il n’y a pas que la plage, la mer et les beaux hôtels ici.  Il y a plein d’autres choses à faire et je pense que c’est important que les gens le sachent.» Affichant fièrement un tigre sur son haut, la princesse, qui est connue pour son engagement en faveur des bêtes, suit de très près l’évolution du parc qu’elle est venue inaugurer il y a quelques années : «Ma passion pour les animaux est une histoire d’amour qui m’a été transmise par mon père (Rainier de Monaco) qui a toujours adoré les animaux. Il y a toujours eu des animaux à la maison. Mon père a d’ailleurs ouvert le zoo qui est à Monaco maintenant. Depuis toute petite, je suis entourée d’animaux.»

 

Aujourd’hui, plus que jamais, elle s’est créée son petit monde chez elle : «De plus en plus, j’ai mes propres petits protégés. J’ai mes éléphants que j’ai sauvés. J’ai mon mini parc à moi. J’ai donc des bêtes qui sont en transit en attendant qu’on les place ailleurs. Chez moi, j’ai des tigres en ce moment, les éléphants sont à demeure, puis j’ai des chèvres, des ânes, des cochons, des poules et, de plus en plus, je crois que je préfère être entourée d’animaux que de personnes malheureusement. Je me dis qu’eux, au moins, ils ne trichent pas. Ce qu’on donne, on le reçoit en retour. Et c’est inconditionnel. C’est le respect mutuel. Chacun respecte l’espace de l’autre et ça se passe bien. Les gens devraient plus vivre comme ça.» 

 

«On lutte pour la même chose»

 

À travers une autre de ses occupations, la princesse se donne aussi beaucoup pour les malades du SIDA. D’ailleurs, elle apporte depuis plusieurs années son soutien à deux ONG de l’île : «Les collaborations, que ce soit avec PILS ou Chrysalide, se passent très bien. Avec PILS, en particulier avec Nicolas Ritter, c’est d’abord une amitié. On lutte pour la même chose. J’ai toujours voulu mettre ma notoriété au service de la cause du VIH. C’est très bien de faire de la recherche. Je respecte tout cela, c’est très bien et d’ailleurs, il en faut. Mais ce qu’il faut surtout, c’est être là pour ces gens qui vivent avec cette terrible maladie et qui sont trop souvent stigmatisés et rejetés par la société. Il ne faut plus cataloguer cette maladie. Les choses ont maintenant évolué. Tout le monde peut être concerné. Il ne faut pas faire de discrimination par rapport à une maladie qui est mieux qu’une autre. Quelqu’un qui souffre a le droit d’être soutenu et on a le droit d’alléger sa souffrance.»

 

Avec l’association Chrysalide qui encadre les femmes en difficulté, la princesse a également tissé des liens très forts : «Je m’entends très bien avec l’association. Je trouve que c’est un très beau projet pour la réinsertion de  ces femmes qui ont souffert et qui ont une vie difficile, souvent liée à la drogue. Mais c’est indépendant de leur volonté, ce n’est pas par choix mais par obligation. Aider à les réinsérer, elles et leurs enfants, je crois que c’est un beau message d’espoir. C’est toujours un plaisir de travailler avec eux. La collaboration date de quelques années et cela va continuer. Je suis très contente.» 

 

Dans ses engagement, en sus de son frère, Stéphanie de Monaco dit pouvoir compter sur ses enfants qui l’épaulent : «Mes enfants me soutiennent et me suivent dans mes engagements, surtout Camille qui m’aide beaucoup. Lors de mon dernier voyage, elle était venue avec moi à Chrysalide et à PILS. C’est important pour moi d’élever mes enfants dans le partage, dans la compassion. C’est d’autant plus important dans ce monde, surtout pour les jeunes, où on a tout en un clic. Tout est rapide, tout est virtuel, artificiel. C’est important de voir les vraies choses de la vie, la vraie souffrance des gens. C’est important pour l’épanouissement d’un jeune de nos jours. Pour moi, j’ai élevé mes enfants d’une manière où on a la chance d’avoir ce qu’on a et où on essaie aussi d’ aider ceux qui en ont moins.» 

 

D’un engagement à un autre, celle qui dit «avoir des journées bien remplies», entre son travail au sein de son organisation Fights Aids Monaco et sa passion pour les animaux, est aussi dévouée aux artistes de cirque :«C’est mon père qui m’a transmis le virus du cirque. Depuis petite, j’ai évolué dans ce milieu, européen ou international. Pour moi, le cirque, c’est un spectacle vivant. C’est en direct, ça ne triche pas. C’est le don de soi pour donner du bonheur aux autres. Et pour moi, c’est une philosophie de vie qu’on devrait avoir. Pour moi, le cirque c’est une forme d’art. Malheureusement, en Europe, ce n’est pas assez considéré comme de la culture. Mais pour moi, c’est de la culture. Ça fait partie de notre patrimoine culturel.» 

 

En attendant de retourner à son train-train quotidien et de se remettre au travail, Stéphanie de Monaco – qui a repris l’avion ce vendredi –, a fait en sorte de faire le plein de soleil et de bien profiter de la petite île chère à son cœur. «Je dis merci aux Mauriciens de m’accueillir et de m’avoir donné autant de belles années ici et encore plein plein d’autres à venir. C’est grâce aux Mauriciens que je suis restée fidèle à Maurice toutes ces années», conclut-elle, tout en pensant déjà à sa prochaine visite qui, elle l’espère, arrivera très vite ! 

 

Histoire d’une princesse

 

Stéphanie de Monaco est la troisième et dernière enfant de Rainier III et de Grace Kelly. Elle est née le 1er février 1965. En 1982, elle est victime d’un accident de voiture avec sa mère Grace Kelly. Elle en réchappe, pas sa mère. En 1986, elle enregistre son premier single Ouragan qui se vend à plus de cinq millions d’exemplaires et reste 10 semaines à la première place du Top 50. Flash, le single extrait de son album Besoin, est aussi un succès. Mariée le 1er juillet 1995 à son garde du corps Daniel Ducruet, elle a eu avec lui deux enfants Louis, né le 26 novembre 1992 et Pauline, née le 4 mai 1994. Quelques années plus tard, après sa séparation de Daniel Ducruet, elle donne naissance à Camille le 15 juillet 1998. Fille qu’elle a eue avec son garde du corps Jean-Raymond Gotlieb.

 

Le Rocher en fête 

 

Son rang royal oblige, la famille princière de Monaco est souvent sous le feu des projecteurs. Elle alimente régulièrement les colonnes de la presse people. Le dernier événement majeur qui a suscité beaucoup d’intérêt reste le mariage d'Albert II de Monaco et de Charlene Wittstock en juillet 2011. Et depuis le 28 février, le Rocher célèbre un heureux événement. La famille princière accueille un nouveau venu. Caroline de Monaco, la grande sœur de la princesse Stéphanie, est à nouveau grand-mère. Pierre Casiraghi et Beatrice Borromeo sont depuis une semaine les heureux parents d’un petit garçon.