• Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion
  • Plusieurs noyades et disparitions en mer : des familles entre chagrin et espoir
  • Mobilisation du 1er Mai : la dernière ligne droite avant le grand rendez-vous
  • Le PMSD secoué : démissions, rumeurs et confusion…

[RENDEZ-VOUS AVEC] Dalida et Robert Furlong : En marche… sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle

S’ils connaissent le parcours, ils se font un plaisir de marcher cette année pour deux ONG.

Quelles que soient les motivations ou le but recherché, le  pèlerinage sur les pas de Saint-Jacques-de-Compostelle est une expérience à vivre. Pour Dalida et Robert Furlong, ce voyage aura plusieurs significations. Alors que le coup d’envoi de leur marche commence le 20 juin en Espagne, ils nous expliquent leur engagement.

«Comme on dit ici, bientôt, lekours pou large», lance un Robert Furlong souriant en parlant de son initiative, Marcher 70 jours pour des enfants en déficit éducatif et sanitaire, en compagnie de son épouse Dalida. «Dans neuf jours exactement, on commencera notre pèlerinage sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.» Le coup d’envoi de la marche est prévu pour le 20 juin. 

 

Quête de spiritualité, exploit sportif ou besoin de sortir du train-train quotidien : les motivations poussant à accomplir cette marche très connue sont presque aussi nombreuses qu’il y a de pèlerins. Mais pour Dalida et Robert Furlong, elle est associée à plusieurs choses. Il y a d’abord leur amour pour la marche, devenue une passion commune depuis leur rencontre en 2004. 

 

Puis, il y a les 70 ans de Robert qui veut immortaliser cette étape de sa vie par cette action riche en émotion. Mais ce que le couple met surtout en avant, c’est son engagement auprès de deux associations pour lesquelles il a eu un coup de cœur. Ce qui les a motivé à marcher et ainsi récolter de l’argent pour le centre Étoile de Mer à Roches-Noires (qui dispense une éducation non-formelle à des enfants) et T1 Diams (pour les malades atteints de diabète de type 1). 

 

C’est donc gonflés à bloc, prêts à vivre de belles choses et galvanisés par leur mission caritative que Robert et Dalida Furlong s’apprêtent à prendre la route. Le point de départ : l’Espagne. «C’est un ami qui nous a donné l’idée. Il nous a proposé d’associer notre projet à des causes. Cela nous a travaillés et on s’est dit : pourquoi ne pas rentabiliser cette marche au profit des ONG ?» explique Robert Furlong. 

 

Le ton posé, avec beaucoup d’élégance et en choisissant chacun de ses mots, il explique sa démarche, sous le regard de son épouse. «C’est pour moi un honneur de faire le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle avec la femme que j’aime», dit-il, de l’amour dans les yeux. 

 

Complices, tous deux marchent aujourd’hui main dans la main et regardent dans la même direction. Cela se traduit par le but qu’ils se sont fixés pour T1 Diams et le centre Étoile de Mer. «Je me réjouis de marcher pour ces ONG qui me tiennent à cœur. J’ai déjà marché pendant 32 jours, il ne me reste qu’à voir si je peux marcher pendant 70 jours. Robert a été un très bon mentor. Comme il y a 10 ans, je vais le suivre. Il est de très bonne compagnie», souligne Dalida Furlong.  

 

«Un cadeau»

 

Si son époux et elle sont aussi motivés, c’est surtout parce que ce sera la première fois qu’ils joindront l’utile à l’agréable. «On est très contents à l’idée de marcher pour des organismes qui oeuvrent dans deux secteurs qui nous tiennent à cœur : l’éducation et la santé. On a ainsi pensé à ces ONG qui encadrent des enfants. Les enfants sont les adultes de demain. Une jeunesse mal éduquée et un mauvaise santé, ce n’est pas bien», explique Robert Furlong.

 

Dalida et lui ne sont pas des novices. «Ma passion pour la marche a commencé peu après notre rencontre, en 2005», explique Dalida. Elle souligne aussi le côté symbolique de cette marche :«Ce pèlerinage est important pour Robert qui fête ses 70 ans. Chaque jour représentera une année de sa vie. C’est un cadeau qu’il se fait.» 

 

Il y a 10 ans, c’est pour un autre anniversaire important qu’ils avaient marché. «Pour célébrer mes 60 ans, on a marché pendant 32 jours et cette année, pour mes 70 ans, on a décidé de marcher pendant 70 jours. Notre motivation en tant que couple, c’est de célébrer cet anniversaire sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Je vous laisse deviner ce qu’on fera pour mes 80 ans», lâche Robert Furlong dans un éclat de rire. 

 

C’est dans la bonne humeur qu’ils finalisent leurs démarches. Car ils veulent surtout se faire plaisir. «Pour nous la marche est une passion et un besoin. Elle occupe une place régulière dans notre vie au quotidien. On aime marcher loin et longtemps. Par exemple, on a accompli, il y a quelques années, un tour pédestre de l’île Rodrigues en faisant 25 km par jour pendant cinq jours. Et en 2007, nous avons marché 950 km sur le Chemin de St Jean, de Saint-Jean-Pied-de-Port en France à Santiago de Compostela en Espagne, en 32 jours», explique Robert Furlong. Il précise que la dimension physique et liée à la santé est aussi présente : «Si c’est bon pour la santé physique, c’est aussi bon pour la santé morale et spirituelle. On essaie toujours de marcher plus loin, à la limite de nos capacités. On ne connaît pas nos limites. Peut-être qu’on le saura bientôt.»

 

«Un don»

 

Quoi qu’il en soit, ils veulent ramener de l’argent aux deux associations. «On va travailler sur du crowdfunding. On a créé un site Internet, www.marcherpourlesenfants.org, qu’on va alimenter tout au long de notre marche. Une page Facebook, Marcher pour les enfants, a aussi été créée. On va essayer de garder un lien constant pendant les 70 jours. Sur le site, à partir d’un lien, https://www.justgiving.com/crowdfunding/dalida-and-robert, la plateforme de financement, ceux qui le veulent pourront donner de l’argent. Au bout de notre voyage, la somme sera comptalisée et répartie entre les deux ONG. Pour nous, un don, qu’il soit petit ou grand, sera utile. On le fait surtout pour ces organisations qui ont besoin d’argent afin de faire avancer leurs causes, leurs projets.»

 

C’est dans deux semaines que Robert et Dalida commenceront leur périple : «Le chemin de Compostelle n’est pas un long fleuve tranquille. On traversera une plaine céréalisée, des sentiers avec des cailloux, de la boue quand ce n’est pas lisse. Mais on va vivre chaque étape intensément.» Pour eux, chaque petit pas est une expérience à vivre : «Quand on commence, il y a la credencial qui est comme un passeport qui doit être estampillé dans les différentes étapes pour attester qu’on fait bien le parcours à pied. La bâton du pèlerin est aussi très important, sans oublier le sac à dos. Nous sommes comme des kourpa avec notre maison sur le dos. On y trouve notre sac de couchage, un kit pharmacie, entre autres nécessités de base.»

 

Chaque journée est riche en découvertes et rencontres sur le chemin guidé par des flèches : «Si on ne trouve pas de flèche, on sait qu’il faut commencer à s’inquiéter. Pour se reposer, on se retrouve dans des auberges où on loue le matelas sans drap et sans oreiller. Puis, il y a des amitiés qui se développent. Durant le trajet, on peut aussi tomber sur un troupeau de moutons ou rencontrer une vache ou un taureau. C’est un folklore. Il y a aussi des pélerins qui meurent car sur le chemin.»

 

Leur devise : que vaudrait la vie si nous n’essayions pas d’aider ceux qui sont dans le besoin ? C’est à cette phrase qu’ils vont s’accrocher pendant 70 jours sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle pour vivre intensément leur passion pour la marche, pour célébrer les 70 ans de Robert et leur amour, mais aussi pour ces enfants et ces malades qui suivront leur aventure.