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Noémie Barragan : La fille qui murmure à l’oreille des chevaux

La jeune femme est venue cultiver sa passion pour les animaux dans notre île avec son compagnon Philippe.

Pousser la porte de chez elle, c’est risquer de se retrouver nez à nez avec un grand étalon ou plusieurs chevaux qui vivent chez elle et qui font partie de sa famille. Mais pas de panique ! Ils sont tous dociles et cohabitent parfaitement avec les humains. On suit la cow-girl qui nous invite à découvrir son arche de Noé dans l’est de l’île.

Elle connaît chacun de leurs prénoms. Elle les reconnaît même à leur hennissement. Les yeux fermés, Noémie Barragan, 26 ans, est capable d’identifier tous ses chevaux, tant le lien qui la lie à eux est fort. Cookie, Tonnerre, Karmen, Roméo, Bonbon, Vinci et Dino (venant de France, des États-Unis ou encore du Maroc) sont quelques-uns de ses protégés. Entre eux et elle, c’est toute une histoire. 

 

C’est en passant un grand portail à l’entrée du village de Belle-Mare que l’on atterrit dans le domaine (de 20 arpents) qui abritait auparavant l’ancienne prison du village. Au détour d’une grande étendue de verdure, nous retrouvons Noémie Barragan en véritable cow-girl. Il y a un an, elle a décidé de venir s’installer à Maurice. Comme elle ne fait jamais les choses à moitié, elle emmène avec elle son compagnon Phillippe Parroneau (chirurgien-dentiste), sans oublier ses fidèles amis, ses chevaux, pour commencer une nouvelle vie. 

 

«Mon compagnon et moi connaissions Maurice de par la plongée sous-marine. Nous avons eu un coup de cœur pour ce pays, pour la gentillesse de ses habitants, son accueil, la beauté de ses paysages, son climat tropical mais tempéré»,confie la jeune femme, entre deux caresses avec Karmen, sa jument. Cette dernière est entourée d’autres chevaux qui, en pleine liberté, côtoient des chiens (Chanel, Attila, Cléopâtre, Falco ou encore Ashley), une chèvre qui, à force de vivre avec les toutous, se prend pour un des leurs, des chauves-souris, des oiseaux et des tortues. Dans ce refuge, les animaux sont considérés commes des membres à part entière de la famille de Noémie et Philippe. 

 

«Nous sommes venus au mois d’avril 2016 pour étudier en profondeur les possibilités d’accueil, se mettre en contact avec les différents ministères, et rencontrer les professionnels de la filière équine afin d’organiser notre arrivée et celle de nos dix chevaux. J’en ai plusieurs, venant de pays différents : France, Maroc, Portugal, USA, Hollande, Angleterre. De races et robes différentes aussi, allant du mini qui toise 80 cm au géant de 1m89 au garrot», raconte notre interlocutrice.«Vous imaginez bien qu’une aventure où nous allions traverser la planète avec nos trois chiens, notre chat, notre perroquet Ara Ararauna et dix chevaux relevait d’une mission quasi impossible. Heureusement, nous avons rencontré comme interlocuteurs de nombreuses personnes pleines de bonne volonté et prêtes à nous aider.» 

 

Son coup de cœur pour les chevaux, elle l’a eu très tôt. Enfant, elle est vite fascinée par ces majestueux animaux qui ne peuvent qu’attirer le regard sur leur passage. Il n’en fallait pas plus pour déclencher chez elle ce coup de foudre qui ne l’a plus jamais quittée. «J’ai toujours été passionnée par les animaux ayant eu la chance de grandir parmi eux. Je me suis toujours sentie aimée et protégée à leurs côtés. Les chevaux m’ont toujours fascinée car nous avons presque oublié combien ils étaient grands,  puissants et  intelligents, et qu’ils peuvent accepter sur leur dos un autre animal tellement plus faible, nous, humains. Un proverbe espagnol dit que le cheval vaut plus que la richesse.»

 

John, Kunal, Ivana et Ajay, son personnel qu’elle appelle «les membres de sa famille», contribuent au bon déroulement de l’arche. Depuis l’année dernière, Noémie cultive sa passion et a donné vie à son arche de Noé sous le ciel mauricien. «J’ai eu la chance, en France, de gérer et posséder trois écuries. Tous ceux qui ont des animaux dans leur vie savent qu’il est compliqué de planifier des vacances ou des week-ends en amoureux. Ce qui m’a coûté, dans ma vie personnelle, deux séparations avec mes compagnons de l’époque, qui ne partageaient pas complètement ma passion.»

 

Des projets, elle en a plein et tous sont en lien avec son amour pour les animaux. «Comme projet à Maurice, j’aimerais développer des spectacles équestres pour les hôtels, des locations d’animaux pour des tournages cinématographiques, des animations de poneys pour les Kids Club des hôtels, la participation de chevaux avec plusieurs thèmes pour des mariages, des stages d’entreprises qui, aujourd’hui plus que jamais, travaillent sur les clés qui suscitent la confiance et l’adhésion, la motivation individuelle et l’enthousiasme collectif.»

 

Elle souhaite aussi que ces chevaux participent à des compétitions de jumping : «Nous recherchons des cavaliers qui seraient intéressés de développer leur technique équestre, de partir en compétition ou d’apprendre de nouvelles disciplines comme le TREC, idéal pour des cavaliers qui aiment partager plusieurs disciplines à la fois. Dans les projets les plus fous, j’aimerais trouver des partenaires pour créer une sorte de village racontant l’histoire de Maurice avec des spectacles à cheval.»

 

Ce sera sa façon à ellede réaliser un vieux rêve. Elle qui ne se lasse jamais de murmurer à l’oreille de ses amis les chevaux.