Il savoure les petits bonheurs, met de côté les grandes illusions et mène une vie réglée comme du papier à musique. Musicien-chanteur, compositeur-arrangeur, professeur de solfège, d’harmonie et de culture rythmique. Zoom sur un homme orchestre…
Il fait comme l’oiseau. Il vit de beaucoup d’amour et de… musique et rien ne l’empêche d’aller plus haut. Jamais. C’est ainsi que Nicolo Louis, alias Nick Stern, s’est construit au fil des années. À coups de mots et de notes, il s’est laissé porter dans des pyrotechnies rythmiques qui ont fait de lui l’homme orchestre qu’il est aujourd’hui.
Musicien-chanteur, compositeur-arrangeur, professeur de solfège, d’harmonie et de culture rythmique, Nicolo, ou plutôt Nick, fait partie de ceux qui ont grandi bercés par la musique qui les a nourris.
«Mon père, Gaëtan Louis, était violoniste et joueur de tuba dans la fanfare de la police à Maurice dans les années 60. Mes parents sont partis en France au début des années 70 alors que je n’avais que 4 ans. Pendant toute mon enfance et mon adolescence j’ai baigné dans un environnement musical. J’ai étudié le violon au conservatoire de Poissy, dans les Yvelines, ensuite au conservatoire Léopold Bellan, à Paris. Dans les années 90, je suis parti à Londres pour étudier l’écriture, l’harmonie, l’arrangement et l’orchestration», nous confie le musicien qui a construit toute sa vie autour de cette forme d’art qui l’accompagne,
dit-il, dans tout ce qu’il fait.
«J’ai été très tôt passionné par le jazz. J’ai participé en tant que chanteur à des jam sessions et autres festivals. Ensuite, j’ai été chanteur ténor dans le groupe vocal YEP. Depuis trois ans, je suis chef de chœur d’une chorale de jazz vocal Jazzalam (www.jazzalam.com) et professeur de l’ensemble jazz vocal à l’Association des cours d’adultes du conservatoire du 10e arrondissement à Paris (http://www.coursmusiqueparis10.com/pages/cours/jazz-et-musiques-actuelle...)»
«Mon expérience»
Voulant à tout prix se faire une place dans ce monde, Nick n’a jamais hésité à mettre toutes les chances de son côté. «Mon expérience m’a amené à constater que les différents systèmes d’enseignement du solfège étaient parfaits pour le développement musical individuel mais qu’il manquait des outils pour aider les musiciens à travailler ensemble : pauvreté de la lecture, du rythme, pas ou peu d’écoute des autres musiciens. Le solfège étant le fondement de toute musique, il est important de posséder une solide et sérieuse formation.»
Avant-gardiste et voulant toujours se surpasser, il choisi très vite d’avancer tout en se distinguant. «En collaboration avec un ami musicien, Yves Teslar – musicien-batteur mais également professeur de la culture rythmique, de solfège et de batterie au Centre d’information de la musique (CIM) à Paris depuis 1983 –, nous avons conçu une technique qui permet aux musiciens et chanteurs de consolider les éléments essentiels de la musique afin de mieux comprendre les mécanismes du langage musical. Nous expérimentons depuis quelque temps à Paris l’enseignement de cette nouvelle technique : Ateliers Musique - Le chant et le rythme à la portée tous. Notre ambition est de donner envie d’apprendre et de construire la musique en groupe. La musique n’a pas besoin d’ego mais d’échos.»
Bien que vivant de sa passion loin de son pays natal, Nick conserve Maurice dans une place très importante dans son cœur. Jamais n’hésite-t-il à y retourner, dès que l’occasion se présente, comme ce fut d’ailleurs le cas, il y a quelques semaines. «J’ai passé d’excellents moments lors de mes récentes vacances à Maurice. Même si je suis parti de Maurice très jeune, mon parcours musical a été, au fil des années, façonné et enrichi inconsciemment par le séga. Le séga et le jazz sont tous deux des rythmes ternaires qui sont fédérateurs et qui rassemblent les gens. Je trouve qu’à Maurice existe une riche culture musicale africaine, occidentale et orientale. La pratique de la musique devrait être systématique pour les jeunes et accessible à tous car elle est est un puissant vecteur de partage et d’unité.»
De nouveau dans son pays d’adoption, il continue son parcours musical. Déterminé, il se donne les moyens de réussir en s’appliquant à fond dans tout ce qu’il entreprend. Du reste, il sait que chaque individu est maître de son destin. C’est, selon lui, le secret du bonheur. Lui, qui fait toujours comme l’oiseau et qui vit d’amour et de beaucoup de musique…