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Mathieu Malherbe : Mes amis les bêtes

Le Conservation & Research Officer du Casela est l’un des rares éthologues de Maurice. Sur la photo, il pose avec des loriquets d’Australie.

C’est l’histoire d’un amoureux des animaux qui a décroché le Best Paper Award grâce à une présentation sur la conservation des geckos de Maurice en Afrique du Sud. Petite expédition dans le monde du Conservation & Research Officer à Casela.

Ils’adresse à eux comme s’il parlait leur langage. Il les regarde dans les yeux, leur sourit, a des gestes tendres envers eux et engage même avec eux des conversations qui peuvent durer encore et encore. C’est comme ça dans son petit monde… dans son univers où les animaux ont une place de choix. Car Mathieu Malherbe, 24 ans, est Conservation & Research Officer à Casela World of Adventures, une carrière qu’il a choisie pour être au service de ses amis pas comme les autres. 

 

Et dans la volière, le jeune homme cultive des relations très particulières avec des espèces variées de la faune très riche de ce zoo local de l’ouest du pays. Entre les chants d’oiseaux, les bruits des cours d’eau et autres ambiances qui animent le Casela, Mathieu est dans son élément. Attentionné mais aussi très professionnel, c’est avec Momo, un perroquet gris, qu’il communique en ce mercredi après-midi. Le ton est posé, l’approche méthodique et tout se passe dans la convivialité.

 

«Momo vientprendre des cacahuètes», lance-t-il à l’oiseau parleur qui, un peu taquin, préfère le saluer de son perchoir. «Il fait son difficile aujourd’hui», lâche Mathieu qui a rejoint la grande famille de Casela il y a un an. Si avant, il rêvait d’une carrière de vétérinaire, le jeune homme a finalement trouvé sa voie, toujours dans le monde des animaux, qui le mène chaque jour à vivre des expériences nouvelles et à nouer des liens avec des bêtes qui, dit-il, ont tout à fait leur place dans notre île. Il mène sa barque fort d’une licence en biologie des organismes, des populations et des écosystèmes, et d’un master en éthologie, l’étude du comportement animal et humain.

 

«Je m’occupe notamment du programme de reproduction des espèces dans le parc et de leur bien-être. J’observe leur comportement, notamment les stéréotypes chez certains animaux qui, par exemple, peuvent vouloir traduire un mal-être en répétant certaines actions. Je suivais d’ailleurs récemment notre hippopotame nain Athéna qui n’allait pas très bien mais depuis, ça va mieux. Je travaille aussi sur le programme de sensibilisation et d’éducation pour les plans de recherche», explique cet habitant de Flic-en-Flac, avec beaucoup de passion. 

 

C’est justement son amour pour les animaux qui l’a poussé à participer à la conférence annuelle de la Pan-African Association of Zoos and Aquariums (PAAZA) en Afrique du sud et à se distinguer en décrochant le Best Paper Award grâce à sa présentation sur la conservation des geckos de Maurice : «Les espèces présentes à Maurice sont en danger ; j’ai donc établi un projet qui sera bientôt implémenté dans le parc. Il s’agira de travailler sur leur reproduction en captivité, sur un projet de reforestation mais aussi de développer une phase d’éducation et de sensibilisation auprès de nos visiteurs.» En fin connaisseur qui maîtrise bien son sujet, il cite l’Ornate Day Gecko, le Low-Land Forest Day Gecko, l’Upland Forest Day Gecko et le Blue-Tale Day Gecko. Il est prêt à tout, dit-il, pour que ces espèces se sentent bien. 

 

C’est pour Mathieu une grande fierté et un immense honneur d’avoir pu s’illustrer lors de la conférence : «Il y avait des grands zoos de plusieurs grands pays et je suis très content d’avoir pu attirer l’attention sur un sujet qui me tient à cœur.» Son objectif : continuer à informer sur les dangers qui guettent nos amis les bêtes sans oublier le volet éducation qui est, pour lui, très important : «Il y a beaucoup de choses que les Mauriciens ne savent pas. Par exemple, il y a un boa, une espèce de serpent endémique de notre île.»

 

Étant l’un des rares éthologues de l’île, Mathieu, très motivé, s’occupe de tous les pensionnaires du Casela avec le même intérêt. La preuve : sa relation avec Momo le perroquet ou ses amis les loriquets d’Australie qui traduit la belle histoire d’amour entre lui et ses amis les bêtes.