• Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion
  • Plusieurs noyades et disparitions en mer : des familles entre chagrin et espoir
  • Mobilisation du 1er Mai : la dernière ligne droite avant le grand rendez-vous
  • Le PMSD secoué : démissions, rumeurs et confusion…

Khalid Tegally : En tête-à-tête avec le nouveau président de l’Equal Opportunities Commission

Son parcours, ses nouvelles fonctions, ses priorités : celui qui succède à Brian Glover à l’Equal Opportunities Commission se dévoile. Rencontre.

Ildéboule avec du retard en s’excusant. D’emblée, il précise ne pas trop aimer parler de lui, ni les exercices d’interview : «J’ai toujours été comme ça. Je n’aime pas trop être mis en avant.»Mais comme son actualité oblige – il vient de prendre, à 67 ans, la tête de l’Equal Opportunities Commission (EOC) –, Khalid Tegally, qui fêtera son anniversaire dans quelques jours, a dû revoir ses «principes»,dit-il, pour expliquer sa nouvelle mission, sa vision des choses. Lui qui veut, précise-t-il,  ramener le principe de conciliation à la commission.

 

À sa gauche : une pile de dossiers. À sa droite : d’autres documents empilés dans son bureau, au 1er étage du bâtiment Belmont House, à Port-Louis, qui témoignent du travail qui l’attend : «On a du pain sur la planche !»S’exprimant tantôt en anglais, tantôt en français, l’ancien senior magistrat – ex-député MMM de la circonscription no2 (1983-1987), qui a également servi comme président du Tax Appeal Tribunalet duTribunal d’Arbitrage permanent – qualifie sa nomination de «grâce»et de nouvelle corde qu’il ajoute à son arc. Lui qui a un riche parcours dans le judiciaire. «C’est une grande responsabilité !»

 

S’il accueille sa nomination avec beaucoup d’enthousiasme, il sait que les défis sont nombreux. S’agissant des high profile casescomme celui de Youshreen Choomka (les interrogations tournent autour de la participation de laChairpersondu boardd’une entité gouvernementale à un exercice de recrutement pour le poste de directrice dudit organisme), Khalid Tegally promet qu’il procédera selon une politique de first in, first out : «Ma priorité, en prenant mes nouvelles fonctions, a été la mise en place des guidelinespour le bon déroulement du travail. C’est ainsi que nous travaillons sur des dossiers qui sont là depuis 2012. Je vais donc adopter une politique de “first in, first out”. Trop de cas sont en souffrance. Des gens sont dans l’attente de réponses et en conformité avec l’esprit de la loi, la commission tentera surtout de trouver des terrains d’entente entre les différentes parties.»

 

Des principes

 

Il dit avoir trois mots d’ordre : «Optimisme, rigueur et sérieux.»Des principes de vie qui l’ont guidé tout au long de sa vie. Pesant chacun de ses mots, Khalid Tegally estime qu’il est nécessaire de prendre du recul pour enquêter sur les différents cas. Pour lui, son expérience en tant qu’ancien magistrat ne peut qu’être un atout : «Je ne vais certainement pas pouvoir tout régler comme par magie ou encore faire des miracles, mais je vais me donner, tout en mettant mon expérience à contribution pour essayer, tant bien que mal, de trouver des solutions.»

 

Il ne souhaite pas aborder le départ de son prédécesseur Brian Glover, qui en a été informé tard dans la nuit du 29 avril par le biais d’une lettre déposée à son domicile par des policiers. «C’est triste»,dit-il seulement. Il préfère s’attarder sur son objectif au sein de la commission : aller vite, autant que possible. «Tous les dossiers seront traités avec le même sérieux et avec objectivité.» Doté d’une bonne humeur communicative, vif et cordial, il enchaîne tout ce qu’il fait avec un grand sourire : les réunions, les comités ou encore les interviews dans la presse, glissant ça et là des anecdotes, tout en précisant sa pensée à grand renfort d’images rigolotes : «Quand je ne suis pas chez moi, j’aime m’occuper de mon jardin. Mo bien kontan balie la kour.Je ne sais pas si mes nouvelles fonctions me permettront de continuer à le faire.»

 

S’il reste reservé concernant ses activités personnelles, Khalid Tegally s’attarde davantage sur son métier. Lucide, amoureux de la dialectique et du combat juridique, il maîtrise, à l’entendre, sa profession à la virgule près. «J’estime être un homme heureux. J’ai prêté serment en 1972 et j’ai été nommé magistrat à l’âge 42 ans. J’ai fait mon petit bonhomme de chemin et je suis retourné au barreau à l’âge de 56 ans.»Mais sa famille est aussi à la base de son équilibre. Il est marié à Hazra, ex-fonctionnaire, père de quatre enfants – Sameer, (avocat dans l’offshore), Reyaz (étudiant en droit et travaillant dans l’offshore aussi), Oumera (qui vit en France) et Roumanah (qui vient d’avoir sa maîtrise en France et qui vit à Dijon) – et grand-père de deux petits-enfants.

 

Son plus grand défaut ? On lui reproche souvent sa «franchise».Mais c’est plus fort que lui : «à la maison, ça a toujours été une nécessité : pouvoir tout se dire et aborder tous les sujets. C’est pour cela que j’ai fait en sorte de dîner tous les soirs en famille quand mes enfants étaient à la maison.»

 

Depuis une semaine, il a commencé une nouvelle mission. Et c’est, dit-il, avec sa franchise qu’on lui connaît, et surtout les valeurs qui l’ont toujours accompagné, qu’il espère avancer pour être à la hauteur de sa nouvelle tâche.