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Ismael Chanel et ses vidéos qui font le buzz sur Facebook

Une blonde en sari avec une moustache et une barbe ! Vous en connaissez beaucoup ? Si vous voulez la découvrir, rendez-vous sur la page Facebook d’Ismael Chanel, un jeune Mauricien qui vit en France et dont les vidéos font le buzz.

À l’heure de l’interview (vers 22 heures jeudi soir), il se trouve dans une boutique à choisir un highlighter. Il s’excuse de ce contre-temps mais sa passion oblige, il explique qu’il lui faut impérativement se procurer quelques produits pour les besoins de sa future vidéo. «Je cherche quelque chose de très flashy, un maquillage donnant sur un ton un peu cuivré à mettre sur les pommettes, un peu à la Rihanna quoi», dit-il à la vendeuse. «Je voudrais aussi un pinceau éventail», ajoute-t-il.

 

Lui, c’est Ismael Chanel. Beaucoup de Mauriciens le suivent sur sa page Facebook (Ismael Chanel). Dans ses vidéos, il se dévoile sous les traits de divers personnages, hommes ou femmes, et aborde plusieurs sujets, souvent de façon caricaturale, souvent de manière exagérée, avec l’humour comme fil conducteur. Et pour se glisser dans la peau d’Emilie, d’Ameenah, de Sushila ou encore de la belle-fille qui ne s’entend pas avec sa belle-mère, Ismael n’hésite pas à donner beaucoup de lui-même, d’où sa présence en ce jeudi après-midi (heure française) dans cette boutique à choisir des produits cosmétiques qui lui permettront d’être en phase avec ses personnages.

 

Vous l’aurez compris, c’est de France, où il vit, que le jeune homme, d’origine mauricienne, poste ses vidéos qui sont, pour lui, une façon de raconter la vie différemment. «Je suis Ismael Chanel, un nom d’emprunt que j’aime bien et que j’ai choisi de prendre pour ma page Facebook, et j’ai 33 ans. Je ne suis pas un comique, encore moins un imitateur et un comédien, je suis juste quelqu’un qui aime faire des vidéos drôles pour raconter des histoires», dit-il pour se présenter. Tout a commencé au début de 2014 quand, inspiré par une femme qui postait souvent des selfies, il décide de la cariturer dans une vidéo pour lui donner des conseils sur la façon de se prendre en photo : «Elle tenait mal son téléphone et la vidéo était juste un coup de gueule pour lui dire de bien le tenir quand elle fait des selfies. Ces clichés ne la mettaient absolument pas en valeur et pourtant, c’était une belle femme.» C’est alors qu’est né le clip Selfie dindon.

 

Les premiers likes arrivent alors très vite et pour Ismael, dont la démarche est purement récréative, l’accueil de son premier sketch par les amis qui étaient sur sa page est encourageant. De là, suivent d’autres vidéos, d’autres séquences, d’autres moments drôles mettant en scène des situations cocasses, allant de l’ambiance dans un centre d’appels au coup de fil inquiétant d’une patiente au cabinet d’un médecin : «Je m’inspire de tout ce qui m’entoure mais aussi de l’actualité mauricienne. Par exemple, j’ai voulu reproduire dans une vidéo le maquillage d’Ameenah Gurib-Fakim qui a bien occupé l’actualité ces derniers temps.»

 

C’est chez lui, dans sa salle d’eau, avec son téléphone portable, qu’Ismael se met en scène. Et c’est avec des gestuelles, des intonations de voix, des expressions faciales, des dialogues et dans sa langue maternelle, le créole, que le jeune homme exprime sa créativité : «Je n’écris jamais mes textes. Je pense à un scénario, je m’équipe de quelques artificices et je tourne. Je ne fais jamais de montage, mes clips sont tournés d’un seul trait.» C’est après que deux de ses amis «très populaires» ont partagé une de ses vidéos que le jeune homme a vu son nombre de followers augmenter considérablement : «J’ai été très surpris car je ne cherche absolument pas à avoir beaucoup de likes. Mes vidéos m’aident à m’exprimer sur certains sujets et à être en phase avec moi-même. J’ai payé cher ma liberté, qu’on ne me dicte pas ce que je dois faire, dire ou porter sur mon Facebook.» C’est souvent grimé en femme avec perruques, bijoux, maquillages et autres accessoires, qu’Ismael se dévoile. Parmi ses derniers tournages : la fille qui se coiffe comme Sailor Moon, l’employée de maison dont les patrons ne se douchent pas, entre autres clips à découvrir sur sa page. Même s’il connaît actuellement une petite popularité – en termes de likes, de shares et de commentaires, le jeune Mauricien ne cache pas recevoir aussi des critiques.

 

Aujourd’hui, porté par les encouragements, il est déterminé à continuer avec ses vidéos, tout en s’inspirant de l’actualité. Motivé, celui qui dit n’avoir rien à perdre, souhaite plus que tout aller au bout de ses rêves et il compte amener avec lui tous ses personnages, ses perruques, ses histoires et son humour…