Cette habitante de Cité La Cure a échappé à la mort mais celle-ci a emporté son fils aîné venu à sa rescousse alors qu’elle avait reçu un choc électrique. Récit.
La tête baissée. Le regard dans le vide. Rosinette, 52 ans, essaie de faire front face à la terrible épreuve qui se présente à elle. Mais elle n’y arrive pas. La perte de son fils aîné MacDenis, âgé de 18 ans, est trop dure à supporter. Et à son immense peine s’ajoute un lourd sentiment de culpabilité. Son enfant est mort en lui portant secours. Elle faisait la lessive dans la salle de bains lorsqu’elle a reçu une décharge électrique avec un conduit d’eau. Le drame s’est déroulé en début de soirée, le samedi 10 juin, chez les Milazar à la NHDC de Cité La Cure.
Rosinette, la gorge serrée par l’émotion, raconte. «Je suis rentrée du travail vers 17 heures. L’incident s’est produit peu après 18h30 lorsque je faisais la lessive dans la salle de bains. Je plongeais du linge dans la cuvette lorsque j’ai reçu une décharge électrique. Je ne sais toujours pas comment cela a pu se produire.» Alerté par ses cris, son plus jeune fils, MacDenel, 13 ans, accourt à sa rescousse mais reçoit lui aussi une forte décharge. «Il a fait de son mieux pour me sauver», se souvient Rosinette.
MacDenis est lui aussi arrivé peu après et a reçu un choc lorsqu’il est tombé sur le sol après avoir glissé. «Je vibrais. Je hurlais. Je suppliais MacDenel de partir. Il m’a parlé dans une langue incompréhensible et s’est mis à répéter “Ave Maria” à trois reprises avant de partir. MacDenis, de son côté, avait déjà fermé les yeux.» L’époux de Rosinette, MacDonald, et son fils cadet, MacDoni, 14 ans, étaient absents de la maison à ce moment précis.
Mandé sur place, le personnel du SAMU n’a pu que constater le décès de McDenis. Rosinette s’en est sortie sans blessure grave mais a été admise à l’hôpital Jeetoo en même temps que son benjamin qui a, lui, dû recevoir des soins à la Burns Unit. Son état n’inspire cependant aucune inquiétude. Mère et fils ont été autorisés à rentrer chez eux, le lendemain, pour assister aux funérailles de MacDenis. Le rapport d’autopsie indique que le jeune homme a rendu l’âme suite à un cerebral and pulmonary oedema dû à l’électrocution.
MacDenis fréquentait le collège Père Laval où il devait participer aux examens du School Certificate en novembre. «Il était exemplaire. Je n’ai jamais eu de problèmes avec lui. On était comme deux amis. Mon fils MacDenis ne méritait pas de mourir ainsi mais il est mort en héros», pleure Rosinette.
Ses fils et elle sont originaires de Montagne Disab à Rodrigues. Ils se sont installés à Maurice depuis trois ans. Son époux MacDonald, un maçon, faisait, lui, le va-et-vient entre les deux îles depuis plusieurs années. «Je pense que mon fils avait le pressentiment qu’un malheur allait lui arriver. Il était très pieux. Sa Bible était son livre de chevet. Il me parlait en parabole. Il n’arrêtait pas de me dire depuis quelques semaines qu’un vrai Rodriguais se devait de rester sur sa terre natale. Il rêvait de retourner à Rodrigues. Malheureusement, il est mort avant de réaliser son rêve.»