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Anne-Marie Venpin : Mes souvenirs de fêtes du Printemps

Elle est l’heureuse maman de cinq fils et grand-mère de sept petits-enfants.

Elle se souvient de ses virées dans la localité de son enfance, une lanterne à la main, des échanges de Hung Pao, de la préparation du repas familial, de l’ambiance autour de la table et des histoires de ses parents venus de Chine lorsqu’ils parlaient des traditions autour du Nouvel an chinois. La très connue octogénaire de China Town nous raconte son enfance, entre autres.

Dans ses yeux : des étincelles. C’est comme ça à chaque fois qu’elle repense à son enfance, qu’elle se replonge dans ses souvenirs et se revoit toute petite arpentant la rue David à Port-Louis. Elle repense aussi à ces «instants bénis», ces moments partagés, ces histoires héritées et ces traditions apprises de ses parents Tam Shi et Lai Cheong, venant de la Chine, qui après avoir posé leurs valises à Maurice ont reproduit leur pays d’origine dans leur petite maison. Wong Kam Venpin, plus connue comme Anne-Marie Venpin, figure incontournable de China Town, s’en souvient très bien.

 

Malgré son âge avancé, cette petite bonne femme, connue pour être un puits de connaissances, est sur tous les fronts ou presque. Tantôt à donner des cours de tai-chi, tantôt à prendre des cours de modelage ou de peinture sur toile et sur verre, celle qui croule sous des récompenses pour ses talents divers, pour l’écriture notamment, est aussi très appréciée pour son sourire et sa gentillesse, qui font que beaucoup l’adoptent et la considèrent comme une super mamie.

 

Sa bonne humeur communicative, son regard qui apaise et sa voix chaleureuse et captivante sont autant de qualités qui font qu’on la qualifie de grand-mère généreuse qui adore partager, comme elle l’avoue elle-même, qu’il s’agisse de son vécu ou des anecdotes qu’elle ressort souvent pour illustrer une situation, par exemple : «J’ai aujourd’hui 84 ans et dans ma tête, dans mes souvenirs, tout est encore frais.»

 

Installée chez elle, à la rue David (non loin de là où elle a grandi), dans sa vieille bâtisse dont les façades en pierres taillées et autres pavés ont été témoins de bien des choses au fil des années, l’octogénaire cultive ses souvenirs ainsi que ses nombreuses plantes, et s’occupe de ses chiens qu’elle chérit, dit-elle, avec beaucoup d’amour.

 

Dans son petit cocon qui abrite un chaleureux bric-à-brac fait d’objets qui ont jalonné sa vie, Anne-Marie emprunte régulièrement les chemins du passé pour raconter ses histoires de petite fille à qui veut l’entendre. Elle n’a rien oublié de ce qui faisait son enfance, même si beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis.

 

Maman de cinq fils et grand-mère de sept petits-enfants, veuve depuis une trentaine d’années, Anne-Marie Venpin est une véritable mémoire vivante, une fine observatrice, souvent caustique, qui manie habilement l’humour et l’autodérision. Elle fait partie de ces gens qui ne veulent pas déposer, avant l’heure, leurs armes de citoyens engagés dans la vie associative. Elle n’hésite d’ailleurs pas à donner son avis ou à éclairer de ses lumières ceux qui font appel à elle pour un avis ou un conseil.

 

En ce moment, elle est, évidemment, très sollicitée pour parler de la fête du Printemps. Pour répondre, il lui est impossible de ne pas revenir à ses jeunes années : «Avec mes parents, on vivait à China Town comme si on était en Chine. À un moment, on ne parlait que le chinois à la maison. Mes parents m’ont toujours raconté qu’ils étaient venus à Maurice dans le but de travailler pour ensuite retourner dans leur province. C’est pourquoi ils avaient jugé bon de ne pas nous faire apprendre, mes huit frères et sœurs et moi-même, une autre langue. Ils ont changé d’avis à la Seconde Guerre mondiale. Ils ont choisi de rester et j’ai intégré l’école des sœurs.»

 

Menu végétarien

 

Si ses parents, qui géraient un commerce familial à China Town, lui ont inculqué les «bonnes valeurs» qui l’ont aidée à se construire, ils lui ont surtout beaucoup appris en termes de traditions : «Ce que je retiens de mes parents, c’est que la fête du Printemps est surtout une fête familiale. Ils me parlaient très souvent de la vie dans leur petit village, de l’usine de soie où ils travaillaient, sans oublier les fêtes là-bas. Depuis, j’applique tout ce que j’ai appris d’eux et j’ai toujours enseigné à mes enfants les mêmes choses.»

 

Se rappelant les fêtes du Printemps d’antan, Anne-Marie Venpin, qui a fait un pèlerinage au pays de ses parents il y a quelques années en hommage à leur mémoire, se revoit dévalant les rues de sa localité, sa petite lanterne à la main : «On était en petits groupes et on allait transmettre, en chantant, nos vœux aux voisins.»

 

Si les rites, offrandes et autres prières sont importants, elle retient surtout ces moments passés en cuisine : «Il fallait préparer un menu végétarien avec neuf ingrédients dont chacun symbolise quelque chose.»Elle cite le champignon, le vermicelle, le concombre chinois, entre autres ingrédients et mets, sans oublier les gâteaux «la cire» et autres friandises qui rassemblent la famille autour d’une table : «Tout se déroulait dans la joie et la bonne humeur.»

 

D’autres rituels, impliquant des bâtonnets d’encens, des graines de pastèque ou encore les fameuses enveloppes rouges, les Hung Pao,sans oublier les pétarades et autres danses du lion et du dragon, font aussi partie des choses qu’elle perpétue toujours avec ses enfants. «C’est vrai que les choses ont évolué avec le temps. La modernité a pris le dessus dans certaines pratiques mais, avec mes enfants, on se fait un point d’honneur de ne pas rater le déjeuner familial traditionnel en famille. Je vais d’ailleurs préparer tous les plats et, avant de passer à table, mes enfants vont faire sonner les pétarades. Bien sûr, on aura tous ce jour-là une pensée pour les ancêtres et après, je vais les laisser aller fêter à leur façon. Mais avant, la rencontre familiale est primordiale», conclut madame Venpin, le sourire aux lèvres et des étincelles dans les yeux.

 


 

Sous le signe du singe

Du fun et de l’action ! Pour la nouvelle année chinoise qui commence demain, lundi 8 février 2016, pour finir le 27 janvier 2017, la médium internationale Christine Daguy avait passé en revue l’année du Singe dans notre édition du 3 janvier dernier. «Nous passerons ainsi d’une année Yin plutôt zen à une année Yang plutôt tonique, active, positive, orientée vers la vie sociale et le monde extérieur. L’année du Singe sera une année inattendue et détonante, axée sur la carrière et l’innovation. L’ambiance sera à l’optimisme, à la débrouillardise, aux prises de risques et à la décontraction aussi bien dans la vie professionnelle que personnelle», souligne-t-elle. à découvrir les prévisions signe par signe sur le lien suivant : http://issuu.com/5plusdimanche/docs/guide_astro_2016.