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Visite du Sensei Saturo Tobioka : Des Mauriciens formés au kendo

Le technicien nippon en compagnie de ses stagiaires mauriciens.

Art martial japonais très connu en Asie, en Europe et en Amérique, le kendo, escrime japonaise pratiquée par les samouraïs, a, depuis peu, fait son entrée à Maurice. Dans le but de promouvoir ce sport, le sensei Saturo Tobioka était à Maurice cette semaine pour animer une formation à l’intention des adeptes de ce sport.  

Vêtu de noir, le bokuto (une version du katana, sabre japonaise, mais en bois) à la main, le sensei Saturo Tobioka explique l’art du kendo à une vingtaine de stagiaires. Le technicien nippon a dirigé cette semaine un séminaire de trois jours sur la maîtrise de l’escrime au sabre, pratiquée autrefois par les samouraïs au Japon.

 

Le kendo est aujourd’hui un art martial mais aussi un sport très réputé au pays du Soleil levant de même qu’en Asie, en Europe et en Amérique. Ce sport a depuis quelques mois pris son envol à Maurice, à travers la création de la Fédération de Kendo et espère se propager encore plus à travers le pays.

 

Mais tout développement nécessite des bases solides et il faut des personnels qualifiés. C’est dans cette optique que le maître japonais a fait le déplacement à Maurice. Du haut de ses 63 ans, le sensei est détenteur d’un 6e dan et compte une cinquantaine d’années de pratique au kendo. Gentil et fort aimable, nous l’avons rencontré, jeudi après-midi à la SSS JM Frank Richard à La Tour Koenig. Il nous parle de sa première visite à Maurice avant de rentrer dans le vif du sujet.

 

«Je pratique le kendo depuis mes 12 ans et aujourd’hui je partage mes expériences avec ceux qui désirent apprendre la maîtrise de cet art martial. Le kendo est un sport très sûr, car pour le pratiquer il faut se vêtir de protections. En plus, comme tout art martial, c’est un art qui a ses codes, comme le respect de l’autre, la discipline, la maîtrise et la confiance en soi. C’est un sport qui comprend également beaucoup de bienfaits sur le plan physique et enseigne comment se tenir droit, s’asseoir ou se déplacer correctement», explique Saturo Tobioka.

 

Sa venue à Maurice a été possible grâce aux démarches entamées par la branche mauricienne du kendo auprès de la Japan International Cooperation Agency (JICA) dont le maître japonais est un représentant. «Nous nous sommes rencontrés lors d’une formation en Afrique du Sud au mois de mars. Comme il travaille actuellement au Mozambique où il forme des adeptes de ce sport, je lui ai proposé de diriger un stage à Maurice. C’est une chance unique de l’avoir parmi nous et je suis sûr que nos adeptes vont beaucoup apprendre de lui», commente Rishi Bundhoo, entraîneur à la Fédération de Kendo. 

 

Conscient que ce sport est encore à ses débuts dans le pays, le maître japonais a fait le déplacement avec des équipements dans ses valises. Ainsi il a remis des sets de ‘bogu’ et de ‘kendo gu’ (l’armure protégeant la partie du corps visée lors des combat) afin que les adeptes puissent pratiquer ce sport dans les meilleures conditions possibles. 

 

Une discipline facile à assimiler

 

Un don qui a fait grandement plaisirs aux membres de la fédération car les équipements de kendo coûtent cher et doivent être importés. Justement, que pense le technicien international  de ses stagiaires mauriciens ? Il faut dire que durant la séance du jeudi soir, ils étaient tous scotchés aux directives du maître japonais. Pas un bruit, ni un regard à côté ou en arrière durant toute la séance.

 

«Ils sont très attentifs et apprennent rapidement. On voit bien qu’ils sont motivés et ont une envie d’apprendre. Ils absorbent tout et sont capables de reproduire les gestes et les techniques aussitôt. S’ils continuent de cette manière et ont l’opportunité de pratiquer régulièrement, ils vont rapidement progresser et peuvent faire aussi bien que ceux qui la pratique depuis longtemps», analyse Saturo Tobioka.

 

Il poursuit plus loin en attestant que les stagiaires assimilent rapidement les techniques, vu qu’ils sont déjà des adeptes du karaté. Pour le maître japonais, les codes du kendo ne sont pas aussi différents que ceux des arts martiaux et le fait d’en pratiquer est un avantage pour ceux qui désirent rapidement assimiler l’art de l’escrime des samouraïs.

 

Cet ancien agent de police précise aussi qu’il n’y a pas d’âge pour la pratique de cette discipline. «On peut commencer tout petit et continuer jusqu’au-delà des 80 ans. Ceux qui m’ont formé la pratique encore à 80 ans et ils sont toujours fin techniciens», révèle celui qui vient de la ville de Kobe.

 

Durant son séjour, le sensei Saturo Tobioka a procédé par étapes avec ses élèves. Il s’est d’abord contenté des bases du kendo en focalisant son travail premièrement sur les déplacements et les techniques de combats en simulation  avant de procéder à des combats réels. La visite du technicien japonais s’est terminée par une remise de certificats samedi. Un événement à refaire pour le maître nippon  qui espère revenir partager ses connaissances à nouveau dans pas longtemps et cette fois-ci accompagné de ses élèves.

 

Cinq clubs et 100 pratiquants à Maurice

 

Si le kendo est encore nouveau, on dénombre déjà cinq clubs dans le pays. Il est bon de savoir que c’est à la suite d’une formation que l’entraîneur Rishi Bundhoo a effectuée en mars dernier en Afrique du Sud que ce sport a pu être pratiqué à Maurice. Les clubs nouvellement formés sont actuellement opérationnels et offrent déjà des cours. Ceux-ci ont lieu à Albion (samedi matin), St-Pierre (samedi après-midi), La Tour Koenig (vendredi après-midi), Beau-Bassin (vendredi après-midi) et Cassis (mercredi après-midi).

 

Vers la mise en place d’une fédération africaine

 

Le déplacement du Sensei Saturo Tobioka avait aussi un objectif à long terme, celui de la mise en place d’une Fédération africaine de Kendo. Contrairement aux continents asiatique, européen et américain, cet art martial ne s’est pas encore développé sur le continent noir et les principaux acteurs de cette discipline souhaitent bien que ce sport se propage autant comme c’est le cas ailleurs. Avec l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Malawi et la Namibie, Maurice est le cinquième pays du continent à développer ce sport. Et ces derniers souhaitent prochainement mettre en place un organisme continental.