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Redresser le monde des courses : Soobagrah accepte le pari à 67 ans !

Jeenarain Soobagrah : « C’est grâce au soutien de tout le monde que je vais mener la barque à bon port ».

Jeenarain Soobagrah se veut être un homme de défis. A 67 ans, il accepte d’être « sur la braise » en prenant les rênes d’un Mauritius Turf Club qui nage dans des eaux troubles depuis quelque temps.

D’où puise-t-il la force et l’énergie pour prendre la présidence d’un Club, dont la survie est menacée ? «De la grande famille hippique ! Je ne suis pas le seul dans les stalles de départ. Le monde des courses n’est pas que l’affaire du MTC ou de son président et son board. C’est toute une équipe qui œuvre pour la promotion d’une activité qui reste encore très populaire malgré les pertes enregistrées ces dernières années. C’est grâce au soutien de tout le monde que je vais mener la barque à bon port. Le défi est gigantesque, je dois le concéder, mais si la volonté et l’envie sont là, pourquoi ne va-t-on pas réussir ?» Jeenarain Soobagrah donne le ton au lendemain de sa nomination à la tête du MTC.

 

Très vite au cours de notre conversation, le nouveau président du Club de la rue Eugène Laurent va faire les yeux doux…à la presse, qu’il voit comme «un partenaire et non pas un adversaire». «Dès aujourd’hui, je vous donne la garantie que toute critique constructive venant de la presse – je ne parle par de dénigrement – aura la considération voulue au MTC car je veux réunir autour de moi la grande famille hippique – je parle là des principaux stakesholders, mais aussi du public. Tout le monde doit être concerné par ce qui se passe dans l’industrie hippique et on doit bouger dans la même direction», déclare Jeenarain Soobagrah.

 

«Tous des partenaires !»

 

Autre dossier qui le préoccupe déjà : les relations entre le MTC et le gouvernement. «Pour que le monde hippique réussisse, pour que sa survie soit assurée, pour que les courses maintiennent leur popularité, il faut que le gouvernement soit un partenaire stratégique. Dès cette semaine, nous allons essayer d’établir des contacts et voir dans quelle mesure on peut faire équipe. Il faut que les courses de chevaux aient des lendemains meilleurs et sans le coup de main du gouvernement, cela ne sera pas possible. Je sais très bien qu’en ce moment, les courses et le MTC ne sont pas bien vus. Il y a eu la commission d’enquête menée par des Britanniques l’année dernière et j’attends que leur rapport soit juste et non pas téléguidé. Je leur fais confiance, et leurs recommandations, aussi longtemps qu’elles soient justes et acceptables, auront la bénédiction du MTC. »

 

C’est surtout durant le passage des Britanniques à Maurice, l’année dernière, et la campagne électorale des dernières législatives, au cours de laquelle les courses étaient devenues un thème de campagne, que les revenus ont chuté pour le MTC. « Au mois de septembre, les chiffres n’étaient pas alarmants, mais les trois derniers mois de l’année 2014 ont été catastrophiques », nous apprend Jeenarain Soobagrah.

 

Celui qui préside désormais le conseil d’administration du MTC et ce, pour la première fois, regrette encore que le Tote n’appartienne pas au Club. « L’activité hippique dépend des revenus et cela est hors de notre contrôle. Le MTC, grâce à la popularité de son produit, n’aurait jamais dû se retrouver dans des situations financières embarrassantes. On doit aujourd’hui regretter qu’on se fie, entre autres, aux commissions que nous verse le Tote alors que celui-ci aurait dû nous appartenir ! », dit-il amèrement.

 

Ce qui lui tient aussi « à cœur » : faire revenir au Champ de Mars ceux qui ont délaissé l’hippodrome récemment. «Pour cela, il faut d’abord redorer le blason du MTC. On est passé par des moments extrêmement difficiles. Il y a eu beaucoup de critiques injustifiées contre nous qui ont fait un tort immense au Club. Mais je dois avouer qu’il y a eu aussi des critiques tout à fait justifiées, ça je suis le premier à le reconnaître. On doit montrer au public, à ceux qui soutiennent les activités hippiques, que le MTC œuvre avant tout pour la pérennité de ses courses, celles qui lui ont permis d’exister pendant plus de 200 ans. C’est pourquoi nous devrons professionnaliser nos relations avec le gouvernement, la GRA, la presse, les sponsors et tous les opérateurs économiques de l’industrie. Ce sont tous des partenaires et c’est avec cette idée en tête que je vais travailler en tant que président du MTC. Il faut leur donner tous cette envie de travailler en faveur des courses», souligne le successeur de Gilbert Merven.

 

De chronométreur à la présidence

 

Jeenarain Soobagrah, directeur d’entreprise, a fait ses débuts au MTC dans les années 80 en tant que… chronométreur et ce, à la demande de son ami Philippe Boullé. Il agissait comme chronométreur le jour des courses au sein d’une équipe composée, entre autres, de Robert Goupille, Pierrot Du Mée et Raymond Hein. Par la suite, il devait intégrer la salle des Racing Stewards en tant qu’observateur, puis commissaire des courses. En 2002, l’administration d’alors lui proposa de devenir commissaire en cas d’élection. Il accepta. Il fut élu aux côtés de William Chung à l’issue d’une lutte à trois face à la candidature d’Hugues Maigrot. Il connut la même réussite trois ans plus tard et au terme de ce deuxième mandat, il décida de prendre du recul avant de revenir à la charge lors de l’année du bicentenaire en 2012, année où il fut élu pour la 3e fois commissaire. 2015 marque un tournant dans sa carrière au MTC lorsqu’il accède à la présidence, un poste qu’il accepte « sans craintes ».

 

Elections de deux administrateurs : Du Mée en roue libre Fayolle a tremblé…

 

Pierre de Chasteigner du Mée a survolé les élections des deux commissaires vendredi. Des candidats en lice, il a été celui qui a fait l’unanimité des membres avec 252 voix au décompte final. Il a terminé largement en tête devant Jean-Noël Fayolle, lequel est passé in extremis face au challenge de Mukesh Balgobin. Seulement deux voix ont séparé ces deux candidats (190 contre 188). Pour Pierre du Mée, un des objectifs sera « de fédérer les membres du MTC », alors que Jean-Noël Fayolle mesure, lui, « l’ampleur de la tâche après avoir écouté les propos qui ont été tenus lors de cette assemblée. » Quant à Mukesh Balgobin, il a gardé le sourire malgré sa défaite qui, dit-il, « a une saveur de victoire ! »

 

Chute de revenus

 

La chute des revenus a été un des thèmes forts du discours-bilan de Gilbert Merven vendredi lors de l’assemblée générale. Malgré l’augmentation du nombre de courses et de journées en 2015, « cela n’a pas suffi à freiner la chute des revenus », a expliqué Gilbert Merven. Si le MTC affiche un surplus de Rs 15,9 millions au terme de son dernier exercice financier, c’est grâce à la vente de son laboratoire au coût de Rs 37m. Au cas contraire, 2014 aurait laissé un trou de quelque Rs 18m. « Nous sommes pleinement conscients que 2015 sera une année difficile », avertit Gilbert Merven. A Jeenarain Soobagrah de prendre le relais…