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Post-Jeux du Commonwealth : Roilya Ranaivosoa revendique un meilleur accompagnement

La leveuse de fonte se dit déçue du manque de soutien durant sa préparation pour les Jeux du Commonwealth.

Tout athlète qui défend les couleurs de son pays mérite d’être valorisé. C’est ce qu’attend la leveuse de fonte, Roilya Ranaivosoa. Cette dernière, unique médaillée mauricienne lors des Jeux du Commonwealth, à Gold Coast, est rentrée au pays cette semaine avec un sentiment d’injustice.

La jeune femme a créé l’exploit en offrant à l’haltérophilie mauricienne sa toute première médaille lors de ce grand rendez-vous anglophone. Elle a décroché la breloque en argent chez les 48kg et a terminé derrière l’Indienne Chanu Saikhom Mirabai, championne du monde de la catégorie et vainqueur du concours.

 

Mais malgré sa prestation, la championne d’Afrique en exercice se sent lésée. Selon l’athlète, elle n’a pas eu la préparation qu’elle espérait en vue des Jeux australiens. La Curepipienne avance avoir approché le Comité olympique mauricien (COM) avec un groupe de leveurs en début d’année pour un soutien dans le cadre de la préparation, mais, selon elle, l’instance mauricienne a refusé de donner suite à leur demande. 

 

«Le président du COM nous a fait comprendre que le COM aide, seulement, les athlètes qui ont le potentiel de ramener des médailles. Pourtant il y a des athlètes qui eux ont le soutien même s’ils se sont pas de potentiels médaillés», évoque la jeune femme. Elle se dit aussi attristée par le fait que, jusqu’à présent, elle n’a pas reçu la moindre félicitation de l’instance olympique.

 

«Je comprends que la situation est difficile pour le COM à Gold Coast avec tout ce qui s’est passé mais de simples félicitations auraient eu toute leur importance car cette médaille je ne l’ai pas gagnée pour moi seulement mais pour tout le pays. On oublie pourquoi nous sommes partis aux Jeux du Commonwealth  Et ce n’est pas n’importe quelle médaille, c’est une médaille des Jeux du Commonwealth qui est l’événement le plus important après les Jeux olympiques», souligne Roilya Ranaivosoa.

 

L’athlète a mal digéré le manque de considération des dirigeants du COM. Elle concède cependant qu’un de ses membres, en l’occurrence Yousouf Bayjoo était présent à sa compétition et elle a reçu les excuses de Richard Papie le chef de mission. Cependant, selon les dires de la sportive, cela n’explique pas le comportement des autres dirigeants de l’instance mauricienne envers elle.

 

Si elle sort ses griffes contre le comité olympique, Roilya Ranaivosoa remercie tout de même le ministère de la Jeunesse et des Sport qui a pleinement joué son rôle de facilitateur auprès des athlètes ainsi que Poorun Bhollah, le président de la Mauritius Amateur Weightlifters and Powerlifters Association (MAWPA). Toutefois, l’athlète se montre très amère, envers les autres dirigeants de sa fédération, qui selon elle, n’ont pas joué  leurs rôles de dirigeants sportifs à fond pour soutenir les leveurs mauriciens.

 

«Je ne demande pas un emploi au pays. Ce que je revendique est d’avoir un encadrement adéquat et une préparation digne d’un athlète de haut niveau, afin de pouvoir aller chercher des médailles encore plus haut. Maurice a, certainement, les meilleures infrastructures et équipements pour ce sport sur le continent mais il est difficile pour un athlète de pouvoir rester concentré sur son objectif. Il y a trop de choses qui peuvent nous bousculer comme nos obligations personnelles ainsi que tout ce qui se passe autour de nous. Par contre, quand on est en préparation à l’étranger, ou en stage bloqué on est tenu à l’écart de tout ce monde. Cela nous permet de mieux nous focaliser et de mieux travailler. Il faut aussi un soutien moral de la part des dirigeants, il ne suffit pas de donner les moyens. L’apport psychologique a aussi son importance», soutien celle qui est considérée comme l’une des meilleures sportives de la discipline à Maurice.

 

Mais même si elle n’a pas reçu un accueil triomphal à l’aéroport, Roilya Ranaivosoa se dit heureuse d’avoir réussi à prendre sa revanche lors de cette édition 2018 après sa désillusion de 2014 en Ecosse. «C’est une revanche pour moi et je remercie Cédric Coret, mon fiancé qui m’a beaucoup soutenue et aussi ma famille et mes amis. Je devais remporter cette médaille car cette performance va me motiver encore plus en vue des prochains Championnats du monde et des Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Mais pour y arriver il faudra avoir la préparation qu’il faut», conclut Roilya Ranaivosoa. Le ton est donné.

 

Philippe Hao Thyn Voon, président du Comité Olympique : «Une demande de l’haltérophilie avant le départ»

 

Lors de sa rencontre avec la presse vendredi dernier, Phillip Hao Thyn Voon a été sollicité pour une réaction suite aux critiques de Roilya Ranaivosoa. Selon le président du Comité Olympique Mauricien, une requête a été adressée aux fédérations sportives six mois avant les Jeux et seul l’athlétisme avait répondu. «Nous avons donné Rs 200 000 à l’athlétisme. Mais, la veille de notre départ, nous avons reçu une demande de la fédération d’haltérophilie. Leurs demandes ont été approuvées par le COM et durant les Jeux le comité organisateur à débloquer les fonds. Ils vont recevoir leur argent mais c’est dommage que cela arrive qu’après la compétition. Ils pourront tout de même l’utiliser pour d’autres préparations », commente Phillipe Hao Thyn Voon.

 

Poorun Bhollah, président de la MAWPA : «Nous avons fait une requête en janvier»

 

Le président de la Mauritius Amateur Weightlifters and Powerlifters Association (MAWPA), Poorun Bhollah, trouve logique la réaction de Roilya Ranaivosoa, du fait que cette dernière a sollicité le soutien du COM pour la préparation et que sa demande a été vaine. Le dirigeant mauricien avance que sa fédération a également adressé une requête au Comité olympique mais que sa demande est restée sans réponse. «Nous avons fait une requête au COM, en janvier, car nous avons 10 athlètes qualifiés pour les Jeux. Comme nous avions épuisé notre budget pour la qualification, nous souhaitions avoir leur aide. Mais, nous n’avons pas reçu de réponse officielle, à l’exception d’une réponse verbale du secrétariat pour dire ‘qu’il n’y a pas de budget’. Dire que nous n’avons pas fait de demande est complètement faux», déclare Poorun Bhollah.

 

Bouquet jeté. Cédric Coret: mon geste a été mal interprété

 

Son geste à l’aéroport a surpris plus d’un. Suivant l’arrivée de sa petite amie Roilya Ranivosoa, unique médaillée mauricienne aux Jeux Commonwealth à Gold Coast, Cédric Coret aurait jeté le bouquet offert par les dirigeants mauriciens à sa compagne. Toutefois, l’ex-haltérophile est revenu sur ce qui s’est passé et a voulu expliquer son geste. «Je tiens à faire ressortir que je n’ai pas jeté le bouquet. Au contraire je l’ai lancé aux personnes qui étaient présentes. C’est un peu comme un athlète qui après une compétition lance ses chaussures ou son t-shirt au public. J’étais content de revoir Roilya et même si elle n’a pas reçu un accueil digne d’une championne malgré l’exploit qu’elle a réalisé. J’étais ravi de voir que des gens qui étaient là pour accueillir leurs proches l’applaudir à sa sortie. C’est en voyant cela que j’ai lancé le bouquet vers ces personnes et quelqu’un l’a bien rattrapé», explique Cédric Coret.