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Le rapport intérimaire Parry rendu public : La part de responsabilité de… L’Etat

L’industrie de courses, l’enfant pauvre de tous les gouvernements qui se sont succédé, est la cible privilégiée par des politiciens lorsqu’arrive le moment de marquer des points politiques. C’est ce qui se passe depuis que le leader de l’opposition Xavier-Luc Duval a déposé une copie du rapport intérimaire Parry sur les courses, plus de deux ans après la publication du rapport final Parry.

Au Champ de Mars, où le MTC se dit «choqué» des qualificatifs utilisés à son encontre à l’Assemblée nationale mardi, on ne comprend pas trop l’acharnement des politiciens contre l’industrie de courses. Une industrie qui pourtant contribue des millions et des millions de roupies au trésor public.

 

«Si à l’époque où les courses n’avaient pas de concurrents sur le marché du betting, le MTC pouvait seul assurer le succès de cette industrie, tel n’est plus le cas depuis longtemps. Surtout depuis l’introduction de la taxe sur le jeu. Mais en dépit du fait que les courses versent une fortune à l’Etat, qu’est-ce que ce dernier a fait pour s’assurer que cette industrie évolue dans les meilleures conditions qui soient. Rien, absolument rien ! », déclare un ancien président du Club.

 

Pourtant, il ne fallait pas attendre les conclusions de Parry et de ses assesseurs pour découvrir les maux qui paralysent la bonne marche du sport hippique, qui fait également face à de rudes concurrences sur le «betting market» depuis l’introduction des paris sur le football étranger. A bien y voir, le rapport Parry ne nous apprend rien. Il dénonce les paris illégaux et les courses truquées et cite, dans son rapport intérimaire, trois noms (en l’occurrence Paul Foo Kune, Bud Gujadhur et Alain Salva), comme étant ceux qui ceux «who are strongly suspected to be fixing races and then cheating with others on the legal and illegal betting markets.» C’est peut-être la seule différence fondamentale qui existe entre les conclusions de Parry et celles des rapports Rault et Balgobin.

 

Aucune politique des courses

 

Les maux des courses ne sont pas nouveaux. Ils datent de plusieurs décennies. Si le Mauritius Turf Club est toujours critiqué pour la légèreté avec laquelle il a dirigé les courses – même si du côté de l’organisation elle-même, Parry n’a rien trouvé à en redire – l’Etat aussi a sa part de responsabilité dans la dégradation des courses. Aucun gouvernement n’a montré suffisamment d’intérêts à la chose hippique avec l’absence d’une politique bien définie pour le turf.

 

Dans son rapport, les Britanniques proposent la création «of a criminal investigation team» pour donner suite aux enquêtes du MTC. Mais ce n’est pas la première fois que des observateurs hippiques ont réclamé une Police des jeux forte avec suffisamment de pouvoirs pour donner suite aux sanctions prises par le MTC contre ceux trouvés coupables de «cheating» sur la piste.

 

Turf Authority : on en parle depuis 1999

 

Les bookmakers eux-mêmes, dans un Memorandum publié en 1995 avaient noté que «the government has so far deliberately refused to intervene in horseracing activities preferring them to be fully looked after by the MTC… The only control exercised by the government is through the Gaming Board which under the law acts as a regulatory body or a guardian of the law on licensing and betting; The Gaming Board has no power to intervene in the organisational set-up of the MTC nor in the horseracing activities.»

 

Depuis longtemps, la création d’une Turf Authority – comme du reste suggérée par Parry – pour mieux réguler et contrôler les activités hippiques est réclamée. Mais malgré toutes les promesses des différents gouvernements, l’institution d’un tel organisme se fait toujours attendre. Une des principales recommandations de la commission Parry, cette Turf Authority ne verra pas le jour. A sa place, le gouvernement Lepep propose la création d’une Horseracing Division, qui sera placée sous la responsabilité du Prime Minister’s Office. «Voilà la preuve qu’il n’y pas une volonté pour venir en aide au monde des courses. On brandit le rapport Parry et on associe les courses à la mafia, mais où est la Turf Authority réclamée par ce même rapport ?», se demande un observateur.

 

En 1999, le Ptr avait donné une lueur d’espoir à l’industrie des courses avec la présentation à l’Assemblée de The Mauritius Turf Authority Bill. «The object of (the) bill is to set up a Mauritius Turf Authority which will be the apex organisation responsible for regulating and supervising every horse racing activity in Mauritius. To that end the Authority is given wide powers of consultation, enquiry and control; The Authority will accordingly be responsible for issuing authorisations to persons wishing to be active participants in horse racing activities. A Horse Racing Appeals Commission will be set up by the Authority which will have exclusive jurisdiction to hear appeals regarding the decisions of the Stewards and handicappers of a horse racing organizer.»Il était aussi prévu qu’un autre objectif de cette autorité «shall be to consult with, and advise, the Commissioner of Police on the setting up and running of a horse racing and betting brigade for the control and monitoring of betting activities, fraud and money-laudering.»

 

18 ans plus tard, c’est au tour de la commission Parry de proposer à Maurice l’institution d’une «criminal investigation team» pour combattre la mafia des courses. Si le MTC est, quelque part, fautif dans la manière dont il a géré ses courses, l’Etat l’est-il moins ? 

 


 

Bud Gujadhur : « Un déni de justice naturelle » 

 

«C’est la première fois que je prends connaissance de ce rapport. J’ai référé toute l’affaire à mes conseillers juridiques, car je conteste ces allégations devant la Cour suprême, dans la mesure où elles sont fausses. C’est un déni de justice naturelle car les commissaires anglais ne m’avaient même pas demandé de venir déposer devant eux, contrairement aux autres entraîneurs qui, je comprends, ont été appelés. En plus, ces messieurs citent un cas où mon nom ont été «cleared»,grâce à Me Gavin Glover et Jiki, mon neveu. De plus, ils n’ont même pas eu la décence de mentionner dans le cas cité par eux que j’avais déjà interjeté appel contre les commissaires de courses.»

 

Foo Kune s’en va en guerre contre le PM

 

Si Paul Foo Kune qualifie de «palabres» les allégations de Parry à son égard, il ne mâche pas ses mots à l’égard du Premier ministre Pravind Jugnauth. A qui, en effet, il lance un défi de venir répéter en public ce qu’il a dit à l’Assemblée nationale. Figure controversée dans le monde du jeu, Paul Foo Kune, qui fait partie de ceux arrêtés pour des parties de Poker récemment, a recours à la Cour suprême pour contester le contenu du rapport Parry le concernant. «Pourtant, j’ai eu l’occasion de déposer devant cette commission d’enquête, mais on n’a pas retenu mes explications», dit-il.