Tutoyer éole sur sa planche de kite, c'est la grande passion de Simon Lamusse qui n'hésite pas à braver les éléments, qu'ils soient calmes ou agités pour satisfaire sa quête de sensation forte.
Depuis qu’il a goûté à ce sport de l’extrême il en est devenu accro. L’eau, surtout la mer, est devenue son terrain de jeu préféré et cela lui a permis de faire honneur au pays. Cette sensation à part de se laisser guider par la nature sur sa planche. Cette poussée d'adrénaline... Simon Lamusse ne vit que pour le kitesurf. Ce jeune de 18 ans, qui compte à son actif un titre de vice-champion du monde, espère conquérir les océans dans les mois et années à venir.
Ce Curepipien s’est mis au kitesurf à l’âge de 11 ans et ne l’a plus délaissé. Il s’est frayé un chemin et représente un des gros espoirs de cette discipline spectaculaire. Simon Lamusse a fait parler de lui l’année dernière en terminant deuxième derrière son compatriote Louka Pitot. C’était lors de la Coupe du monde junior 2016 de kitesurf freestyle à Saint-Pierre-la-Mer en France.
Tout avait commencé à Pointe d’Esny pour notre interlocuteur qui nous raconte comment il s’est retrouvé entre ciel et mer à écumer les vagues. «Quand j’étais petit j’aimais bien faire du cerf-volant et de la voile. Je voyais toujours des kitesurfers s’amuser sur l’eau et je mourais d’envie d’en faire. J’ai d’abord commencé par me faire tracter par mon petit cerf-volant avec une planche sur l’eau avant de prendre des cours», relate Simon Lamusse.
Ce dernier réalisait ainsi un rêve d’enfant car le kitesurf l’émerveillait. «C’est un rêve de gosse car j’aimais regarder les gens planer dans les airs et glisser sur la mer», ajoute-t-il. Aujourd’hui il se consacre pleinement à ce sport de glisse depuis qu’il a son bac en poche et estime que cela lui a permis de s’épanouir personnellement tout en découvrant de nouveaux pays.
C’est ainsi que Simon Lamusse a goûté au succès pour la première fois en 2013 au Rodrigues Kitesurf Festival où il a remporté le 1er prix en freestyle. Puis il enchaîna une participation aux Championnats du monde junior en Espagne en 2014. «Grâce au kitesurf j’ai pu beaucoup voyager et m’ouvrir aux autres pays. Je suis également allé à la rencontre de nouvelles cultures, et d’autres modes de vie. Mais, comme tout sport en général, cela permet d’être plus discipliné et de faire preuve de persévérance pour atteindre ces objectifs», explique le kitesurfeur. Mais cela nécessite quand même des sacrifices et beaucoup de travail, sans oublier un soutien familial«grâce à des parents formidables qui me permettent de réaliser pleinement mon rêve et qui me supportent à 100% ».
«J’essaye de passer le plus de temps possible sur l’eau, ce n’est pas toujours facile surtout en été quand il n’y a pas beaucoup de vent mais je m’adapte en fonction des conditions en favorisant des plus grosses tailles de voiles. Il peut parfois y avoir plusieurs semaines sans vent, c’est pour cela qu’il est important de s’entraîner aussi en dehors de l’eau, en faisant de la préparation physique ou en faisant d’autres sports de glisse», explique-t-il. Si à Maurice, Simon Lamusse affectionne Pointe d’Esny surtout en hiver où les conditions sont idéales pour s’adonner au kitesurf, il avoue avoir découvert des super spots au Brésil comme en Nouvelle-Calédonie.
Sport extrême
Pour les non-initiés, ce sport de glisse sur l’eau demeure dangereux. Simon Lamusse confie être conscient du danger et qu’un bon encadrement est important. «Le kitesurf est un sport extrême, c’est un sport où il y a eu des accidents mortels, mais qui n’est pas forcément dangereux si on est bien encadré dès le début en prenant des cours. Il se peut que ce sport soit dangereux en conditions cycloniques ou lorsqu’il y a beaucoup de vent mais lorsqu’on est passionné on ne pense pas à ça. C’est dans ces conditions dangereuses qu’on ressent le plus d’adrénaline et de sensations», rétorque-t-il.
Des découragements il en a connu et nous dévoile pourquoi. «Les difficultés que je rencontre sont surtout la perte de confiance en moi en cas de défaite en compétition où souvent notre plus grand adversaire reste soi-même. Il faut toujours être le plus confiant possible et ne jamais abandonner. Dans ma discipline, le freestyle, qui consiste à effectuer des figures acrobatiques tout dépend de mon entraînement mais surtout de mon mental qui est souvent soumis au stress de la compétition. Mais le plus dur reste tout de même d’être toujours au top quelque soient les conditions, que la mer soit clapoteuse et froide avec des rafales. Il faut rester à son meilleur niveau même si le risque de blessure est élevé».
Tout cela ne diminue en rien l’enthousiasme de notre jeune champion. Celui-ci vise une qualification pour les Championnats du monde adulte qui se dérouleront en avril dans le sud de la France. Cela représente bien des choses pour Simon Lamusse car une qualification lui permettra de participer à toutes les étapes du championnat du monde. Bon vent à lui.
Rodrigues fait son festival
C’est parti pour une 5e édition. Le Rodrigues International Kitesurf Festival se déroulera du 28 juin au 02 juillet prochain. Il n’y a pas de changement, puisque ce sera une fois encore le spot ‘Anse Mourouk’, réputé dans le monde entier pour son plan d’eau peu profond et bénéficiant d’un vent qui souffle presque toute l’année du côté de la plage de l’hôtel Mourouk Ebony (Port-Sud - Est).
« A n’en pas douter, ce sera une nouvelle fois le terrain de jeu des kitesurfers venus des îles de la région, Maurice, La Réunion et également de pays du monde entier. Ce rendez-vous très prisé par les passionnés de kitesurf est devenu au fil des années très populaire à Rodrigues qui fait partie à part entière de la République de l’île Maurice et qui est située à 1h30 à vol d’oiseau »,souligne Sydney Clair, secrétaire de la Rodrigues Kitesurf Association (RKA).
Pour son initiateur, Jean-Christ Spéville, le but du festival est de « faire connaître l’île Rodrigues comme une destination touristique à part entière, idéale pour la pratique du kitesurf en toute sécurité ». En attendant la publication du programme officiel, nous pouvons déjà annoncer que pendant toute la période du Rodrigues International Kitesurf Festival 2017, la fête va battre son plein entre défilés et musique dans une ambiance joviale comme lors des quatre dernières éditions. A noter que l’ancien Premier ministre mauricien sir Aneerood Jugnauth avait fait le déplacement pour assister à l’édition 2016. Il était accompagné de son épouse et une petite délégation pour l’occasion.