Depuis un an et demi, un club de jiu-jitsu brésilien a ouvert ses portes à Argy. Cette institution dirigée par la jiujitsukate Sharonne Maulette a formé une quarantaine de jeunes de la localité.
Donner un nouveau souffle au sport dans la localité. C’est la mission que s’est donné le Argy Brasilian Jiu-Jitsu Sports Club auprès des jeunes habitants de la région Argy, à Flacq.
Ce club, dirigé par Sharonne Maulette, a ouvert ses portes depuis un an et demi, et depuis compte une quarantaine d’adeptes dans ses rangs. L’idée derrière le lancement de ce club est d’offrir aux habitants, notamment les jeunes de la localité, l’opportunité de pratiquer une activité sportive et de loisir tout en demeurant éloignés des fléaux de la société.
«Je suis née, j’ai grandi et j’habite toujours à Argy», confie Sharonne Maulette avant de poursuivre : «Ces derniers temps nous avons souvent entendu parler de la région pour des motifs liés aux fléaux qui touchent notre société. Mais il n’y a pas que ça ici, il y a aussi des gens de bonne volonté et à travers le sport nous avons une opportunité de refaire cette image et de montrer que cette jeunesse est capable de s’en sortir».
Figure très connue dans le giron de ce sport à Maurice, Sharonne Maulette veut transmettre à la jeune génération sa passion ainsi que les connaissances et les valeurs qu’elle a acquises à travers le sport et le jiu-jitsu brésilien. Son palmarès sert aussi de role model auprès des jeunes de la localité. Ces dernières années, la Flacquoise a été médaillée de bronze à l’Open de Londres, en 2015, avant de remporter le titre lors de l’Ultimate Submission Tournament de Maurice ainsi que l’Open Africa de 2017, compétition qui s’est également tenue sur le sol mauricien.
«Miss pou éna leçon zordi»
«Quand j’ai obtenu ma ceinture bleue, j’ai voulu partager aux jeunes de mon quartier ce que j’ai appris, tels le respect, la discipline et la persévérance. Comme il n’existe aucun club sportif dans la région, j’ai converti une partie de ma maison et mon garage en salle de sport afin de permettre aux jeunes d’avoir un lieu où ils peuvent s’adonner à la pratique du jiu-jitsu brésilien», avoue cette mère de famille.
Depuis son club a attiré une quarantaine d’élèves âgés de 5 à 35 ans. Les entraînements se déroulent deux fois la semaine en deux groupes. «J’ai commencé le jiu-jitsu à travers ma fille, après l’avoir inscrite au club de Médine-Camp-de-Masque avec Tawfiq Jaunbocus. C’est de cette manière que je me suis lancée à mon tour dans ce sport. Nous continuons à nous entraîner là-bas et deux fois la semaine nous nous occupons des pensionnaires du club d’Argy. C’est réjouissant de voir que ce partage commence à porter ses fruits. Suivant son lancement, le club a aligné des athlètes régulièrement en compétition nationale et régionale et on sent qu’il y a une réelle motivation chez les jeunes à pratiquer une activité physique. Souvent mes élèves m’abordent pour me demander : ‘Miss pou éna leçon zordi ?’», relate la Flacquoise.
Cette jeunesse d’Argy a été à l’œuvre récemment lors de l'Open Argy Brazilian Jiu-Jitsu Tournament 2018. Evénement qui s’est déroulé au Centre communautaire de la localité, et, qui, par la même occasion, a donné le coup d’envoi aux activités de la fédération mauricienne de Jiu-Jitsu brésilien (FMBJJF). La compétition a permis aux habitants, notamment les parents, de voir à l’œuvre leurs progénitures face à des compétiteurs venant des autres régions du pays.
Lors de ce rendez-vous, les adeptes de ce sport se sont testés face aux jiujitsukas des différents clubs et ainsi se faire une idée de leur niveau. Par la même occasion, ce rendez-vous a permis aux habitants de la localité de connaître un peu plus ce sport de combat. Une journée réussie selon les organisateurs puisque lors de la finale c’est Argy BJJ Sport Club qui a pris la première place au classement des médailles, suivi par le Club des Sports Medine BJJ et le Club des Sports Bel Air BJJ.